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par le furet • le 3 janvier 2021
Le bel avenir de la justice populiste
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Article extrait du Monde libertaire n°1822 de novembre 2020
"Selon que vous serez puissant ou misérable
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. "
Jean de La Fontaine, Fables, Les Animaux malades de la peste (1678)
La Justice exprime la plupart du temps le droit du plus fort. L’image de la balance en équilibre, symbole de la Justice, est souvent flatteuse pour diverses raisons : abattage dans des tribunaux débordés, interprétation du droit, mauvaise volonté ou mauvaise foi, copinage, pressions politiques et/ou économiques, etc. Les exemples de scandales judiciaires sont nombreux. Tout le monde en a en tête.
Et puis il y a les pressions qui peuvent être exercées sur la Justice en dehors de l’institution judiciaire afin d’obtenir gain de cause, y compris parfois à l’encontre des décisions judiciaires ; manifestations, pétitions, etc. Sans oublier certains procès publics : ceux du reportage d’une ou deux minutes sur un fait divers au journal télévisé qui tranquillement désigne, vite fait, un « suspect numéro 1 » ...
Peut-on reprocher à la justice son manque d’indépendance et en même temps chercher a en profiter pour inverser le déséquilibre des plateaux de la balance ? Cela peut bien se comprendre, on peut même défendre que c’est largement légitime.
Des personnes organisées peuvent – pour diverses causes – prendre la parole et influencer le cours des choses. Encore heureux ! Aujourd’hui, les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. La porte est grande ouverte, et l’exemple des gilets jaunes montre bien que les réseaux sont capables d’une forme de mobilisation inédite. Évidemment, celle-ci est plurielle dans ces motivations et variée dans son niveau de relation à la société : altruisme, nombrilisme, xénophobie, etc. La vindicte est un plaisir évident pour nombre d’accros du clavier. Les réseaux leur permettent aujourd’hui de se mobiliser comme jamais. Il y a pourtant des garde-fous, mais ils sont réservés à quelques domaines bien précis, ceux qui peuvent être qualifiés de terrorisme.
Quelques exemples
Bertrand Cantat a frappé Marie Trintignant. Elle en est morte. Un procès a eu lieu et B. Cantat a été condamné. Il a effectué une peine de prison. Et après ? Faut-il recommencer son procès jusqu’à sa mort ? En démocratie, on ne rejuge pas une chose jugée. C’est une garantie contre tout acharnement, et ce n’est pas anodin car l’acharnement est théoriquement aux antipodes de la justice. Pourtant, si B. Cantat veut exercer son ancienne activité, des mobilisations s’activent très rapidement, des pressions sont organisées pour que les responsables de salles de spectacle fassent marche arrière. Que l’on apprécie ou non ses chansons, n’a-t-il pas le droit de tenter de vivre normalement après la parenthèse judiciaire ? Il faut en faire une question de principe si on souhaite qu’une justice existe et constitue une référence. On n’est pas obligé d’être d’accord avec la sanction prononcée, mais la contester ouvre la porte à une infinité de de contestations du même ordre. On n’est pas non plus obligé d’aimer tous les chanteurs mais s’ils ont un public – et y compris, en l’occurrence, constitué pour partie de midinettes, malgré ce qui s’est passé – pourquoi s’acharner ?
Woody Allen a écrit ses mémoires. Sans avoir lu le livre, on peut se dire que cela peut avoir un certain intérêt pour les cinéphiles ou tout simplement les amateurs de ses films. Mais une accusation infamante le poursuit. A-t-il le droit d’avoir autre chose à faire que se défendre ? Des employés de l’éditeur ont jugé bon d’empêcher la parution du livre. Evidemment, un autre éditeur s’en est emparé. Pourtant, ce qui s’est passé n’est pas anodin. L’existence d’une accusation a suffi à provoquer une censure contre la personne accusée. Est-ce raisonnable ? Cette fois encore, on est dans l’ambiance #metoo, entreprise réussie sur le plan de la com, mais ensuite... Faut-il considérer toute accusation comme a priori sérieuse, c’est-à-dire sans jamais se prémunir contre d’éventuels abus ? Cette forme de justice serait donc potentiellement pire que la justice officielle... Faut-il mettre tous les accusés dans le même panier ? Et surtout : voulons-nous d’une société dans laquelle le bashing voire le lynchage feront office de justice ou bien préférons-nous – dans un souci de crédibilité – agir en conformité avec la société que nous voulons ?
