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par Assemblée permanente contre la guerre le 25 avril 2022

1er MAI. Strike the war. Faites la grève contre la guerre pour une politique transnationale de paix.

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publié par TSS Platform

21.04.2022




Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, nous, femmes et hommes, personnes LGBTQI, migrant.e.s et travailleur.se.s de toute l’Europe et au-delà, appelons à faire grève contre la guerre le 1er mai. Nous voulons déroger aux manifestations rituelles du 1er mai et en faire une journée de lutte ouvrière, migrante et féministe pour une politique de paix transnationale. Il est temps à présent d’unir nos forces à l’échelle transnationale en faveur de ceux et celles qui refusent cette guerre et ceux et celles qui paient le prix de cette agression militaire, en Ukraine, en Russie et partout ailleurs. Faisons de ce 1er mai non pas une simple journée d’action, mais un temps pour accumuler des forces, s’opposer aux effets à long terme de la guerre, renforcer notre organisation transnationale.

Nous sommes contre la guerre en Ukraine qui détruit le présent et l’avenir de millions de personnes. Le viol, le meurtre et la mort s’accompagnent d’un autoritarisme croissant et d’une militarisation totale. Nous sommes du côté de ceux et celles qui fuient la guerre et de ceux et celles qui s’organisent contre toutes ces horreurs. Nous faisons la grève parce que la grève a toujours été le moyen utilisé par les personnes travailleuses pour s’opposer aux guerres, que des millions de jeunes luttent ainsi contre le changement climatique, que des millions de femmes dans le monde luttent ainsi contre le patriarcat.

Cette guerre n’est que le dernier épisode de la misère. Aucune des personnes au pouvoir n’est disposée à nous fournir ce dont nous avons besoin. Ni le régime autoritaire de Poutine, qui détruit l’Ukraine, opprime les opposant.e.s à la guerre en Russie et expose des populations entières à ses conséquences. Ni les États-Unis ou l’OTAN, acteurs importants dans la formation et l’application de l’ordre mondial basé sur des valeurs imposées avec arrogance, une barbarie larvée et des guerres sans fin. Ni l’UE et ses États membres qui répondent à la guerre en augmentant les dépenses militaires et en transformant les pourparlers de paix en une pitoyable propagande. Ils apparaissent tous aussi myopes et irresponsables que lors toutes les crises de ces dernières années : la crise financière, l’urgence climatique, la crise des réfugiés, la pandémie. Ils ont traité les migrant.e.s comme des pions et aujourd’hui ils instrumentalisent de la même façon ceux qui subissent la guerre, et, dans le même temps, des populations entières sont exposées aux conséquences des sanctions économiques, y compris la pénurie alimentaire massive dans les pays du Sud. La guerre est une nouvelle excuse pour démanteler les droits sociaux, réduire les salaires et augmenter le coût de la vie, tandis que des industries profitent de la guerre et de son enlisement. Face à la guerre, le droit à la santé pour lequel nous nous sommes battu.e.s est une fois de plus traité comme un luxe insignifiant, sacrifié sur l’autel de la "grande politique".

Nous faisons grève pour ces femmes et ces enfants qui fuient la guerre en Ukraine, qui sont aujourd’hui accueilli.e.s mais seront bientôt logés au bas de l’échelle du marché du travail, juste au-dessus des migrants non européens. Nous sommes avec tous les migrant.e.s qui se déplacent pour avoir une vie meilleure et se heurtent au régime frontalier européen raciste et à l’exploitation la plus dure. Cette guerre a démontré qu’il est possible d’accueillir des centaines de milliers de réfugié.e.s, ce qui semblait impossible pour les Afghans, pour les Syriens, pour les Irakiens qui ont été massacrés en un véritable génocide sans même que cela n’émeuve les consciences européennes. Notre politique transnationale de paix mène la lutte pour un permis de séjour inconditionnel pour toutes celles et ceux qui veulent entrer dans l’UE ou tout autre pays et décider où et comment vivre.

Nous faisons grève pour les femmes, devenues la proie des envahisseurs. La guerre est la manifestation la plus dure de la violence contre laquelle les femmes et les personnes LGBTQI+ luttent partout. Même lorsqu’elles traversent les frontières de l’Ukraine, les femmes sont confrontées aux restrictions de l’avortement, à l’impunité des agressions et à la volonté d’exploiter leur travail essentiel et dévalorisé. Notre politique transnationale de paix lutte contre la violence patriarcale sous toutes ses formes et prend la force de la grève féministe, de la résistance des femmes en Ukraine et de la résistance féministe russe anti-guerre pour refuser que les femmes soient traitées comme des proies sexuelles, des mères de la nation ou des travailleuses jetables bon marché.

