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par pris sur le Blog de Floréal • le 29 janvier 2023
Il n’y a pas de comptes à rendre
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Merci à Floréal Melgar. Pris sur son blog, le texte ci-dessous de Claude Guillon dont les écrits ne se limitaient pas à Suicide, mode d’emploi...
En hommage à Claude Guillon, récemment disparu, voici le texte d’un tract qu’il avait rédigé et distribué lors de la manifestation du 27 octobre 2010 contre la réforme des retraites concoctée par le duo Fillon-Sarkozy.
QUAND UN PATRON demande à ses employé(e)s d’accepter des licenciements et une baisse des salaires « pour sauver l’entreprise », c’est toujours qu’il a déjà décidé de la fermer. Ni bonne action ni coup de poker, c’est un mode de gestion préventif des conflits sociaux. Celui qui tombe dans le panneau et accepte le principe des « sacrifices » sera lui-même sacrifié.
QUAND LA DROITE ET LA GAUCHE, France Info, TF1 et Le Monde nous expliquent qu’il va falloir travailler plus longtemps « pour sauver notre système de retraites », ils annoncent que sa fin est programmée.
Retraites, sécurité sociale, services publics, c’est liquidation totale tous les jours. Et toujours les mêmes qui font de bonnes affaires !
CROIRE AU « RÉALISME » du projet Fillon-Sarkozy contre les retraites, c’est gober tous les éléments du mensonge bourgeois sur l’histoire et le monde :
a) LE SALARIAT, c’est-à-dire l’exploitation du travail, serait une fatalité indépassable, assurant la domination de la nature par l’homme et sa supériorité sur le babouin.
b) LESDITS « ACQUIS SOCIAUX », c’est-à-dire les concessions faites par la bourgeoisie au prolétariat en lutte, au cours de l’histoire de la lutte des classes, devraient être considérés comme temporaires, momentanés, « précaires » – comme toute vie, ainsi que le rappelait la patronne des patrons français.
Plus ces acquis sont anciens dans l’histoire de la lutte des classes, plus facilement ils seront dénoncés comme des archaïsmes incompatibles avec les nécessités de l’économie moderne.
c) L’ÉCONOMIE serait une science objective qui permet d’organiser rationnellement la satisfaction harmonieuse des besoins humains. Et non l’idéologie propre au capitalisme, qui exploite le travail et met l’ensemble de la vie humaine sous le signe de la marchandise et du profit.
SI L’ON ACCEPTE de tels bobards préalables, il devient impossible de discuter autrement que sur des détails de la loi contre les retraites, du démantèlement du Code du travail ou du déremboursement à 100% des maladies de longue durée.
NOUS SUBISSONS le système capitaliste, crises comprises, nous n’avons pas à partager en plus les petits soucis de ses gestionnaires. C’est toujours dans nos poches qu’ils viennent voler de quoi couvrir leurs dettes de jeu.
Leur logique va toujours contre nos intérêts, qu’ils ferment un hôpital, un bureau de poste ou augmentent les impôts sous prétexte d’« équité fiscale ». A la niche, les raboteurs !
Notre légitimité se construit dans les luttes.
C’est le seul langage que les patrons entendent : grèves, blocages, sabotages.
NOUS N’AVONS DE COMPTES À RENDRE À PERSONNE…
… ÉCONOMISTES, JOURNALISTES, SPÉCIALISTES, RAPPORTEURS “POUR LA LIBÉRATION DE LA CROISSANCE FRANÇAISE”, POLITICIENS, PATRONS, MINISTRES, DIRECTIONS SYNDICALES… ENTRE EUX ET NOUS, IL N’Y A QUE DES COMPTES À RÉGLER !
PAR : pris sur le Blog de Floréal
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1 |
le 3 février 2023 21:09:50 par Turba turbator |
C’est Jean-Marc Rouillan qui va être triste. N’est-ce pas Floréal Melgar ?