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par Collectif d’étudiants anarchistes quieta movere • le 23 mai 2022
Grèce : Les flics hors de nos universités !
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L’objectif principal du gouvernement grec est de transformer l’université d’un espace de résistance politique à une institution stérile de revendications , à l’image d’une classe sociale spécifique, qui a les moyens d’assurer pour elle-même l’accessibilité au milieu universitaire. Pendant tout ce temps, l’État a déroulé son plan à travers des coups de répression, des mesures d’intensification des études et la passation des lois. Parmi ces dernières, se distingue la loi 4777 qui prévoit la présence permanente d’un corps de police dans les universités, le contrôle de l’entrée dans les locaux universitaires par des tourniquets, des procédures disciplinaires, des expulsions d’étudiant.e.s et, enfin, la restriction des admissions par le biais d’un plafond des résultats excessivement stricte au baccalauréat grec (le nombre d’exclu.e.s atteint 40 000 élèves).
L’asile universitaire est un principe fondamental universitaire qui prévoit l’interdiction pour toute autorité de l’État d’intervenir au sein de l’université. Il établit de manière informelle une forme d’activité libre dans l’espace universitaire, à l’abri des interventions extérieures de l’État.
L’asile universitaire a été un véritable levier pour les luttes sociales au fil des années, avec une présence significative d’anarchistes en son sein. Un tournant, en termes de luttes en Grèce, a été le soulèvement de l’École Polytechnique en 1973, qui a mis en évidence le rôle de l’asile universitaire dans les luttes sociales. Les luttes qui ont eu lieu ayant l’asile universitaire comme point de référence, notamment la grève à l’industrie du papier (MEL) en 1975, les luttes pour la restructuration de l’agriculture et la lutte les travailleur.euses de l’industrie chimique en 85, les événements à l’École Polytechnique en 1995 avec les 500 arrestations d’anarchistes, les mouvements étudiants en 2006-2007, le soulèvement en décembre 2008, les longues grèves des employé.e.s universitaires contractuels, les luttes de ces dernières années. L’abolition de l’asile universitaire fait partie de la stratégie préventive contre-insurrection, orchestrée par l’État, qui vise les mouvements sociaux et des classes, les squats et les anarchistes.
Sagement, l’État, qu’il soit sous gestion social-démocrate ou néolibérale, tente constamment, non seulement de rompre ce fil entre les instances de lutte ayant l’asile universitaire comme point d’appui, mais d’éradiquer et supprimer tout front de résistance et de lutte en son sein. Déjà, depuis 2017, l’État ainsi que les autorités du rectorat cherchent à abolir l’asile universitaire et à installer un corps de police au sein de l’Université, parmi d’autres mesures comme la fermeture des facultés pendant les heures où des cours ne sont pas réalisés, la mise en place des grilles et l’augmentation des patrouilles de sécurité. Ainsi, nous arrivons en juin 2019 lorsque l’administration néolibérale choisit de supprimer l’asile avec un premier décret-loi qui va dans ce sens. Depuis, les opérations policières dans les institutions universitaires pour réprimer les luttes étudiantes se comptent par dizaines. (En effet il y en a tellement qu’on aurait besoin d’un texte entier rien que sur elles). On cite brièvement les 92 arrestations de militants dans l’occupation du rectorat de l’École Polytechnique en vue de la commémoration du 17 novembre, les 40 arrestations dans les opérations d’évacuation du rectorat occupé, les très récentes arrestations d’étudiant.e.s par le RAID dans l’Université d’économie d’Athènes, les opérations d’évacuation du squat ’’Biologiko’’, le squat de la faculté de Biologie de l’Université Aristote de Thessalonique.
La loi 4777
L’une des dernières lois clés votées par l’État grec est la loi 4777, qui constitue un autre maillon de la chaîne de l’attaque contre le mouvement étudiant (voir la loi abolissant l’asile) et contre les résistances sociales et de classe en général (voir la loi interdisant les rassemblements et la loi-travail à venir). Il faut noter que la proposition de la loi a été déposée en plein milieu d’un confinement et d’une répression dure et généralisée dans la sphère publique. Malgré ce contexte très favorable pour l’État (confinement, interdiction des rassemblements, répression, universités fermées, etc.), la lutte qui a commencé avant l’adoption de la loi, a réussi à s’amplifier et à briser les interdictions dans la rue, ce qui a donné lieu à des manifestations de plus en plus massives de milliers d’étudiant.e.s dans tout le pays. L’escalade de la lutte a mobilisé des milliers d’étudiant.e.s, d’élèves, d’enseignant.es, de militant.e.s, d’anarchistes et des solidaires qui sont descendus dans la rue le jour même de l’adoption de la loi, avec une forte participation lors des affrontements avec les forces de l’ordre.
