Anarchie dans le monde > Déclaration politique sur la mort mystérieuse du camarade anarchiste Bayram Mammadov
Anarchie dans le monde
par Indymédia Pays-Bas • le 9 mai 2021
Déclaration politique sur la mort mystérieuse du camarade anarchiste Bayram Mammadov
Lien permanent : https://monde-libertaire.net/index.php?articlen=5648
06/05/2021
Traduction de l’anglais Monica Jornet groupe Gaston Couté FA
Le corps sans vie de l’anarchiste azerbaïdjanais a été retrouvé en mer à Istanbul, en Turquie, le 4 mai 2021.
Depuis le 2 mai, les amis de l’anarchiste azerbaïdjanais Bayram Mammadov n’ont plus eu de ses nouvelles. Ils ont fini par s’inquiéter et ont signalé sa disparition à la police turque.
La police leur a montré la photo de son cadavre et leur a demandé si c’était lui. Sa mort a été bouleversante pour les gens, non seulement parce qu’elle était tragique, mais aussi parce qu’elle était vraiment mystérieuse. La police a dit à ses amis que «la sandale de Bayram était tombée dans l’eau, et qu’il avait plongé pour la récupérer. Le garde-côte a sifflé, mais il n’est pas revenu et s’est noyé ». C’est très suspect, d’autant que la police a déclaré qu’il ne savait pas nager, ce qui est faux. Le rapport officiel de la police a changé depuis, la «sandale» est devenue une «chaussure». Les militants en Azerbaïdjan ne sont pas convaincus par cette déclaration et ont lancé une campagne dans les médias sociaux sous l’hashtag #Bayramaneoldu (qu’est-il arrivé à Bayram).
Qui était Bayram?
Le 9 mai 2016 (la veille de la fête du Heydar Aliyev, ou «jour des fleurs» Bayram Mammadov, avec son camarade Giyas Ibrahimov a taggé la statue de l’ex-dictateur Heydar Aliyev avec un «Happy slave day» au lieu de «Happy Flower Day "- un jeu de mots basé sur la similitude des mots" fleur "(gül) et" esclave "(qul) en azerbaïdjanais, ainsi que des slogans" Fuck the system! " et un A cerclé anarchiste.
Avant cette action, le Jour des fleurs était célébré chaque année le jour de l’anniversaire de l’ex-dictateur Heydar Aliyev, qui a dirigé le pays, soit officiellement, soit officieusement sans discontinuer, de 1969 à sa mort, en 2003. Son fils, Ilham Aliyev, a pris le pouvoir depuis et il est toujours le dictateur d’Azerbaïdjan.
Cette action a entraîné l’annulation de la journée des fleurs de l’année suivante et elle n’a plus jamais été célébrée. Depuis lors, la statue est protégée par des flics à tout moment. GIyas et Bayram ont ensuite été arrêtés par la police azerbaïdjanaise, connue pour sa corruption. Elle a mis 2,9 grammes d’héroïne sur Bayram et 1,150 kilogrammes à son domicile, de même pour Giyas (2,6 grammes sur lui et 1,010 kilogrammes chez lui, en présence de sa mère). Tous deux ont été accusés de trafic de drogue, ce qu’ils ont démenti.
On leur a dit qu’ils seraient libérés s’ils présentaient des excuses devant les caméras d’AzTV (la chaîne de télévision publique). Ils ont tous deux refusé l’offre.
Après quoi, ils ont été brutalement torturés, passés à tabac et menacés d’être violés avec une matraque et ce à plusieurs reprises afin de leur faire accepter des accusations montées de toutes pièces et aussi pour les obliger à nettoyer la cour de la prison et les toilettes afin que les flics puissent les prendre en photo. Bayram a décrit avoir été ligoté et bâillonné avec du ruban adhésif, avoir été projeté dans les airs retombant au sol à plusieurs reprises.
Plus tard cette année-là, ils ont tous deux été condamnés à 10 ans de prison pour trafic de drogue sur de fausses preuves.
Bayram a déclaré au juge au tribunal que les graffitis sur la statue étaient le plus grand succès de la vie. Ses derniers mots devant le tribunal ont été: «Si la patrie est le fonds Heydar Aliyev, l’aéroport Heydar Aliyev, le complexe sportif du nom de Heydar Aliyev, le centre Heydar Aliyev, le musée Heydar Aliyev, la longue avenue Heydar Aliyev, les innombrables parcs Heydar Aliyev dans chaque ville et région d’Azerbaïdjan , alors oui, je trahis ma patrie et j’en suis fier! Vous pouvez également m’accuser de trahison ».
