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Histoire
par Ramon pINO • le 29 août 2022
ÉTRANGES ÉTRANGERS
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Le 24 août 1944, l’avant-garde de la 2e DB du général Leclerc pénétrait dans Paris insurgé contre l’occupant nazi. Ce bataillon plus connu sous le nom de « La Nueve » était presque entièrement composé de républicains espagnols exilés en France et ses territoires coloniaux de l’époque depuis 1939, fuyant la répression franquiste qui s’était installée dans leur pays d’origine. Comme chaque année, notre association « 24 août 1944 » participait à la commémoration de cet événement au « Jardin des combattants de la Nueve » à l’Hôtel de Ville de Paris. Dans la foulée nous nous sommes rendus en cortège à la Halle des Blancs Manteaux où nous avions organisé et installé une exposition
Ramón Pino
Groupe anarchiste Salvador Seguí et membre de l’association 24 août 1944
Je voudrais dédier cet hommage à notre amie, disparue cette année sans crier gare, fille d’un combattant espagnol de la Nueve, José Cortes, blessé rue des Archives le 25 août 1944 et qui épousa l’infirmière qui lui sauva la vie. Sa fille, notre regrettée Marie José fut toujours présente à toutes les actions et interventions concernant la mémoire de son père et de ses compagnons. Ce 24 Août 2022, dans le contexte actuel de repli identitaire, et de clins d’œil incessants à l’extrême droite, au mépris de la vérité historique nous avons choisi de rappeler l’attitude des étrangers réfugiés en France dans les années 30 : Dès 1933, les étrangers qui fuyaient le fascisme allemand, ceux qui fuyaient les persécutions, venus de Hongrie, de Roumanie, de Pologne, d’Italie puis d’Espagne, ceux qui n’hésitèrent pas un instant à s’embarquer dans une aventure périlleuse au fin fond du Sahara, de l’Afrique alors appelée « française » pour soutenir les Forces françaises Libres ; toutes et tous attendaient de vivre sur un sol choisi librement. Nous les retrouvons également dans la Nueve aux côtés des Espagnols : • CARRASCO Joaquin – (Brésil) • CATIZONE Guiseppe – (Italie) • CORTESI Daniel – (Italie) • MENDELSON Félix – (Allemagne) • PIRLIAN Krikor – (arménien de Turquie), • PORESKI Wilhelm – (Allemagne) • REITER Johann – (Allemagne). Et avec leurs compagnons Espagnols, ils étaient les soldats de première ligne, les francs-tireurs de la première heure, agents de liaison, passeurs de lignes et de frontières, porteurs d’armes, de tracts, ou de messages. Ils ont été de tous les combats, dans les pires conditions ; ils ont enduré les pires souffrances pour ne pas permettre que le fascisme leur arrache leur humanité. Puis souvent au nom d’une interprétation de l’histoire franco-française, ils ont été, au mieux, oubliés, ignorés des historiens et de la mémoire populaire ; au pire, persécutés et exécutés dans l’indifférence. Aujourd’hui plus que jamais, parlons de ces étrangers venus chercher asile en France si mal accueillis, internés, livrés pour certains aux nazis et dans les rangs desquels pourtant jaillirent des héros de la libération. Évoquons leur courage et leur dignité, pour que l’accueil des réfugiés aujourd’hui soit solidaire, digne et humain. Évoquons cet épisode multiculturel de notre histoire pour que cesse les chasses aux « migrants », la mort en mer et sur les routes frontalières, pour le respect des humains. Étranges étrangers (comme les nommaient Jacques Prévert) qui donnent leur vie pour sauver celle des autres… Il y a seulement une dizaine de jours, dans un journal bien connu pour son soutien indécrottable à une droite ultra libérale et réactionnaire, l’éditorialiste n’a rien trouvé de mieux que de soutenir les thèses négationnistes de Pio Moa, un pseudo historien, ancien du PCE puis maoïste passé au fascisme sans sourciller (un rougebrun dans toute sa splendeur). Sans honte aucune, la journaliste nous débita comme des vérités incontestables et évidentes un tissu de mensonges et de contre- vérités archi-connues, tronquant pour parvenir aux fins de sa démonstration des faits avérés depuis des décennies (comme la commune des Asturies, les massacres de Casas Viejas, l’assassinat du lieutenant Castillo……). Que cherchent ces gens qui ne reculent devant aucune falsification pour flatter l’extrême droite des deux pays ? Comme antidote, à cette perversion, je ne saurai que vous conseiller la lecture assidue de cette excellente revue qu’est le CTDEE -notamment le dernier numéro qui explore justement cette République espagnole élue en 1931 en passant par ses prémices dans les années 20. Nous vous attendons maintenant à la halle des Blancs Manteaux pour l’inauguration de l’exposition Chemins de l’exil /La sangre no es agua. Et pour des échanges amicaux.