Occupations de rectorats, lutte jusqu’à l’été 2021
Suite à l’adoption de la loi, Thessalonique s’est trouvée au centre du mouvement, lorsque le 22 février 2021, trois collectifs étudiants ont occupé le bâtiment administratif de l’Université Aristote de Thessalonique. L’État a répondu par une répression généralisée à l’intérieur de l’Université Aristote, avec des dizaines d’arrestations d’étudiant.e.s, des tabassages, des jets de gaz lacrymogènes et des poursuites à l’intérieur de l’université. Malgré la dure répression, quelques heures plus tard, le bâtiment du rectorat a été réoccupé, devenant un centre de lutte aux caractéristiques libertaires. La réoccupation a été un tournant crucial qui a amplifié la lutte étudiante, résultant en des manifestations continues à Thessalonique pendant plusieurs mois et des affrontements dynamiques avec les forces de l’ordre, avec des milliers de personnes rejoignant le bloc étudiant aux caractéristiques libertaires (qui, pendant tout ce temps, continue d’
être le plus massif). L’occupation du rectorat de l’Université Aristote a inspiré d’autres occupations de rectorats des universités dans le reste de la Grèce, qui ont duré plusieurs semaines. Le rectorat occupé de l’Université Aristote a été évacué une deuxième fois courant mars, ce qui a entraîné des dizaines d’interpellations. Malgré la forte répression, les occupations dans les facultés ont continué de se multiplier tout comme les assemblées générales d’étudiant.e.s, où, grâce à l’intervention organisée et structurée des étudiant.e.s libertaires et anarchistes, un courant majoritairement libertaire a été créé, qui se mobilise jusqu’à présent à travers des manifestations hebdomadaires, et des dizaines d’autres actions.
Durant la pandémie, les dizaines d’occupations de facultés de l’Université Aristote de Thessalonique (une proposition de lutte avancée par ce concept libertaire), le réinvestissement de l’université avec des centaines d’événements et d’actions soutenus par des milliers de personnes, ont transformé l’Université Aristote en un lieu d’osmose politique et sociale aux caractéristiques radicales. Nous notons qu’avant la deuxième évacuation du rectorat occupé, et alors que la lutte du gréviste de la faim D. Koufontinas arrivait à un point critique, l’État a tenté une autre évacuation qui a échoué grâce aux réflexes des militants et des activistes solidaires. On souligne, plus spécifiquement, que dans une ville terrorisée par la police, 150 militants solidaires ont essayé, malgré les interdictions, d’entrer dans l’Université Aristote de Thessalonique pour renforcer les occupants du rectorat. Et ils ont réussi, malgré l’excès d’utilisation des gaz lacrymogènes par la police.
En réponse, l’État a déclaré que le 15 avril, il installerait des forces de police dans les plus grandes universités du pays. En contre-attaque, le mouvement des étudiant.e.s a répondu par des dizaines d’occupations dans tout le pays (Thessalonique, Athènes, le Pirée et ailleurs). Face à un mouvement étudiant, massif, radical et renforcé par la participation des enseignant.e.s, des travailleur.euses, des forces politiques, l’État a été contraint de reporter la planification de la police universitaire au septembre 2021.
Septembre 2021 - aujourd’hui
Dans le sillage des mobilisations dynamiques qui se sont développées au cours de la période précédente, la répression étatique a trouvé un moyen pour déployer son attaque : 14 militant.e.s qui avaient participé à l’occupation du campus ont été convoqué.e.s pour un prélèvement forcé de leur ADN, procédure qui visait clairement à les relier à des attaques contre la police quelques années auparavant. De suite, les anarchistes ont lancé des actions de solidarité, organisé des actions d’information, des débats et des manifestations. A ce jour, aucun prélèvement d’ADN n’a été réalisé, grâce à la résistance massive des militants anarchistes et des solidaires.
