Déclaration : Non à la guerre. Pour une politique transnationale de la paix
24 février 2022
L’attaque russe largement déployée sur l’Ukraine, apporte la guerre parmi nous.
Au cours de ces dernières semaines, nous avons assisté à une escalade de la tension entre les puissances mondiales sous les yeux effarés des personnes qui luttent pour se remettre de deux ans de pandémie. Nous avons vu des parents et des amis mourir et souffrir de ce qui a changé nos vies, le Covid. Alors que nous espérions que les souffrances dues la pandémie allaient finir, une autre guerre nous rappelle l’urgence de lutter collectivement pour une autre politique.
Le discours public semble nous obliger à choisir soit le camp de l’impérialisme russe, soit celui de l’OTAN expansionniste et des États-Unis dominants. Nous sommes censé.e.s prendre parti pour un nationalisme ou pour l’autre. Mais les deux systèmes organisent l’exploitation avec des moyens différents et transforment les frontières en instruments de mort. Ce n’est pas par hasard si la remilitarisation des frontières était déjà effective contre les populations migrantes en quête d’une vie meilleure. Ce n’est pas un hasard si aucune déclaration d’aucun des deux camps ne concerne actuellement la vie réelle des gens.
Nous avons vu naître de fausses oppositions ces dernières années alors qu’en réalité, les pays d’Europe de l’Est et les pays frontaliers, les factions et partis pro-UE, pro-OTAN ou pro-Russie ont tous œuvré pour la mise en œuvre de réformes néolibérales. On a vu les pro-Russie, s’en prendre aussi bien aux mesures sociales qu’aux droits des personnes sur leur lieu de travail. Nous avons vu l’UE laisser des pays comme l’Ukraine et la Géorgie dans la salle d’attente de l’intégration européenne, tels des valets de leurs plans néolibéraux. Nous avons vu des hommes et des femmes croire au projet européen comme une ouverture vers une vie meilleure. Mais tous ces protagonistes n’ont fait que promouvoir les politiques néolibérales d’exploitation, racistes et patriarcales, tout en travaillant à renforcer les armées. Aujourd’hui, ces protagonistes aussi sont responsables de ce dénouement meurtrier.
Nous voyons à présent des pays d’Europe centrale et orientale se déclarer prêts à accueillir des personnes réfugiées ukrainiennes "pour raisons humanitaires". Après avoir laissé mourir de froid des milliers de personnes migrantes d’Irak, d’Afghanistan et de Syrie dans la forêt à la frontière de la Pologne et la Biélorusse sous le regard complice de l’UE, le gouvernement polonais, cherchant à plaire à son allié américain, s’est engagé à accueillir un million de réfugié.e.s d’Ukraine. L’instrumentalisation de l’asile à des fins politiques n’a pas de fin. Mais des centaines de milliers de migrant.e.s ukrainien.ne.s vivent déjà en Pologne et y sont employé.e.s pour des salaires de misère dans des entrepôts, des usines et des maisons particulières. Au lieu d’agir sérieusement pour éviter la guerre, aussi bien le gouvernement polonais que l’UE sont prêts à faire de la guerre en une nouvelle opportunité pour résorber leurs poches de pénurie en main-d’œuvre et tirer un profit des réfugié.e.s et des travailleurs.ses pauvres.
On voit les têtes de file de la « transition verte » privilégier l’élargissement de l’OTAN avec ses perspectives d’investissements occidentaux par rapport à la paix. Et les partisans des investissements militaires hautement polluants, se réjouir du festin meurtrier qui va mettre en péril non seulement la population ukrainienne mais aussi notre avenir à tous. C’est de leur faute si la guerre est là.
La politique des sanctions et la guerre économique sont moins violentes que les bombardements mais affecteront principalement les travailleurs, les migrant.e.s, les femmes et les hommes qui luttent déjà pour gagner leur vie en temps de pandémie et de crise. L’invasion de l’Ukraine n’est pas populaire en Russie et a créé de la confusion et de l’embarras à la perspective d’être d’une certaine façon responsable des actions du gouvernement Poutine alors même que la résistance au régime autocratique de Poutine s’intensifie et que le nombre de prisonniers politiques et de dissidents augmente. L’invasion russe est sur le point de détruire l’Ukraine et il n’y a pas de moyen plus ou moins "démocratique" de faire la guerre. Nous assistons à une tentative généralisée de rééquilibrage des relations mondiales à une époque où les dynamiques transnationales et les mouvements de personnes ébranlent les racines mêmes d’un système géopolitique corrompu.
Nous sommes aux côtés de toutes les personnes qui, en Ukraine, subissent la guerre qui a éclaté. Nous sommes aux côtés de celles qui, en Russie, s’opposent au régime de Poutine. Nous soutenons quiconque s’oppose à la guerre partout et déclarons que toutes représailles militaires et économiques réciproques doivent cesser sur-le-champ. Le massacre armé doit cesser de même que la nouvelle crise menaçant la vie des travailleurs.ses, des migrant.e.s, des femmes et des hommes qui luttent pour leur vie quotidienne. Alors que les nationalistes prônent leurs actions au nom d’identités et d’intérêts qui nous divisent et nous oppriment, et que les démocrates alimentent de nouveaux conflits au nom de valeurs creusent qui soutiennent la domination du capital sur la vie de chacun.e d’entre nous, nous appelons à une politique transnationale de tous les travailleurs.ses, migrant.e.s, femmes et des hommes pour la paix, contre cette guerre destructrice.
Si vos collectifs, syndicats, groupes de migrants et féministes souhaitent cosigner cette déclaration, veuillez nous envoyer un e-mail à info@transnational-strike.info
Traduction de l’anglais. Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA
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le 25 février 2022 03:49:23 par Luisa |
Merci infiniment pour cet article clair et précis. Une fois de plus, nous sommes les marionnettes du spectacle vivant de la violence des États.
Hier, des centaines de Russes, hommes et femmes, ont été arrêtés ( ées ) en Russie pour avoir manifesté courageusement et pacifiquement contre la guerre, contre Poutine ! À peine une ligne dans les médias autorisés ….
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le 25 février 2022 05:31:12 par Luisa |
Hier, il y a eu un petit rassemblement de quelques personnes place de la République à Paris et devant l’ambassade de Russie. Surtout des Ukrainiens et des Russes habitant en France.
Je constate - avec beaucoup de tristesse - qu’il y a beaucoup plus de monde qui se précipite dans la rue lorsqu’il y a des promotions sur la pâte à tartiner, les pâtes ou le papier cul !!
3 |
le 25 février 2022 07:49:58 par Luisa |
Sexisme et conflit, un classique : - « les hommes en âge de combattre n’ont plus le droit de partir d’Ukraine ».
Les hommes doivent combattre, se sacrifier, souffrir, endurer et mourir en héros !
4 |
le 27 février 2022 09:05:39 par Luisa |
- Livraison après-vente !
Ce conflit tragique nous montre aussi l’ampleur du trafic honteux appelé « GPA », gestation des pauvres par l’achat.
Des bébés, devenus caprices et objets pour bourgeoises, et dont la vie commence dès le début dans une inimaginable tragédie !
- HONTE !!!!