Ils ont tous deux été reconnus comme prisonniers d’opinion et obtenu la solidarité de nombreux.ses anarchistes du monde entier qui ont appelé à leur libération immédiate. Les tortures en prison ont continué. Bayram a affirmé que sa cellule avait été placée tout près des toilettes exprès.
En prison, ils ont entamé une grève de la faim avec d’autres prisonniers politiques et militants, non pas pour eux-mêmes mais pour leur codétenu politique et gréviste de la faim Mehman Huseynov afin d’exiger sa libération. Suite à la pression internationale et des organisations militantes, Giyas et Bayram ont été graciés le 16 mars 2019 avec d’autres prisonniers. Quelques instants avant sa libération, le gardien de prison lui a dit qu’il n’était pas autorisé à emmener le chaton aveugle qu’il avait adopté en prison, ce à quoi Bayram a répondu qu’il ne partirait pas sans lui. Le garde a dû le laisser partir avec le chaton sous la pression des autres prisonniers.
Bayram a déclaré aux journalistes lors d’une interview qu’il poursuivrait son activisme politique. Le 30 mars, environ deux semaines après sa sortie de prison, Bayram a été de nouveau arrêté sous une fausse accusation de «résistance aux ordres de la police» et condamné à 30 jours de détention administrative. Après avoir été arrêté, il a été giflé, frappé à coups de pied et détenu pendant 24 heures allongé sur le sol, menotté et les jambes attachées. Cela montre que la détermination de le faire taire n’avait pas cessé.
Le 2 avril, lors d’une audience en appel, Bayram a déclaré avoir été torturé en détention et avoir présenté des ecchymoses clairement visibles sur tout son corps, y compris son visage.
Peu de temps après sa libération, il est parti en Turquie. Ses amis affirment qu’il souffrait de dépression grave après sa libération, en rapport évidemment à son séjour en prison. Il a continué à militer activement et critiqué la guerre de 2020.
L’avocat de Bayram déclare que le gouvernement azerbaïdjanais ignore ses demandes d’ouverture de procédure du transport de son corps en Azerbaïdjan, faites au nom de sa famille. Il déclare que tous les appels téléphoniques ont été ignorés et que les contacts avec les autorités n’ont pas abouti. L’État a ensuite déclaré qu’une enquête devait être menée au préalable.
Sa mort suscite de nombreux soupçons. La «sandale», mot employé devant ses amis, ensuite remplacé par «chaussure». Cela n’a aucun sens, pourquoi se jetterait-il dans l’eau froide alors qu’il était entièrement habillé et par mauvais temps?
Pourquoi les garde-côtes n’ont-ils pas essayé de le sauver ou de l’empêcher de nager plus loin ? Pourquoi les médias azerbaïdjanais se sont-ils hâtés de parler de suicide?
Et encore, comment a-t-il réussi à quitter son domicile pendant le couvre-feu et à gagner le rivage sans être arrêté, surtout dans un État policier comme la Turquie?
Bayram avait été récemment détenu à l’aéroport d’Istanbul et interrogé pendant une heure par le MIT (Agence nationale de renseignement de Turquie). Pourquoi donc ?
Pourquoi a-t-il disparu le 2 mai alors que son corps a été déclaré retrouvé, après un épisode de noyade d’une heure, le 4 mai?
Son ami a récemment rapporté que le téléphone de Bayram était resté à la maison et qu’il avait été réveillé par le réveil du téléphone de Bayram. Pourquoi donc ?
La police a déclaré dans le communiqué officiel que son corps avait été retrouvé loin du lieu de la noyade alors que la réalité est qu’il a été retrouvé et récupéré au même endroit, selon des témoins qui ont assisté à la récupération. Pourquoi la police a-t-elle déclaré le contraire ? Et si les déclarations de la police sont vraies, pourquoi ne pas diffuser pas les images de vidéosurveillance pour le prouver au public ?
Pourquoi sa mort a-t-elle été considérée comme un accident avant la publication du rapport d’autopsie?
Il prévoyait de se rendre à Bakou 3 jours après sa disparition. Est-ce une coïncidence ?
Qu’il s’agisse d’un meurtre ou d’un suicide, sa mort est politique et causée par les mêmes personnes qui l’ont torturé et emprisonné à tort. Nous savons que cet État l’a assassiné de toute façon.
NOUS EXIGEONS :
Réponses à toutes les questions
Sortie de séquences de vidéosurveillance
Pour savoir ce qui s’est réellement passé
Mettre fin à la répression étatique, à l’emprisonnement et aux assassinats de nos militants politiques.
