La juge Lucretia Clemons a rejeté en bloc tous les arguments de la défense de Mumia apportant la preuve du comportement raciste et de méthodes manifestement hors la loi dont ont usé les magistrats (procureurs et juges) pour justifier sa condamnation à mort lors du procès en 1982.

Rappelons les arguments présentés par la défense s’appuyant sur deux arrêts majeurs de jurisprudence en droit américain :
Brady vs Maryland,1963 (obligation de fournir à la défense toutes les preuves en faveur de l’accusé) ;
Batson vs Kentucky,1968 (droit à un nouveau procès en cas d’exclusion de jurés sur des critères racistes).

Les récents documents découverts dans les boîtes d’archives mises à la disposition de la défense montrent que ces deux arrêts n’ont pas été respectés, ce qui devait légalement justifier un nouveau procès :
- Les jurés noirs ont été exclus par le procureur McGill. Argument réfuté d’un revers de main par la juge pour « manque de preuves écrites convaincantes » ;
- Toutes les pièces en faveur de la défense n’ont pas été communiquées (corruption de témoins et déclaration raciste du juge Sabo). Argument réfuté par la juge car « présentées trop tard » et qui, selon elle, n’auraient pas empêché la condamnation à mort de Mumia.

Quel scandale pour une juridiction d’État de piétiner la loi avec autant d’aplomb ! Quelle honte pour un magistrat de considérer que des preuves volontairement cachées durant quatre décennies à la défense puissent être une fois pour toute écartées. Et ce, le jour même où Donald Trump doit répondre de détournement de fonds publics à son profit devant la justice fédérale américaine. La juge Clemons a-t-elle choisi cette date en pensant que les médias et l’opinion accaparés par cette affaire lui permettraient plus discrètement de faire passer sa décision dans les colonnes des faits divers à Philadelphie ?

Révolté, le petit-fils de Mumia (Jamal Jr) a déclaré à la presse : « Cela me fend le cœur ... Mumia est un érudit, c’est un type bien qui a été piégé par la police de Philadelphie pour un crime qu’il n’a pas commis ... La juge le sait, l’accusation le sait, et je suis effondré de voir que la juge Clemons n’accorde pas à mon grand-père la liberté qu’il mérite ».

Face à cette obstruction à la manifestation de la vérité, la mobilisation doit s’amplifier pour exiger sans condition et sans délai la libération de Mumia. A quelques jours de son 69ème anniversaire (24 avril), avec un état de santé particulièrement dégradé dû à plus de quatre décennies d’incarcération (dont 30 années de couloir de la mort), cette libération conditionne la survie de cet homme. Le Gouverneur de Pennsylvanie a ce pouvoir de justice humaine.

Évidemment, cet affront à la justice élémentaire et au droit soulève la colère et la riposte des soutiens à Mumia.

LE COLLECTIF FRANCAIS "LIBERONS MUMIA !"
rassemblant une centaine d’organisations françaises
mail : contact@mumiabujamal.com
web : www.mumiabujamal.com