Les exemples s’accumulent depuis quelques années, nous pourrions citer des dizaines de personnes qui semblent devoir être poursuivies éternellement... Polanski, Mila... Sans oublier qu’il y a aussi des formes de harcèlement qui ne passent pas la barrière des médias. Que ce qu’ils ou elles ont fait soit défendable ou non, qui contrôle les dérapages ? A quoi sert de transformer un ou une coupable en victime ? Et l’accusation est fausse ou abusive ? Qui décide ? La foule des claviers ? Évoquons tout de même Gabriel Matzneff. Son cas est intéressant et montre une progression dans l’exercice du pouvoir populiste. Une enquête est ouverte qui dépasse les délais de prescriptions de la loi [note] . Si une exception est faite, c’est une brèche qui s’ouvre. Il pourra y avoir d’autres exceptions. C’est le parquet qui en a décidé ainsi : la Justice passe donc par dessus le droit. Cela aurait-il pu se produire sans un livre qui est essentiellement un coup éditorial qui lui-même arrive dans le contexte #metoo ? Dans le cas Matzneff, c’est l’institution elle-même qui – sous pression – va au-delà de son rôle. Qui s’en émeut ? Mais ensuite, à qui le tour ? Et sous quel prétexte ?
Jusqu’où ne pas aller
Tout le monde veut du pouvoir. D’un côté de manière instituée, de l’autre côté, dans le camp d’en face, en tentant de faire pression sur l’institution. Il y a des alternatives possibles : le tribunal populaire organisé ici ou là en forme de parodie et/ou de tribune d’opposition semble avoir fait son temps (cf. tribunaux Russel).
Bien sûr que certaines accusations correspondent à des faits réels. Mais est-ce toujours le cas et comment peut-on en juger devant un écran d’ordinateur ou un smartphone ? Il est parfaitement facile d’adhérer, de plussoyer n’importe quelle proposition qui vient à la suite de quelque chose de révoltant, et pourquoi pas, un jour ou l’autre, une rumeur comme n’importe quelle « pizzagate [note] »...
La haine virale que propose la « cancel culture » depuis quelques années est une attaque contre la liberté d’expression [note] . Elle arrive après une longue histoire de spectacles et d’expositions empêchés ou sabotés que ce soit par des ligues de vertu, des militants antiracistes, des féministes... Voici maintenant que l’on peut perdre son job si l’on a été l’auteur d’une mauvaise blague quelques années plutôt sur Twitter voire même si l’on a simplement fréquenté quelqu’un qui est devenu infréquentable depuis. Une petite phrase équivoque dans un contexte mal évalué pour son caractère inflammable et les portes se ferment brutalement et pour une durée indéterminée. Car le propre de cette nouvelle forme de justice, c’est d’être intraitable et de susciter des sanctions lourdes pour une durée indéterminée. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une justice libertaire, qui viserait à comprendre et autant que possible réparer. Et d’ailleurs, les anarchistes eux-mêmes sont-ils a l’abri ? Que se passerait-il si un individu ou un groupe faisait pression par exemple sur le comité de rédaction du Monde libertaire afin qu’une signature disparaisse du journal pour des raisons qui regardent la vie privée de son auteur ? Espérons que cela ne se produira jamais... Si certains pensent qu’on ne fait pas de révolutions sans bavures, on peut aussi penser que la révolution consisterait entre autres choses à éviter les bavures, et proposer un monde nouveau qui lui, ne ressemblerait pas à l’ancien, voire l’ancien en pire.