La présence permanente de la police
Au cours de la période écoulée, la répression s’est focalisée sur le réaménagement de l’université et la préparation de la mise en place d’une présence policière permanente au sein des campus. Plus précisément, un budget pour le réaménagement de la Faculté de Biologie de Thessalonique a été annoncé, qui visait l’évacuation du squat de Biologie, occupé depuis 34 ans. L’évacuation et la démolition du squat ont eu lieu le soir du Nouvel An, alors que le campus était vide. Dans les jours qui ont suivi, un nouveau squat a été monté près de l’ancien, lui aussi évacué quelques jours plus tard. Dans le même temps, une opération d’évacuation était en cours au sein de l’Université d’Athènes, suivie par des arrestations d’étudiant.e.s qui revendiquaient un espace scellé par le bureau du doyen de l’université.
Quelques mois plus tard, les travaux ont repris dans le squat du bâtiment de biologie, alors qu’une fois de plus l’université était vide de monde en raison des vacances de Pâques. Immédiatement, les étudiant.e.s sont arrivé.e.s pour chasser les gardes de sécurité qui étaient à l’intérieur de l’université, renforcés par des pelotons de CRS. Le deuxième jour, les étudiant.e.s anarchistes ont bloqué les travaux et se sont à nouveau heurtés aux forces de police. Les jours suivants, la police en avait fait une opération de routine de s’installer dans l’université vide mais les étudiant.e.s ont continué à se prendre aux forces de l’ordre. À l’endroit où la police avait campé, un grand pochoir est apparu qui reprenait le logo de l’université en l’assimilant à un poste de police. Toutes les entrées du campus restaient bloquées.
La présence permanente de la police sur les campus est l’un des plus grands enjeux auxquels le mouvement étudiant, anarchiste et plus largement social et de classe doit faire face en Grèce.
Les 400 premiers des 1000 policiers universitaires UPG [note] terminent leur formation le 17 mai 2022 et les annonces dessinent une présence permanente au sein des universités dans l’avenir proche.
L’ASILE UNIVERSITAIRE, LES FLICS DANS LES CAMPUS ET LES LUTTES ÉTUDIANTES
Si l’on passe à une analyse plus approfondie des restructurations éducatives, de la violation et de la tentative d’abolition de l’asile et de l’installation de la police universitaire, au-delà de la contre-insurrection préventive au sein de l’État grec, nous voyons un plan bien calculé, du moins pour s’accorder à l’université européenne. Depuis la fin des années 90, nous avons donc assisté à un effort coordonné des États européens pour changer le caractère de l’université, dont les conséquences on subit aujourd’hui.
Devant la banderole, Spiros, un "Riot Dog". Sur la banderole : "A bas le projet de loi, la police hors du campus, nous ouvrons nos écoles avec des squats, soutenez nos besoins, pas les flics et les militaires, notre rage vous noiera"
Le terme "Riot dog" est utilisé par les médias anglophones pour désigner l’un des chiens errants qui accompagnent les manifestants dans les rues d’Athènes
SUPPRESSION DE L’ASILE UNIVERSITAIRE/POLICE DANS LES UNIVERSITÉS
L’asile universitaire est un principe fondamental universitaire qui prévoit l’interdiction pour toute autorité de l’État d’intervenir au sein de l’université. Il établit de manière informelle une forme d’activité libre dans l’espace universitaire, à l’abri des interventions extérieures de l’État.
L’asile universitaire a été un véritable levier pour les luttes sociales au fil des années, avec une présence significative d’anarchistes en son sein. Un tournant, en termes de luttes en Grèce, a été le soulèvement de l’École Polytechnique en 1973, qui a mis en évidence le rôle de l’asile universitaire dans les luttes sociales. Les luttes qui ont eu lieu ayant l’asile universitaire comme point de référence, notamment la grève à l’industrie du papier (MEL) en 1975, les luttes pour la restructuration de l’agriculture et la lutte les travailleur.euses de l’industrie chimique en 85, les événements à l’École Polytechnique en 1995 avec les 500 arrestations d’anarchistes, les mouvements étudiants en 2006-2007, le soulèvement en décembre 2008, les longues grèves des employé.e.s universitaires contractuels, les luttes de ces dernières années. L’abolition de l’asile universitaire fait partie de la stratégie préventive contre-insurrection, orchestrée par l’État, qui vise les mouvements sociaux et des classes, les squats et les anarchistes.