Véronique Salou (au nom de l’association « 24 août 1944 »)
un passager clandestin (Bernard CRML)
Ramón Pino
Groupe anarchiste Salvador Seguí et membre de l’association 24 août 1944
Parmi les discours officiels prononcés à l’Hôtel de Ville de Paris, voici celui de Véronique Salou au nom de notre association :
Je voudrais dédier cet hommage à notre amie, disparue cette année sans crier gare, fille d’un combattant espagnol de la Nueve, José Cortes, blessé rue des Archives le 25 août 1944 et qui épousa l’infirmière qui lui sauva la vie. Sa fille, notre regrettée Marie José fut toujours présente à toutes les actions et interventions concernant la mémoire de son père et de ses compagnons. Ce 24 Août 2022, dans le contexte actuel de repli identitaire, et de clins d’œil incessants à l’extrême droite, au mépris de la vérité historique nous avons choisi de rappeler l’attitude des étrangers réfugiés en France dans les années 30 : Dès 1933, les étrangers qui fuyaient le fascisme allemand, ceux qui fuyaient les persécutions, venus de Hongrie, de Roumanie, de Pologne, d’Italie puis d’Espagne, ceux qui n’hésitèrent pas un instant à s’embarquer dans une aventure périlleuse au fin fond du Sahara, de l’Afrique alors appelée « française » pour soutenir les Forces françaises Libres ; toutes et tous attendaient de vivre sur un sol choisi librement. Nous les retrouvons également dans la Nueve aux côtés des Espagnols : • CARRASCO Joaquin – (Brésil) • CATIZONE Guiseppe – (Italie) • CORTESI Daniel – (Italie) • MENDELSON Félix – (Allemagne) • PIRLIAN Krikor – (arménien de Turquie), • PORESKI Wilhelm – (Allemagne) • REITER Johann – (Allemagne). Et avec leurs compagnons Espagnols, ils étaient les soldats de première ligne, les francs-tireurs de la première heure, agents de liaison, passeurs de lignes et de frontières, porteurs d’armes, de tracts, ou de messages. Ils ont été de tous les combats, dans les pires conditions ; ils ont enduré les pires souffrances pour ne pas permettre que le fascisme leur arrache leur humanité. Puis souvent au nom d’une interprétation de l’histoire franco-française, ils ont été, au mieux, oubliés, ignorés des historiens et de la mémoire populaire ; au pire, persécutés et exécutés dans l’indifférence. Aujourd’hui plus que jamais, parlons de ces étrangers venus chercher asile en France si mal accueillis, internés, livrés pour certains aux nazis et dans les rangs desquels pourtant jaillirent des héros de la libération. Évoquons leur courage et leur dignité, pour que l’accueil des réfugiés aujourd’hui soit solidaire, digne et humain. Évoquons cet épisode multiculturel de notre histoire pour que cesse les chasses aux « migrants », la mort en mer et sur les routes frontalières, pour le respect des humains. Étranges étrangers (comme les nommaient Jacques Prévert) qui donnent leur vie pour sauver celle des autres… Il y a seulement une dizaine de jours, dans un journal bien connu pour son soutien indécrottable à une droite ultra libérale et réactionnaire, l’éditorialiste n’a rien trouvé de mieux que de soutenir les thèses négationnistes de Pio Moa, un pseudo historien, ancien du PCE puis maoïste passé au fascisme sans sourciller (un rougebrun dans toute sa splendeur). Sans honte aucune, la journaliste nous débita comme des vérités incontestables et évidentes un tissu de mensonges et de contre- vérités archi-connues, tronquant pour parvenir aux fins de sa démonstration des faits avérés depuis des décennies (comme la commune des Asturies, les massacres de Casas Viejas, l’assassinat du lieutenant Castillo……). Que cherchent ces gens qui ne reculent devant aucune falsification pour flatter l’extrême droite des deux pays ? Comme antidote, à cette perversion, je ne saurai que vous conseiller la lecture assidue de cette excellente revue qu’est le CTDEE -notamment le dernier numéro qui explore justement cette République espagnole élue en 1931 en passant par ses prémices dans les années 20. Nous vous attendons maintenant à la halle des Blancs Manteaux pour l’inauguration de l’exposition Chemins de l’exil /La sangre no es agua. Et pour des échanges amicaux.
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