La chasse aux impurs de tous les bords et de toutes les sectes n’est pas nouvelle. Les dénonciations aux fins de nuire aux personnes jusqu’à les faire disparaître – pour l’instant de la vie active mais est-ce que ça ne va pas aller plus loin ? – ne sont pas nouvelles non plus. Cependant, toutes ces actions sont aujourd’hui remarquées parce qu’elles jouissent de moyens d’actions qui sont nouveaux, grâce à des moyens de mobilisation qui sont nouveaux. Il faut surtout noter que tout ceci se passe dans un certain contexte qui est celui, en différents pays du monde, de la montée de l’extrême droite, laquelle est historiquement tout à fait familière de ce type de pratique. La coïncidence a une certaine importance.
Quand une personne est condamnée, que ce soit par la Justice instituée ou par celle de « la rue », voire maintenant dans certains cas, les deux à la fois, l’équilibre des plateaux n’est pas forcément atteint. Pendant ce temps, le cardinal Barbarin est relaxé, Alain Soral est régulièrement condamné à des peines de prison qu’il n’effectue pas. Dieudonné s’en sort toujours et Eric Zemour paraît habiter à la télé... Alors on peut se dire qu’il y a bien un problème de rapports de force dans la société, et en particulier en matière de Justice. Actuellement, avec la montée de l’extrême droite, le rapport de forces penche nettement. Il semble urgent d’en tirer les conséquences et donc éviter, de près ou de loin, d’hurler avec les loups.
Le Furet
(1) Le procureur de la République a fait lancer un appel à témoins par le service de police afin de retrouver des victimes éventuelles « Quels que soient les délais, quelles qu’aient été les circonstances ou les personnes qui pourraient être impliquées, les policiers encouragent tou(te)s celles et ceux qui détiennent des informations à témoigner ».
(2) Le pizzagate est l’invention par les complotistes de Qanon du fait qu’un réseau de pédophilie est organisé dans une pizzeria avec la participation, entre autres, d’Hillary Clinton.
(3) A propos de la « cancel culture », une tribune qui propose une analyse politique de la problématique : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/01/la-cancel-culture-c-est-d-abord-un-immense-ras-le-bol-d-une-justice-a-deux-vitesses_6047867_3232.html
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. "
Jean de La Fontaine, Fables, Les Animaux malades de la peste (1678)
La Justice exprime la plupart du temps le droit du plus fort. L’image de la balance en équilibre, symbole de la Justice, est souvent flatteuse pour diverses raisons : abattage dans des tribunaux débordés, interprétation du droit, mauvaise volonté ou mauvaise foi, copinage, pressions politiques et/ou économiques, etc. Les exemples de scandales judiciaires sont nombreux. Tout le monde en a en tête.
Et puis il y a les pressions qui peuvent être exercées sur la Justice en dehors de l’institution judiciaire afin d’obtenir gain de cause, y compris parfois à l’encontre des décisions judiciaires ; manifestations, pétitions, etc. Sans oublier certains procès publics : ceux du reportage d’une ou deux minutes sur un fait divers au journal télévisé qui tranquillement désigne, vite fait, un « suspect numéro 1 » ...
Peut-on reprocher à la justice son manque d’indépendance et en même temps chercher a en profiter pour inverser le déséquilibre des plateaux de la balance ? Cela peut bien se comprendre, on peut même défendre que c’est largement légitime.
Des personnes organisées peuvent – pour diverses causes – prendre la parole et influencer le cours des choses. Encore heureux ! Aujourd’hui, les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. La porte est grande ouverte, et l’exemple des gilets jaunes montre bien que les réseaux sont capables d’une forme de mobilisation inédite. Évidemment, celle-ci est plurielle dans ces motivations et variée dans son niveau de relation à la société : altruisme, nombrilisme, xénophobie, etc. La vindicte est un plaisir évident pour nombre d’accros du clavier. Les réseaux leur permettent aujourd’hui de se mobiliser comme jamais. Il y a pourtant des garde-fous, mais ils sont réservés à quelques domaines bien précis, ceux qui peuvent être qualifiés de terrorisme.
