Dans un sale État > Peine capitale pour la culture et la jeunesse !
Dans un sale État
par Les Comités De Soutien aux inculpés de la Maskarade La Coordination Nationale des Sons • le 18 janvier 2021
Peine capitale pour la culture et la jeunesse !
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Le samedi 16 janvier, un appel de la Coordination contre la loi sécurité globale a été suivi dans 88 villes. Mais en ce début d’année, la protestation a été rejointe dans la moitié d’entre elles par des chars sonorisés issus des mondes de la fête libre et des musiques électroniques, ainsi que des associations de Réduction Des Risques et LGBTQ+. Répondant à l’appel des comités de soutien aux inculpés de la Maskarade, ils ont rejoint les marches pour les libertés contre les lois sur la sécurité globale, les séparatismes ou le fichage, mais aussi pour le droit à la culture quand on emprisonne pour avoir fait danser.
Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint ces cortèges, portées par un esprit festif qui fait tant défaut actuellement, mais déterminées à obtenir la libération de la personne incarcérée et la fin des
poursuites démesurées envers les organisateurs présumés. Aussi, pour rendre hommage à Steve, brutalement décédé en 2018 lors de la fête de la musique, suite à une charge de la police contre des fêtards qui avaient dépassés l’horaire permis de 5 minutes.
Dans toutes ces villes, à l’exception de la capitale, les marches pour les libertés ont pu se faire entendre encore plus largement grâce aux cortèges sonorisés qui ont rejoint la contestation. Nous tenons à remercier les organisations parties prenantes de cette mobilisation pour leur solidarité et leur accueil le plus souvent chaleureux.
Dans toutes ces villes, les autorités compétentes avaient été prévenues, d’une manière ou d’une autre, de la présence de chars sonorisés et, à l’exception de la capitale, elles n’ont pas jugé opportun de créer un régime d’exception. Preuve en est que dans toutes les grandes villes, les cortèges de défense festive des libertés ont été accueillis à l’arrivée par des charges et des tirs de gaz lacrymogène, au même titre que les cortèges syndicaux habituellement.
À Paris, la capitale, le cortège festif a été violemment interrompu par les forces de police dès sa mise en place et séparé du reste de la manifestation, sur ordre de la préfecture. Sans raison, des personnes ont été frappées, certaines blessées, des discours suspendus, des concerts interrompus et des instruments de musique volontairement détruits.
Sur le moment, la seule justification que leur donna les officiers de liaison fut que leur style de musique ne correspondait pas au style habituel des manifestations. Les chars des associations de RDR et LGBTQ+ furent également bloqués, ils ne devaient pas non plus convenir au style habituel.
10 chars furent saisis au mépris de toutes les procédures légales et les 6 autres durent rentrer chez eux. Les 10 conducteurs furent emmenés au commissariat et se retrouvent accusés d’agression sonore. Un délit passible d’un an de prison et de 15 000€ d’amende, caractérisé par deux critères qui sont l’intention de nuire et la répétition de l’acte en cause.
L’enquête prouvera surement que ces militants du monde festif avaient l’intention de nuire aux projets liberticides du gouvernement et qu’ils allaient recommencer à manifester tant que leur camarade ne serait pas libéré.
La préfecture annonça fièrement sur les réseaux sociaux qu’elle avait vaillamment "empêché la tenue d’une rave party non déclarée à proximité de la manifestation". Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’empressa alors de féliciter son préfet qui, contrairement à lui, avait enfin réussi à stopper ces délinquants. Peu importe que l’évènement soit imaginaire, il en fallait bien un.
Tout comme l’affaire du nouvel an où le procureur, Philippe Astruc, essaie de faire porter le chapeau aux premiers venus. Un empressement tout particulier pour quelqu’un qui enterre, lentement mais surement, l’affaire du meurtre de Steve Maia Caniço depuis 2 ans.
Alors, rave party sauvage, tentative d’agression sonore, ou simple problème de style ? Si les services de la préfecture bafouillent autant à légitimer leur acte, c’est bien parce qu’il n’y a aucune justification légale à ce manquement le plus élémentaire aux droits individuels et plus particulièrement à la liberté d’expression.
La préfecture de police avait été directement informée par l’organisation qu’outre les véhicules syndicaux, des chars allaient se joindre à la manifestation. Elle ne s’y était pas opposée. Le préfet, Didier Lallement ne pouvait donc pas, sans se contredire, interdire subitement des chars musicaux dont il savait parfaitement qu’ils allaient se joindre à la manifestation.
Alors que le préfet tentait grossièrement d’empêcher toute convergence entre les organisations politiques et les milieux culturels et festifs, les organisations apportèrent leur soutien total aux manifestants injustement réprimés. En réponse la préfecture tenta une dernière justification hasardeuse en publiant la déclaration originelle qui ne mentionnait qu’un seul char.
Pourtant seuls les chars issus du cortège festif ont été bloqués, qu’ils soient sonorisés ou pas. L’ensemble des chars des organisations politique ont été autorisés à rejoindre la manifestation, qu’ils soient sonorisés ou pas. Le subterfuge est un peu gros.
Probablement suite aux déclarations de leur ministre de tutelle et souhaitant à leur tour un peu de gratitude, les brigades de Limoges et Montpellier ont procédés à la saisie des chars et à l’interpellation des conducteurs après la manifestation. Ici encore au mépris du code de
procédure pénale.
Non contents d’être les grands sacrifiés de cette crise sanitaire et économique, la jeunesse et la culture se retrouvent aujourd’hui privés de leurs droits les plus élémentaires par ceux-là mêmes qui sont censés leur garantir
Nos gouvernants érigent pourtant continuellement la liberté d’expression et la culture en remparts contre l’obscurantisme, le fanatisme et le séparatisme, même lorsque cela flirte avec le racisme. Ici aussi, il doit y avoir un défaut de correspondance au genre habituel de l’expression culturelle...
Les Comités De Soutien aux inculpés de la Maskarade
La Coordination Nationale des Sons
PAR : Les Comités De Soutien aux inculpés de la Maskarade La Coordination Nationale des Sons
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