Communiqué commun

(Fédération Anarchiste de Reggio FAI - Femmes libertaires - Alternative Libertaire Reggio Emilia.)

Ce gouvernement est arrivé au pouvoir avec le « programme » de toute la droite mondiale :
"Dieu Famille Patrie". Les gouvernements précédents, sans le dire nommément, n’étaient pas si différents, soumis à l’Église pour la moindre question éthique, responsables des guerres et du commerce des armes, et parfaitement dans le moule de la tradition en matière de politique familiale.

Nous refusons dieu parce que toutes les religions divisent, éloignent, jugent, contrôlent.
Nous refusons la patrie parce que c’est le nom que l’État prend lorsqu’il s’apprête à tuer, à faire la guerre, à vendre des armes, à payer des assassins en uniforme libyen pour organiser des camps de concentration où enfermer les migrant.e.s suite aux guerres qu’il a lui-même
déclenchées.

Pour la famille, les choses sont moins simples. Nous refusons la famille non seulement parce qu’elle est le fondement de toutes les sociétés organisées sur une base cis-hétéro-patriarcale, mais aussi la cellule sur laquelle est fondé l’État et le socle de reproduction de la force de travail qui alimente le capitalisme. On dirait que la société n’est pas composée d’autres individualités. Tout discours institutionnel sur le coût de la vie ou la pauvreté reprend le discours du « soutien aux familles » et ce qui reste des politiques de logement ou de protection sociale est fourni sur une base familiale. La liste serait encore longue. Même les autres individualités revendiquent le statut familial comme un objectif incontournable.

Nous pensons que vouloir étendre le statut juridique de la famille à toutes les unions non hétérosexuelles, bien que compréhensible du point de vue d’une égalité des droits tant convoitée, se prête à un malentendu fondamental. Malentendu qui consiste dans l’acceptation implicite des visées de l’État et de la société patriarcale, qu’une personne ne puisse jouir de l’intégralité des droits que si elle est insérée dans une structure sociale acceptée, réglementée, contrôlée par l’État et cette même société.

Nous pensons que les droits, pour être tels, ne peuvent être qu’universels, entre les mains de chaque personne, qu’elle vive seule, avec ou sans enfants, en union civile, mariée ou sous toute autre forme qui viendrait à l’esprit.

C’est pourquoi nous pensons que l’objectif minimum d’une lutte pour la conquête des droits doit être de les obtenir pour toutes les personnes, sur une base individuelle, afin que chacune puisse nouer et vivre des relations de toute nature en toute liberté, hors conditionnement, tout en créant de nouvelles bases pour une société nouvelle.

Reggio Emilia (Italie), Juin 2023

Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA Loiret