Quelques exemples
Bertrand Cantat a frappé Marie Trintignant. Elle en est morte. Un procès a eu lieu et B. Cantat a été condamné. Il a effectué une peine de prison. Et après ? Faut-il recommencer son procès jusqu’à sa mort ? En démocratie, on ne rejuge pas une chose jugée. C’est une garantie contre tout acharnement, et ce n’est pas anodin car l’acharnement est théoriquement aux antipodes de la justice. Pourtant, si B. Cantat veut exercer son ancienne activité, des mobilisations s’activent très rapidement, des pressions sont organisées pour que les responsables de salles de spectacle fassent marche arrière. Que l’on apprécie ou non ses chansons, n’a-t-il pas le droit de tenter de vivre normalement après la parenthèse judiciaire ? Il faut en faire une question de principe si on souhaite qu’une justice existe et constitue une référence. On n’est pas obligé d’être d’accord avec la sanction prononcée, mais la contester ouvre la porte à une infinité de de contestations du même ordre. On n’est pas non plus obligé d’aimer tous les chanteurs mais s’ils ont un public – et y compris, en l’occurrence, constitué pour partie de midinettes, malgré ce qui s’est passé – pourquoi s’acharner ?
Woody Allen a écrit ses mémoires. Sans avoir lu le livre, on peut se dire que cela peut avoir un certain intérêt pour les cinéphiles ou tout simplement les amateurs de ses films. Mais une accusation infamante le poursuit. A-t-il le droit d’avoir autre chose à faire que se défendre ? Des employés de l’éditeur ont jugé bon d’empêcher la parution du livre. Evidemment, un autre éditeur s’en est emparé. Pourtant, ce qui s’est passé n’est pas anodin. L’existence d’une accusation a suffi à provoquer une censure contre la personne accusée. Est-ce raisonnable ? Cette fois encore, on est dans l’ambiance #metoo, entreprise réussie sur le plan de la com, mais ensuite... Faut-il considérer toute accusation comme a priori sérieuse, c’est-à-dire sans jamais se prémunir contre d’éventuels abus ? Cette forme de justice serait donc potentiellement pire que la justice officielle... Faut-il mettre tous les accusés dans le même panier ? Et surtout : voulons-nous d’une société dans laquelle le bashing voire le lynchage feront office de justice ou bien préférons-nous – dans un souci de crédibilité – agir en conformité avec la société que nous voulons ?
Les exemples s’accumulent depuis quelques années, nous pourrions citer des dizaines de personnes qui semblent devoir être poursuivies éternellement... Polanski, Mila... Sans oublier qu’il y a aussi des formes de harcèlement qui ne passent pas la barrière des médias. Que ce qu’ils ou elles ont fait soit défendable ou non, qui contrôle les dérapages ? A quoi sert de transformer un ou une coupable en victime ? Et l’accusation est fausse ou abusive ? Qui décide ? La foule des claviers ? Évoquons tout de même Gabriel Matzneff. Son cas est intéressant et montre une progression dans l’exercice du pouvoir populiste. Une enquête est ouverte qui dépasse les délais de prescriptions de la loi [note] . Si une exception est faite, c’est une brèche qui s’ouvre. Il pourra y avoir d’autres exceptions. C’est le parquet qui en a décidé ainsi : la Justice passe donc par dessus le droit. Cela aurait-il pu se produire sans un livre qui est essentiellement un coup éditorial qui lui-même arrive dans le contexte #metoo ? Dans le cas Matzneff, c’est l’institution elle-même qui – sous pression – va au-delà de son rôle. Qui s’en émeut ? Mais ensuite, à qui le tour ? Et sous quel prétexte ?
Jusqu’où ne pas aller
Tout le monde veut du pouvoir. D’un côté de manière instituée, de l’autre côté, dans le camp d’en face, en tentant de faire pression sur l’institution. Il y a des alternatives possibles : le tribunal populaire organisé ici ou là en forme de parodie et/ou de tribune d’opposition semble avoir fait son temps (cf. tribunaux Russel).