Sagement, l’État, qu’il soit sous gestion social-démocrate ou néolibérale, tente constamment, non seulement de rompre ce fil entre les instances de lutte ayant l’asile universitaire comme point d’appui, mais d’éradiquer et supprimer tout front de résistance et de lutte en son sein. Déjà, depuis 2017, l’État ainsi que les autorités du rectorat cherchent à abolir l’asile universitaire et à installer un corps de police au sein de l’Université, parmi d’autres mesures comme la fermeture des facultés pendant les heures où des cours ne sont pas réalisés, la mise en place des grilles et l’augmentation des patrouilles de sécurité. Ainsi, nous arrivons en juin 2019 lorsque l’administration néolibérale choisit de supprimer l’asile avec un premier décret-loi qui va dans ce sens. Depuis, les opérations policières dans les institutions universitaires pour réprimer les luttes étudiantes se comptent par dizaines. (En effet il y en a tellement qu’on aurait besoin d’un texte entier rien que sur elles). On cite brièvement les 92 arrestations de militants dans l’occupation du rectorat de l’École Polytechnique en vue de la commémoration du 17 novembre, les 40 arrestations dans les opérations d’évacuation du rectorat occupé, les très récentes arrestations d’étudiant.e.s par le RAID dans l’Université d’économie d’Athènes, les opérations d’évacuation du squat ’’Biologiko’’, le squat de la faculté de Biologie de l’Université Aristote de Thessalonique.
La loi 4777
L’une des dernières lois clés votées par l’État grec est la loi 4777, qui constitue un autre maillon de la chaîne de l’attaque contre le mouvement étudiant (voir la loi abolissant l’asile) et contre les résistances sociales et de classe en général (voir la loi interdisant les rassemblements et la loi-travail à venir). Il faut noter que la proposition de la loi a été déposée en plein milieu d’un confinement et d’une répression dure et généralisée dans la sphère publique. Malgré ce contexte très favorable pour l’État (confinement, interdiction des rassemblements, répression, universités fermées, etc.), la lutte qui a commencé avant l’adoption de la loi, a réussi à s’amplifier et à briser les interdictions dans la rue, ce qui a donné lieu à des manifestations de plus en plus massives de milliers d’étudiant.e.s dans tout le pays. L’escalade de la lutte a mobilisé des milliers d’étudiant.e.s, d’élèves, d’enseignant.es, de militant.e.s, d’anarchistes et des solidaires qui sont descendus dans la rue le jour même de l’adoption de la loi, avec une forte participation lors des affrontements avec les forces de l’ordre.
Occupations de rectorats, lutte jusqu’à l’été 2021
Suite à l’adoption de la loi, Thessalonique s’est trouvée au centre du mouvement, lorsque le 22 février 2021, trois collectifs étudiants ont occupé le bâtiment administratif de l’Université Aristote de Thessalonique. L’État a répondu par une répression généralisée à l’intérieur de l’Université Aristote, avec des dizaines d’arrestations d’étudiant.e.s, des tabassages, des jets de gaz lacrymogènes et des poursuites à l’intérieur de l’université. Malgré la dure répression, quelques heures plus tard, le bâtiment du rectorat a été réoccupé, devenant un centre de lutte aux caractéristiques libertaires. La réoccupation a été un tournant crucial qui a amplifié la lutte étudiante, résultant en des manifestations continues à Thessalonique pendant plusieurs mois et des affrontements dynamiques avec les forces de l’ordre, avec des milliers de personnes rejoignant le bloc étudiant aux caractéristiques libertaires (qui, pendant tout ce temps, continue d’
être le plus massif). L’occupation du rectorat de l’Université Aristote a inspiré d’autres occupations de rectorats des universités dans le reste de la Grèce, qui ont duré plusieurs semaines. Le rectorat occupé de l’Université Aristote a été évacué une deuxième fois courant mars, ce qui a entraîné des dizaines d’interpellations. Malgré la forte répression, les occupations dans les facultés ont continué de se multiplier tout comme les assemblées générales d’étudiant.e.s, où, grâce à l’intervention organisée et structurée des étudiant.e.s libertaires et anarchistes, un courant majoritairement libertaire a été créé, qui se mobilise jusqu’à présent à travers des manifestations hebdomadaires, et des dizaines d’autres actions.
Durant la pandémie, les dizaines d’occupations de facultés de l’Université Aristote de Thessalonique (une proposition de lutte avancée par ce concept libertaire), le réinvestissement de l’université avec des centaines d’événements et d’actions soutenus par des milliers de personnes, ont transformé l’Université Aristote en un lieu d’osmose politique et sociale aux caractéristiques radicales. Nous notons qu’avant la deuxième évacuation du rectorat occupé, et alors que la lutte du gréviste de la faim D. Koufontinas arrivait à un point critique, l’État a tenté une autre évacuation qui a échoué grâce aux réflexes des militants et des activistes solidaires. On souligne, plus spécifiquement, que dans une ville terrorisée par la police, 150 militants solidaires ont essayé, malgré les interdictions, d’entrer dans l’Université Aristote de Thessalonique pour renforcer les occupants du rectorat. Et ils ont réussi, malgré l’excès d’utilisation des gaz lacrymogènes par la police.
