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par relations internationales le 28 septembre 2022

Communiqué. Assassinat de Mahsa Amini et révoltes en Iran

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Assassinat de Mahsa Amini et révoltes en Iran

Mahsa Amini était une jeune femme kurde de 22 ans. Le 13 septembre, en voyage familial à Téhéran, elle a été arrêtée dans la rue et embarquée par la police des mœurs de la république islamique sous prétexte d’une mèche de cheveux dépassant de son hijab obligatoire. Deux heures après son arrestation, on a transféré Mahsa, sans connaissance, dans un hôpital de Téhéran : elle avait reçu des coups à la tête, probablement dans la voiture de police ou pendant la « réunion éducative » infligée aux femmes qui ne respectent pas strictement le code vestimentaire imposé par le régime. Elle est morte le 16 septembre après trois jours de coma. La mort de Mahsa a d’abord ébranlé sa ville natale kurde, Saghez. Ses obsèques ont donné lieu à des manifestations qui ont, les jours suivants, gagné de plus en plus de villes en Iran et se sont propagées dans le monde entier.

A l’heure où nous écrivons, des révoltes ont eu lieu dans plus de 80 villes iraniennes, y compris dans des villes très religieuses, comme Qom ou Machhad. Les femmes retirent leur hijab et brûlent leur foulard en signe de protestation. Les slogans visent tout le régime : « nous ne voulons pas la république islamique » ou « Khaménéi (le guide suprême) est un assassin, son règne est illégitime »...
Les différentes forces de police répriment sauvagement ces soulèvements populaires. Le 24 septembre au matin, des organisations de défense des droits de l’homme ont annoncé un bilan d’au moins 49 personnes tuées pendant les premiers jours de la révolte. Un chiffre qui pourrait être beaucoup plus élevé car, comme cela a été constaté durant les précédentes révoltes, les autorités falsifient les actes de décès des tués par balle et font pression sur les familles pour s’assurer de leur silence, les menaçant de ne pas leur rendre les corps de leurs proches. Malgré l’arrestation de dizaines d’étudiant.es ces derniers jours, une première manifestation a eu lieu à l’université de Téhéran ce même 24 septembre, et iels étaient encore plus nombreux.ses que les jours précédents.

La répression est terrible : gaz lacrymogènes, coups de tonfas et tirs à balles réelles. La police emploie les pires tactiques pour surprendre les manifestants, entre autres en utilisant les transport en commun et les ambulances pour se déplacer. Et la police politique est plus active que jamais : des dizaines d’étudiantes et d’étudiants ont été arrêtés lors de rassemblements organisés dans l’enceinte des universités partout dans le pays. Les arrestations pleuvent également chez les militant.es politiques qui se contentent de critiquer le régime sans même demander, comme les jeunes et la population, la chute de celui-ci. Internet et surtout Internet mobile est comme d’habitude, soit ralenti, soit coupé dans les zones où le mouvement est au plus fort. Le régime fait tout son possible pour que les gens ne puissent pas s’organiser, ni publier d’informations ou diffuser les photos et vidéos des atrocités commises à tous les coins de rue. Mais de nombreux documents échappent à cette censure : images de manifestantes et manifestants en sang ou tué.es par balles, clip qui montre des policiers poursuivant des manifestants jusqu’à la traque, fracturant les portes des maisons où les habitants leur ont offert un refuge...

Malgré cette répression, le mouvement continue d’enfler. La devise « Femme, Vie, Liberté », issue du Rojava et scandée en kurde durant les obsèques de Mahsa, est devenue le point de ralliement de toutes et tous les protestataires : reprise d’abord dans plusieurs villes kurdes d’Iran, elle s’est diffusée dans tout le pays, traduite dans les différentes langues locales (persan, turc, arabe, etc.), puis dans le monde entier lors des manifestations de soutien à l’international, où la révolte iranienne rencontre une solidarité sans précédent.
Ainsi, de nombreuses personnalités politiques et beaucoup d’anonymes ont affiché leur soutien aux mouvements des femmes en Iran. Différents collectifs de hackers ont mis hors service plusieurs sites gouvernementaux iraniens et médias. Le hashtag #Mahsa Amini, en latin comme en persan, (#مهسا_امینی) est devenu le plus utilisé de tous les temps sur le réseau social Twitter.
La solidarité internationale est très importante.
Pour nous, anarchistes, ce soulèvement massif contre l’oppression des femmes et contre la tyrannie religieuse d’un État totalitaire est une bouffée d’air frais. C’est une révolution que nous appelons de nos vœux. La fédération anarchiste est bien évidemment solidaire de toutes et tous les insurgé.es d’Iran, et appelle chaque libertaire à soutenir la lutte des femmes et du peuple iranien.


Vive la solidarité avec la lutte en Iran ! Vive la liberté !

Fédération anarchiste, 28 septembre 2022





PAR : relations internationales
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