Nous soutenons les personnes travailleuses qui se battent en Ukraine contre la guerre et contre leurs patrons qui se servent de la guerre pour augmenter la charge de travail et bloquer leurs salaires. Nous sommes aux côtés de ces chauffeurs, enseignant.e.s et étudiant.e.s en Russie élevant la voix contre la guerre et de ces migrant.e.s qui subviennent avec leurs bas salaires aux besoins de familles entières ruinées par la guerre et les sanctions économiques.

Nous disons non à la politique de guerre et à la diplomatie creuse empreinte d’une mentalité coloniale : notre politique transnationale de paix vise à construire un mouvement traversant les fronts de guerre et faisant la jonction entre nos luttes par-dessus les frontières, afin de mener les batailles qui en valent la peine.

C’est un appel à la grève partout contre la guerre !

C’est un appel à une lutte collective contre leur guerre !

Nous appelons tout le monde à marquer notre différence le 1er mai prochain.

Assemblée permanente contre la guerre

Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA

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1st of May. Strike the War. For a Transnational Politics of Peace

by Permanent Assembly Against the War 21 Apr 2022

As the war in Ukraine continues, we women and men, LGBTQI people, migrants and workers from all over Europe and beyond call to strike the war on May 1st. We want to take back May 1st from its ritual manifestations and make it a day of workers’, migrants’ and feminist struggle for a transnational politics of peace. Now it’s time to join forces transnationally among those who refuse this war and those who pay the price of this military aggression, in Ukraine, in Russia and everywhere else. Let’s make this 1st of May not a one-day action, but a moment to accumulate strength, to oppose war’s long-term effects, to strengthen our transnational organizing.

We are against the war in Ukraine that is destroying the present and future of millions of people. Rape, murder, and death is accompanied by increasing authoritarianism and total militarization. We are on the side of those who are fleeing the war and of those who organize themselves against all those horrors. We strike the war because the strike has historically been the tool workers have used to oppose wars, because it is the way millions of young people are fighting climate change, because it is the way millions of women around the world are fighting patriarchy.

This war is just the latest episode in misery. None of those who are in power is willing and able to provide us with what we need. Not Putin’s authoritarian regime, that is destroying Ukraine, is oppressing those who are opposing the war in Russia and exposing entire populations to its consequences. Not the US or NATO, significant players in shaping and enforcing the world order based on self-righteous values, creeping barbarism and endless wars. Not the EU and its member states that respond to war by increasing military expenses and turning peace talks into miserable propaganda. They all prove to be as short-sighted and irresponsible as they have been in all the crises of the last years: the financial crisis, the climate emergency, the refugee’s crisis, the pandemic. They treated migrants as pawns and today they are using those who suffer the war in the same way, while entire populations are exposed to the consequences of the economic sanctions, including massive food shortage in the Global South. For them, the war is another excuse to dismantle welfare, curtail wages and increase living costs, while there are industries who profit from the war and its prolongation. In the face of war, social security for which we have fought is treated once more as meaningless luxury, sacrificed on the altar of ‘big politics.’

We strike for those women and children who are fleeing the war in Ukraine, who are now welcomed, but will soon be placed at the bottom of the labour market, right above non-EU migrants. We are on the side of all migrants who move to have a better life and clash with the racist European border regime and the harshest exploitation. This war has shown that it is possible to welcome hundred thousand refugees. It did not seem possible for Afghans, for Syrians, for Iraqis who have been massacred at the point of genocide without the European conscience even noticing. Our transnational politics of peace fights for an unconditional residence permit for all those who want to enter the EU or any other country and to decide where and how to live.

We strike for the women turned into prey for the conquerors. The war is the harshest manifestation of the violence against which women and LGBTQI+ people have been fighting all over the places. Even when crossing the borders of Ukraine, women encounter the restrictions of abortion, the impunity for aggressions and the readiness to exploit their essential and devalued labour. Our transnational politics of peace fights against patriarchal violence in all its forms and takes up the force of the feminist strike, of the women resisting in Ukraine and of the Russian feminist anti-war resistance to refuse women being treated as sexual preys, mothers of the nation or cheap disposable workers.

We stand with the workers who are fighting in Ukraine against the war and against their bosses using the war to increase workloads and withhold their wages. We are on the side of those drivers, teachers and students in Russia raising their voice against the war and of those migrants who pay with their low wages the livelihoods of entire families disrupted by the war and economic sanctions.

We say no to war politics and empty diplomacy imbued with a colonial mind-set: we choose our transnational politics of peace to build a movement that crosses the fronts of war and connects our struggles across the borders, to fight the battles that are worth fighting for.

This is a call to strike everywhere the war!

This is a call to a collective fight against their war!

We call everyone to mark our difference the next May 1st.

Permanent Assembly Against the War
PAR : Assemblée permanente contre la guerre
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