En réponse, l’État a déclaré que le 15 avril, il installerait des forces de police dans les plus grandes universités du pays. En contre-attaque, le mouvement des étudiant.e.s a répondu par des dizaines d’occupations dans tout le pays (Thessalonique, Athènes, le Pirée et ailleurs). Face à un mouvement étudiant, massif, radical et renforcé par la participation des enseignant.e.s, des travailleur.euses, des forces politiques, l’État a été contraint de reporter la planification de la police universitaire au septembre 2021.
Septembre 2021 - aujourd’hui
Dans le sillage des mobilisations dynamiques qui se sont développées au cours de la période précédente, la répression étatique a trouvé un moyen pour déployer son attaque : 14 militant.e.s qui avaient participé à l’occupation du campus ont été convoqué.e.s pour un prélèvement forcé de leur ADN, procédure qui visait clairement à les relier à des attaques contre la police quelques années auparavant. De suite, les anarchistes ont lancé des actions de solidarité, organisé des actions d’information, des débats et des manifestations. A ce jour, aucun prélèvement d’ADN n’a été réalisé, grâce à la résistance massive des militants anarchistes et des solidaires.
La présence permanente de la police
Au cours de la période écoulée, la répression s’est focalisée sur le réaménagement de l’université et la préparation de la mise en place d’une présence policière permanente au sein des campus. Plus précisément, un budget pour le réaménagement de la Faculté de Biologie de Thessalonique a été annoncé, qui visait l’évacuation du squat de Biologie, occupé depuis 34 ans. L’évacuation et la démolition du squat ont eu lieu le soir du Nouvel An, alors que le campus était vide. Dans les jours qui ont suivi, un nouveau squat a été monté près de l’ancien, lui aussi évacué quelques jours plus tard. Dans le même temps, une opération d’évacuation était en cours au sein de l’Université d’Athènes, suivie par des arrestations d’étudiant.e.s qui revendiquaient un espace scellé par le bureau du doyen de l’université.
Quelques mois plus tard, les travaux ont repris dans le squat du bâtiment de biologie, alors qu’une fois de plus l’université était vide de monde en raison des vacances de Pâques. Immédiatement, les étudiant.e.s sont arrivé.e.s pour chasser les gardes de sécurité qui étaient à l’intérieur de l’université, renforcés par des pelotons de CRS. Le deuxième jour, les étudiant.e.s anarchistes ont bloqué les travaux et se sont à nouveau heurtés aux forces de police. Les jours suivants, la police en avait fait une opération de routine de s’installer dans l’université vide mais les étudiant.e.s ont continué à se prendre aux forces de l’ordre. À l’endroit où la police avait campé, un grand pochoir est apparu qui reprenait le logo de l’université en l’assimilant à un poste de police. Toutes les entrées du campus restaient bloquées.
La présence permanente de la police sur les campus est l’un des plus grands enjeux auxquels le mouvement étudiant, anarchiste et plus largement social et de classe doit faire face en Grèce.
Les 400 premiers des 1000 policiers universitaires UPG [note] terminent leur formation le 17 mai 2022 et les annonces dessinent une présence permanente au sein des universités dans l’avenir proche.
L’ASILE UNIVERSITAIRE, LES FLICS DANS LES CAMPUS ET LES LUTTES ÉTUDIANTES
Si l’on passe à une analyse plus approfondie des restructurations éducatives, de la violation et de la tentative d’abolition de l’asile et de l’installation de la police universitaire, au-delà de la contre-insurrection préventive au sein de l’État grec, nous voyons un plan bien calculé, du moins pour s’accorder à l’université européenne. Depuis la fin des années 90, nous avons donc assisté à un effort coordonné des États européens pour changer le caractère de l’université, dont les conséquences on subit aujourd’hui.
Devant la banderole, Spiros, un "Riot Dog". Sur la banderole : "A bas le projet de loi, la police hors du campus, nous ouvrons nos écoles avec des squats, soutenez nos besoins, pas les flics et les militaires, notre rage vous noiera"
Le terme "Riot dog" est utilisé par les médias anglophones pour désigner l’un des chiens errants qui accompagnent les manifestants dans les rues d’Athènes
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