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par ANRed. Indymedia le 9 mai 2021

Colombie: Grève générale nationale.

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Ultimatum à Iván Duque : 15 jours pour démissionner



4 mayo, 2021

Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA

Le Comité National pour la Grève Générale CNP (constitué par plusieurs centrales syndicales) appelle à des mobilisations massives sur tout le territoire national mercredi afin de renforcer la grève générale, avec un cahier de revendications urgentes, telles que des garanties constitutionnelles pour la mobilisation et la contestation, la démilitarisation des villes, l’arrêt des massacres, un revenu minimum, l’abandon du projet de réforme de la santé, la vaccination de masse, entre autres. En attendant, l’Assemblée des Peuples, mouvement politique et social qui regroupe différents secteurs et acteurs, appelle à "poursuivre dans les rues et sur les routes la lutte et à démarrer le compte à rebours, fixant au 19 mai le délai maximum pour que Duque et tout son gouvernement donnent leur démission" et proposant que le peuple constitue une assemblée de gouvernement provisoire. Pendant ce temps, le nombre des assassinats par la police et des personnes disparues, blessées ou détenues grossit. L’ONG Temblores et la Campagne Défendre la Liberté diffusent des instructions pour que les personnes fassent valoir leurs droits face aux agressions de la police.

La grève nationale s’étend ainsi que les barrages routiers et les manifestations pour refuser la réforme fiscale d’Iván Duque. Le gouvernement a beau avoir annoncé la suspension du projet de réforme fiscale, les manifestations continuent, et le cahier des revendications s’alourdit. Certains secteurs vont jusqu’à réclamer la démission du président et toute son équipe dans un délai de quinze jours.

Le CNP, en présence de 27 Comités départementaux et en association des organisations syndicales de routiers, des organisations agraires et étatiques, s’est réuni hier à Bogota et a décidé d’étendre la grève générale en "appelant à d’autres secteurs sociaux et d’autres régions du pays et de lancer le 5 mai de grandes mobilisations sur tout le territoire national, suivies d’actions unitaires pour la maintenir aussi bien en milieu rural qu’urbain," déclare leur communiqué.

Le CNP aussi adopté la diffusion d’un communiqué de sa commission des droits humains du CNP dénonçant avec force, au national et à l’international, l’aggravation de la brutalité des forces répressives de l’État sur un modèle fasciste étant donné la façon dont les rassemblements, marches et autres actions sont réprimés, en s’appuyant sur l’Esmad et des renforts militaires et en envoyant des infiltrés de la police dans les rues".

Leur cahier de revendications urgentes contient "les garanties et libertés démocratiques, les garanties constitutionnelles pour se mobiliser et manifester, la démilitarisation des villes, l’arrêt des massacres et la mise en examen des responsables ; le démantèlement de l’ESMAD ; le retrait du projet de loi de santé 010, la vaccination de masse, un revenu minimum équivalent au moins à un SMIC ; la défense de la production nationale (élevage, industrie, artisanat et agriculture); des aides aux PME ; un emploi avec des droits et une politique de défense de la souveraineté et la sécurité alimentaire ; des droits d’inscription nuls et l’alternance en matière d’éducation ; non à la discrimination de genre, pour la diversité sexuelle et ethnique ; non aux privatisations et dérogation du décret 1174”.

Dans un communiqué intitulé “Message au peuple colombien qui lutte et résiste”, le Congrès des Peuples, mouvement politique et social multiforme, déclare : “le peuple a démontré sa force et sa dignité, après l’appel du 28 avril [contre le projet de réforme fiscale qui a tout déclenché]. La Grève nationale est suivie activement par les quartiers populaires, les jeunes, les étudiants, les indigènes, les afrocolombiens, les paysans et paysannes, les femmes, les travailleurs et travailleuses, les routiers, les instituteurs et institutrices, les bases syndicales. La réponse du gouvernement de Duque est un génocide du peuple mobilisé".

Il ajoute : “Nous refusons les appels à négocier avec un gouvernement criminel et coupable d’abus envers le peuple colombien. Nous conservons dans notre mémoire rebelle le souvenir des morts, blessés, mutilé.e.s, accusés, et nous maintenons la consigne : Arrêtons-nous pour mieux avancer, Vive la grève générale ! La lutte populaire a déjà permis le retrait de la réforme fiscale, la démission du Ministre concerné et une crise gouvernementale qui nous appelle à poursuivre le mouvement : à bas ce mauvais gouvernement. Dans ce but, nous appelons à un compte à rebours en fixant au 19 mai la démission de Duque et de tout son gouvernement".

Et propose : “face à la vacance de pouvoir, que le peuple de façon autonome et participative, choisisse des personnes éthiquement reconnues, étrangères à la corruption et qui garantissent les droits humains, afin de constituer un gouvernement provisoire et démocratique".

“Renverser le gouvernement est une tâche immédiate”, il appelle “les peuples frères et la communauté internationale à donner de la visibilité et être solidaires dans le cadre de l’internationalisme populaire et de lutte des peuples".

[Une partie de l’article détaille les opérations escargot à Bogota et autres villes, des taxis contre Uber et des marchands ambulants]

La manifestante Diana Díaz
raconte sur Radio Con Vos: “en ce moment, il n’y a pas de garanties pour une contestation pacifique en Colombie. Nous sommes dans une situation très compliquée. Il n’y a pas de garanties pour l’opposition en Colombie. Je vous demande de nous écouter. Cali est sous gouvernement de l’armée”, dit-elle, désespérée.

Selon les chiffres publiés, on compte 1098 cas de violence policière, 124 blessé.e.s, 27 homicides commis par la police, 12 jeunes victimes de graves blessures oculaires et 45 activistes des droits humains détenus ou empêché.e.s de travailler. On a aussi enregistré pour le moment 10 cas de violence policière fondés sur le genre, 940 actes de violence policière, 672 arrestations, 136 interventions violentes et 30 fusillades. En outre, Resumen Latinoamericano confirme les chiffres de 42 abus et agressions contre des activistes des droits humains et des reporters indépendants, 208 blessés et 18 mutilations oculaires. L’ONG Temblores note au moins 21 descentes de police avant et pendant les manifestations avec refus de droit à être défendu, ce qui signifierait une opération d’intimidation préalable contre qui manifeste son désaccord avec les décisions gouvernementales.

PAR : ANRed. Indymedia
Argentine
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