Manifestation à Ganges le 13 avril, passage devant le collège Louise Michel

Certes, ce n’est pas si fréquent qu’un président daigne se rendre dans une petite ville comme Ganges. Cela pourrait être un honneur si c’était pour y célébrer de bonnes nouvelles. Mais dans une ville dont le centre est un champ de ruines, dont la clinique vient de fermer la maternité, qui vient de se priver d’un directeur de théâtre très apprécié, qui en quelques années a vu partir de nombreuses activités artistiques et associatives, les raisons de se réjouir sont rares. Sans doute E. Macron pense rencontrer des habitants de la France profonde, à l’image des moutons de la rocade fidèles à leur berger. Et leur jouer de la flûte républicaine avec la garde qui l’accompagne.

Parler éducation avec un tel mufle, c’est une blague ! Il ne prend même pas la peine de faire semblant de tenir compte de l’avis de ceux et celles qu’il prétend gouverner, comme le voudrait le mythe démocratique. Collégiens et enseignants, ne soyez pas complices de cette manipulation médiatico-politique. La retraite n’est sans doute pas le seul sujet de mécontentement, mais le passage en force de la loi ne doit pas être classé, étouffé par de nouvelles lubies, comme le SNU, cette nouvelle formule de militarisation de la jeunesse (pour garçons et filles, c’est ça l’égalité ?).

Que ce soit dans Ganges ou tout autour, si la ville est bloquée par les forces de l’ordre (?) manifestons notre hostilité à ce gouvernement, le ras le bol de ces méthodes despotiques et revendiquons le droit à vivre dignement, dans le respect de l’environnement et des droits humains en solidarité et respect avec toutes les formes de vie.

Ganges n’a rien à attendre de cette visite malvenue. Macron n’y laissera pas son nom. Nous nous souviendrons plutôt de celui de Louise Michel [note] qui inspira tant d’enseignants et de révolutionnaires par son engagement tant durant la Commune de Paris que lors de son bannissement auprès des Kanaks et à son retour en France métropolitaine dans les nombreuses conférences qu’elle a animées.

Nous nous souviendrons également que s’est tenu à Ganges le 64e congrès de la Fédération Anarchiste les 26, 27 et 28 mai 2007 dans la salle des fêtes maintenant quasi inaccessible à part pour des lotos...
Les temps changent, mais si nous avons l’impression de couler sous le poids des interdits, c’est que nous allons bientôt toucher le fond. Et pousser de toutes nos forces pour faire jaillir un monde nouveau, joyeux et sincère dont l’amour de la vie fera table rase des idées poussiéreuses et mortifères des adeptes de l’État et du culte de l’autorité, civile ou religieuse.

Liaison Ganges de la Fédération Anarchiste