Publication du rapport d’autopsie
L’État doit cesser de faire obstacle au rapatriement le corps de Bayram en Azerbaïdjan pour y être enterré par sa famille.
#Bayramaneoldu. Bayram Mammadov est immortel !
Traduction de l’anglais Monica Jornet groupe Gaston Couté FA
Le corps sans vie de l’anarchiste azerbaïdjanais a été retrouvé en mer à Istanbul, en Turquie, le 4 mai 2021.
Depuis le 2 mai, les amis de l’anarchiste azerbaïdjanais Bayram Mammadov n’ont plus eu de ses nouvelles. Ils ont fini par s’inquiéter et ont signalé sa disparition à la police turque.
La police leur a montré la photo de son cadavre et leur a demandé si c’était lui. Sa mort a été bouleversante pour les gens, non seulement parce qu’elle était tragique, mais aussi parce qu’elle était vraiment mystérieuse. La police a dit à ses amis que «la sandale de Bayram était tombée dans l’eau, et qu’il avait plongé pour la récupérer. Le garde-côte a sifflé, mais il n’est pas revenu et s’est noyé ». C’est très suspect, d’autant que la police a déclaré qu’il ne savait pas nager, ce qui est faux. Le rapport officiel de la police a changé depuis, la «sandale» est devenue une «chaussure». Les militants en Azerbaïdjan ne sont pas convaincus par cette déclaration et ont lancé une campagne dans les médias sociaux sous l’hashtag #Bayramaneoldu (qu’est-il arrivé à Bayram).
Qui était Bayram?
Le 9 mai 2016 (la veille de la fête du Heydar Aliyev, ou «jour des fleurs» Bayram Mammadov, avec son camarade Giyas Ibrahimov a taggé la statue de l’ex-dictateur Heydar Aliyev avec un «Happy slave day» au lieu de «Happy Flower Day "- un jeu de mots basé sur la similitude des mots" fleur "(gül) et" esclave "(qul) en azerbaïdjanais, ainsi que des slogans" Fuck the system! " et un A cerclé anarchiste.
Avant cette action, le Jour des fleurs était célébré chaque année le jour de l’anniversaire de l’ex-dictateur Heydar Aliyev, qui a dirigé le pays, soit officiellement, soit officieusement sans discontinuer, de 1969 à sa mort, en 2003. Son fils, Ilham Aliyev, a pris le pouvoir depuis et il est toujours le dictateur d’Azerbaïdjan.
Cette action a entraîné l’annulation de la journée des fleurs de l’année suivante et elle n’a plus jamais été célébrée. Depuis lors, la statue est protégée par des flics à tout moment. GIyas et Bayram ont ensuite été arrêtés par la police azerbaïdjanaise, connue pour sa corruption. Elle a mis 2,9 grammes d’héroïne sur Bayram et 1,150 kilogrammes à son domicile, de même pour Giyas (2,6 grammes sur lui et 1,010 kilogrammes chez lui, en présence de sa mère). Tous deux ont été accusés de trafic de drogue, ce qu’ils ont démenti.
On leur a dit qu’ils seraient libérés s’ils présentaient des excuses devant les caméras d’AzTV (la chaîne de télévision publique). Ils ont tous deux refusé l’offre.
Après quoi, ils ont été brutalement torturés, passés à tabac et menacés d’être violés avec une matraque et ce à plusieurs reprises afin de leur faire accepter des accusations montées de toutes pièces et aussi pour les obliger à nettoyer la cour de la prison et les toilettes afin que les flics puissent les prendre en photo. Bayram a décrit avoir été ligoté et bâillonné avec du ruban adhésif, avoir été projeté dans les airs retombant au sol à plusieurs reprises.
Plus tard cette année-là, ils ont tous deux été condamnés à 10 ans de prison pour trafic de drogue sur de fausses preuves.
Bayram a déclaré au juge au tribunal que les graffitis sur la statue étaient le plus grand succès de la vie. Ses derniers mots devant le tribunal ont été: «Si la patrie est le fonds Heydar Aliyev, l’aéroport Heydar Aliyev, le complexe sportif du nom de Heydar Aliyev, le centre Heydar Aliyev, le musée Heydar Aliyev, la longue avenue Heydar Aliyev, les innombrables parcs Heydar Aliyev dans chaque ville et région d’Azerbaïdjan , alors oui, je trahis ma patrie et j’en suis fier! Vous pouvez également m’accuser de trahison ».
Ils ont tous deux été reconnus comme prisonniers d’opinion et obtenu la solidarité de nombreux.ses anarchistes du monde entier qui ont appelé à leur libération immédiate. Les tortures en prison ont continué. Bayram a affirmé que sa cellule avait été placée tout près des toilettes exprès.
