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Dans un sale État
par Urbain Bizot le 29 novembre 2020

Impressions de manif

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Quoi qu’en disent des médias, friands de trouver un petit incendie quelque part, la manifestation parisienne d’aujourd’hui m’est apparue comme peut-être la plus sympathique depuis longtemps.

Le nombre de manifestants était impressionnant, 46.000 selon la police, donc pas loin du double en réalité. A partir de 17 h, les manifestants quittaient la place de la Bastille (par la rue Amelot entre autres) pour laisser la place à ceux qui affluaient encore vers Bastille par le boulevard Beaumarchais. Malgré un trajet aussi court, les manifestants ont défilé pendant quatre heures au total, remplissant l’intégralité des boulevards entre République et Bastille, la place de la Bastille elle-même, et de nombreuses rues adjacentes.

La présence policière était importante mais plus discrète que d’habitude. Quelques pelotons se sont rangés le long des commerces sur le flanc nord du boulevard, mais les nombreux cars étaient stationnés à distance et les pelotons évitaient également d’être visibles depuis la manifestation. Car tout le monde sait très bien que seule la présence policière provoque des violences, et que le contexte politique y était peu favorable. En revanche, le choix stratégique du Préfet incluait comme d’habitude les canons à eau et une trentaine de voltigeurs à moto dits « BRAV-M ». Le trajet de même que la place de la Bastille n’ont par contre pas été intégralement nassés, laissant quelques issues disponibles (environ une artère sur 3).

Dans la manifestation, la joie de pouvoir se retrouver à nouveau réunis en plein air dominait très nettement sur la colère suscitée par les violences policières. Je pense que plus de la moitié de la manifestation était constituée par des personnes très jeunes, dynamiques et souriantes, une belle jeunesse très sympathique. Et j’ai pu retrouver plusieurs personnes, que parfois je n’avais pas vues depuis presque un an. Et partout des gens portés au dialogue, au jeu de mot, au clin d’oeil, à une libération de l’esprit.





Ce qui me semblait également notable, c’était la très faible proportion de banderoles « institutionnelles » (syndicats, partis, associations). Même si les sigles habituels réunissaient leurs adhérents et sympathisants, une très forte proportion de manifestants était présente visiblement sans affiliation. On retrouve la même chose dans le très grand nombre de pancartes personnelles, souvent hâtivement bricolées, mais présentant de bons slogans. Chacun veut s’exprimer personnellement (habitude peut-être favorisée par l’expression sur Internet?).




Le slogan « tout le monde déteste la police » fait désormais l’unanimité, et c’était inévitable compte tenu des récentes exactions policières. Maintenant qu’Alexandre Langlois a demandé une rupture conventionnelle pour quitter la police (et en espérant qu’il l’obtiendra, pour la première fois dans l’histoire de cette sinistre institution), cela pourrait provoquer des départs nombreux puisque dans ces conditions, l’ancien flic a droit à une indemnité de licenciement et aux indemnités de chômage!




PAR : Urbain Bizot
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1

le 30 novembre 2020 15:57:57 par ramón Pino

Ultime précision : "On a appris ce dimanche 29 novembre qu’Alexandre Langlois a finalement choisi de démissionner contrairement à son intention d’obtenir une rupture conventionnelle"