Photo Irina IRISER
Que deviennent nos corps après notre décès ?
Quels sont les choix qui s’offrent à nous aujourd’hui pour le traitement de nos dépouilles ?
Sont-ils judicieux ?

Ce sont des questions que j’ai commencé très tôt à me poser…

Légalement en France aujourd’hui, seulement 3 options s’offrent à nous pour la gestion de cette matière organique en décomposition :
- L’inhumation : dans des cimetières, dans des caveaux, des concessions familiales…
À mon sens, de l’espace perdu, des corps sortis de leur schéma naturel de dégradation (enfermés dans des boîtes en bois puis dans des boîtes en béton), des corps tellement gavés aux conservateurs qu’ils ne se décomposent que très mal…
- La crémation : une montée en température à 900 degrés et sur une durée d’environ 90 minutes puis des restes calcinés mis dans une urne qui finit par prendre la poussière chez des proches ou planquée dans une case d’un columbarium, ou versés sous un carré de pelouse dans un cimetière, ou encore jetés quelque part, tant que cela n’est pas sur la voie publique.
- Le don à la science ou le don d’organes, ce qui revient à une crémation pour ce qui n’a « pas trouvé d’utilité ».

Rien de naturel ou d’écologique là-dedans

On condamne des espaces à être bétonnés, minéralisés pour nos dépouilles, on brûle une énergie phénoménale pour réduire 80 % d’eau et de 20 % de matière à l’état de poussière quasi inutile.

Au-delà de toutes considérations culturelles et cultuelles, je pose les questions :
- À quand les changements de lois pour que nous puissions de nouveau rendre aux écosystèmes, la matière dont nous sommes faits ?
- À quand l’égalité sur le traitement de nos corps dévitalisés ? Pourquoi devrions-nous passer par des entreprises privées qui s’enrichissent sur nos corps tout en polluant ?

Aujourd’hui, il existe de nouveaux concepts, qui sont une adaptation de la manière naturelle de la décomposition, de la matière organique tels que l’humusation.

L’humusation, c’est quoi ?
Il s’agit de « reproduire en accéléré » le processus naturel que les corps devraient connaître dans la « nature », Comme ceux des animaux dans une forêt par exemple.
Les corps sont compostés sur une année dans un lieu végétalisé et clôturé.

L’humusation, ça marche comment ?
Ce processus dure environ une année. Durant cette année de transformation du corps, il est possible de se rendre sur le lieu dédié à l’humusation.
Le corps est couvert de broyats végétaux divers, laissant toute la place et le temps aux micros et macros organismes de faire leur travail de déstructuration et de restructuration de la matière organique et des tissus souples.
Après quelques mois, les prothèses métalliques et (ou) en matériaux non biodégradables sont retirés pour parer à toute pollution du sol.
Ensuite, les os et les dents riches en phosphore et en calcium rendus plus friables par le travail précédent sont réduits en particules plus fines de manière mécanique.
Après ce traitement, on obtient un excellent amendement (engrais et améliorateur de sol) ! Le compost ainsi obtenu pourra être récupéré en partie par ceux qui le souhaitent et utilisé pour soigner les sols que nos activités ont appauvris ou abîmés ou disposé au sol dans une « forêt du souvenir » que chaque ville ou village aurait mis en place pour remplacer les cimetières infructueux.

Les cimetières, c’est has been ! Vivons avec notre temps, bien entendu sans oublier ceux qui ont compté pour nous, tout en agissant pour l’écologie.

Soyons utiles même après notre mort !

Za