En prison, ils ont entamé une grève de la faim avec d’autres prisonniers politiques et militants, non pas pour eux-mêmes mais pour leur codétenu politique et gréviste de la faim Mehman Huseynov afin d’exiger sa libération. Suite à la pression internationale et des organisations militantes, Giyas et Bayram ont été graciés le 16 mars 2019 avec d’autres prisonniers. Quelques instants avant sa libération, le gardien de prison lui a dit qu’il n’était pas autorisé à emmener le chaton aveugle qu’il avait adopté en prison, ce à quoi Bayram a répondu qu’il ne partirait pas sans lui. Le garde a dû le laisser partir avec le chaton sous la pression des autres prisonniers.
Bayram a déclaré aux journalistes lors d’une interview qu’il poursuivrait son activisme politique. Le 30 mars, environ deux semaines après sa sortie de prison, Bayram a été de nouveau arrêté sous une fausse accusation de «résistance aux ordres de la police» et condamné à 30 jours de détention administrative. Après avoir été arrêté, il a été giflé, frappé à coups de pied et détenu pendant 24 heures allongé sur le sol, menotté et les jambes attachées. Cela montre que la détermination de le faire taire n’avait pas cessé.
Le 2 avril, lors d’une audience en appel, Bayram a déclaré avoir été torturé en détention et avoir présenté des ecchymoses clairement visibles sur tout son corps, y compris son visage.
Peu de temps après sa libération, il est parti en Turquie. Ses amis affirment qu’il souffrait de dépression grave après sa libération, en rapport évidemment à son séjour en prison. Il a continué à militer activement et critiqué la guerre de 2020.
L’avocat de Bayram déclare que le gouvernement azerbaïdjanais ignore ses demandes d’ouverture de procédure du transport de son corps en Azerbaïdjan, faites au nom de sa famille. Il déclare que tous les appels téléphoniques ont été ignorés et que les contacts avec les autorités n’ont pas abouti. L’État a ensuite déclaré qu’une enquête devait être menée au préalable.
Sa mort suscite de nombreux soupçons. La «sandale», mot employé devant ses amis, ensuite remplacé par «chaussure». Cela n’a aucun sens, pourquoi se jetterait-il dans l’eau froide alors qu’il était entièrement habillé et par mauvais temps?
Pourquoi les garde-côtes n’ont-ils pas essayé de le sauver ou de l’empêcher de nager plus loin ? Pourquoi les médias azerbaïdjanais se sont-ils hâtés de parler de suicide?
Et encore, comment a-t-il réussi à quitter son domicile pendant le couvre-feu et à gagner le rivage sans être arrêté, surtout dans un État policier comme la Turquie?
Bayram avait été récemment détenu à l’aéroport d’Istanbul et interrogé pendant une heure par le MIT (Agence nationale de renseignement de Turquie). Pourquoi donc ?
Pourquoi a-t-il disparu le 2 mai alors que son corps a été déclaré retrouvé, après un épisode de noyade d’une heure, le 4 mai?
Son ami a récemment rapporté que le téléphone de Bayram était resté à la maison et qu’il avait été réveillé par le réveil du téléphone de Bayram. Pourquoi donc ?
La police a déclaré dans le communiqué officiel que son corps avait été retrouvé loin du lieu de la noyade alors que la réalité est qu’il a été retrouvé et récupéré au même endroit, selon des témoins qui ont assisté à la récupération. Pourquoi la police a-t-elle déclaré le contraire ? Et si les déclarations de la police sont vraies, pourquoi ne pas diffuser pas les images de vidéosurveillance pour le prouver au public ?
Pourquoi sa mort a-t-elle été considérée comme un accident avant la publication du rapport d’autopsie?
Il prévoyait de se rendre à Bakou 3 jours après sa disparition. Est-ce une coïncidence ?
Qu’il s’agisse d’un meurtre ou d’un suicide, sa mort est politique et causée par les mêmes personnes qui l’ont torturé et emprisonné à tort. Nous savons que cet État l’a assassiné de toute façon.
NOUS EXIGEONS :
Réponses à toutes les questions
Sortie de séquences de vidéosurveillance
Pour savoir ce qui s’est réellement passé
Mettre fin à la répression étatique, à l’emprisonnement et aux assassinats de nos militants politiques.
Publication du rapport d’autopsie
L’État doit cesser de faire obstacle au rapatriement le corps de Bayram en Azerbaïdjan pour y être enterré par sa famille.
#Bayramaneoldu. Bayram Mammadov est immortel !
PAR : Indymédia Pays-Bas
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