Bien sûr que certaines accusations correspondent à des faits réels. Mais est-ce toujours le cas et comment peut-on en juger devant un écran d’ordinateur ou un smartphone ? Il est parfaitement facile d’adhérer, de plussoyer n’importe quelle proposition qui vient à la suite de quelque chose de révoltant, et pourquoi pas, un jour ou l’autre, une rumeur comme n’importe quelle « pizzagate [note] »...
La haine virale que propose la « cancel culture » depuis quelques années est une attaque contre la liberté d’expression [note] . Elle arrive après une longue histoire de spectacles et d’expositions empêchés ou sabotés que ce soit par des ligues de vertu, des militants antiracistes, des féministes... Voici maintenant que l’on peut perdre son job si l’on a été l’auteur d’une mauvaise blague quelques années plutôt sur Twitter voire même si l’on a simplement fréquenté quelqu’un qui est devenu infréquentable depuis. Une petite phrase équivoque dans un contexte mal évalué pour son caractère inflammable et les portes se ferment brutalement et pour une durée indéterminée. Car le propre de cette nouvelle forme de justice, c’est d’être intraitable et de susciter des sanctions lourdes pour une durée indéterminée. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une justice libertaire, qui viserait à comprendre et autant que possible réparer. Et d’ailleurs, les anarchistes eux-mêmes sont-ils a l’abri ? Que se passerait-il si un individu ou un groupe faisait pression par exemple sur le comité de rédaction du Monde libertaire afin qu’une signature disparaisse du journal pour des raisons qui regardent la vie privée de son auteur ? Espérons que cela ne se produira jamais... Si certains pensent qu’on ne fait pas de révolutions sans bavures, on peut aussi penser que la révolution consisterait entre autres choses à éviter les bavures, et proposer un monde nouveau qui lui, ne ressemblerait pas à l’ancien, voire l’ancien en pire.
La chasse aux impurs de tous les bords et de toutes les sectes n’est pas nouvelle. Les dénonciations aux fins de nuire aux personnes jusqu’à les faire disparaître – pour l’instant de la vie active mais est-ce que ça ne va pas aller plus loin ? – ne sont pas nouvelles non plus. Cependant, toutes ces actions sont aujourd’hui remarquées parce qu’elles jouissent de moyens d’actions qui sont nouveaux, grâce à des moyens de mobilisation qui sont nouveaux. Il faut surtout noter que tout ceci se passe dans un certain contexte qui est celui, en différents pays du monde, de la montée de l’extrême droite, laquelle est historiquement tout à fait familière de ce type de pratique. La coïncidence a une certaine importance.
Quand une personne est condamnée, que ce soit par la Justice instituée ou par celle de « la rue », voire maintenant dans certains cas, les deux à la fois, l’équilibre des plateaux n’est pas forcément atteint. Pendant ce temps, le cardinal Barbarin est relaxé, Alain Soral est régulièrement condamné à des peines de prison qu’il n’effectue pas. Dieudonné s’en sort toujours et Eric Zemour paraît habiter à la télé... Alors on peut se dire qu’il y a bien un problème de rapports de force dans la société, et en particulier en matière de Justice. Actuellement, avec la montée de l’extrême droite, le rapport de forces penche nettement. Il semble urgent d’en tirer les conséquences et donc éviter, de près ou de loin, d’hurler avec les loups.
Le Furet
(1) Le procureur de la République a fait lancer un appel à témoins par le service de police afin de retrouver des victimes éventuelles « Quels que soient les délais, quelles qu’aient été les circonstances ou les personnes qui pourraient être impliquées, les policiers encouragent tou(te)s celles et ceux qui détiennent des informations à témoigner ».
(2) Le pizzagate est l’invention par les complotistes de Qanon du fait qu’un réseau de pédophilie est organisé dans une pizzeria avec la participation, entre autres, d’Hillary Clinton.
(3) A propos de la « cancel culture », une tribune qui propose une analyse politique de la problématique : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/01/la-cancel-culture-c-est-d-abord-un-immense-ras-le-bol-d-une-justice-a-deux-vitesses_6047867_3232.html
PAR : le furet
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