Anarchie dans le monde > La centrale anarcho-syndicaliste "SOLIDARIDAD OBRERA" ouvre un compte destiné aux travailleur.e.s au chômage
Anarchie dans le monde
par Confederación Sindical Solidaridad Obrera le 18 octobre 2020

La centrale anarcho-syndicaliste "SOLIDARIDAD OBRERA" ouvre un compte destiné aux travailleur.e.s au chômage

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Traduction de l’espagnol Monica Jornet



7 octobre 2020
" Nadie sin comida" : Personne ne doit être privé de repas.
Appel à contribution
de nos camarades sur Banco Obrero, banque ouvrière espagnole.

Le coronavirus fait des ravages dans la société espagnole. Et l’impact de la pandémie est de plus en plus patent. Tandis que l’on discipline tambour battant les classes laborieuses, avec un État plus policier que jamais et que l’on maintient la ligne économique bien au-delà des choix stratégiques, et ce malgré les appels désespérés d’une bonne partie de la communauté scientifique réclamant l’arrêt des activités non essentielles, la lutte de classe apparaît crûment et sans détours dans la plupart des foyers.

La classe laborieuse est au cœur de la dévastation dans cette pandémie : logement insalubres, promiscuité, faibles ressources, salaires de misère, services publics paralysés, précarité du travail et de la vie qui impose de travailler sans conditions de sécurité et envoie tout droit à la marginalisation.

Et nous ne pouvons pas oublier qu’avant la pandémie, une proportion importante de la classe laborieuse se trouvait dans des conditions d’alerte humanitaire manifeste. Nous voulons parler des sans-emplois, des personnes dépendantes, des travailleur.e.s de l’économie informelle (service domestique, vente ambulante, temps partiel non choisi, petits boulots, prostitution,…), des migrant.e.s sans papiers y, aussi, rappelons-le, tout un secteur qui s’est développé au cours des dernières décennies en raison des réformes du travail récurrentes, de ce qu’on appelle les working poors ("travailleur.e.s pauvres" qui, bien qu’ayant un emploi, ne dépassent pas avec leur salaire le seuil de pauvreté).

Ce secteur de la population a survécu jusqu’ici grâce à des aides publiques toujours moindres, à l’épargne familiale quand il y en avait, et à diverses initiatives solidaires des mouvements sociaux et des organismes caritatifs, tels que les Banques Alimentaires ou les Banques de Temps présentes dans de nombreuses villes. Ce secteur fortement marginalisé est en train de croître de façon exponentielle ces dernières semaines sans que nous ayons les instruments pour savoir en quelle proportion. Et la profondeur de leur misère devient abyssale dans une société qui continue malgré tout à commercialiser toute sorte de bidules en ligne.

Notre tableau est corroboré par Aurelio Villanueva, membre de la Plataforma de Trabajadores en Paro (Collectif de Travailleur.e.s au Chômage) de San Blas et de Canillejas, à Madrid : “les gens de l’arrondissement demandent une aide d’urgence, les familles ne peuvent pas tenir plus longtemps ”.

À San Blas, le Collectif est en train de distribuer des paniers alimentaires d’urgence au domicile des personnes les plus vulnérable et transmet leurs revendications au Conseil Municipal. Avec une Association d’habitant.e.s du quartier, elle a organisé une campagne d’aide aux personnes vulnérables pour faire les courses, trouver des médicaments ou faire d’autres sorties en ville. Beaucoup n’ont aucun revenu.

Irene Moreno, du Banco Obrero de Madrid (Banque Ouvrière de Madrid), nous fait savoir, quant à elle que les entrepôts de cette organisation, dotée de plusieurs Banques Ouvrières d’aliments dans les quartiers madrilènes d’Hortaleza, Usera et Tetuán, sont en train de se vider. Des groupes de bénévoles de l’organisation sont en train de porter des aliments en urgence au domicile des personnes les plus vulnérables, par exemple les personnes âgées ou ayant des personnes à charge.

Les familles demandant de l’aide dans les situations les plus extrêmes sont plus nombreuses de jour en jour. Pour essayer de canaliser la solidarité prolétaire, la Banque Ouvrière a mis en route une campagne de dons en ligne, qui nous permet à tous et à toutes d’envoyer de l’argent depuis chez nous pour des aliments, des produits pour bébés, des gels, des shampooings, des produits d’hygiène féminine et des médicaments.

Travailleur.e.s sans emplois, migrants, sous-employé.e.s, personnes sous le seuil de pauvreté, des personnes âgées abandonnées. Sous-logements empêchant toute quarantaine aux familles les plus démunies. Enfants nourris avec de la malbouffe grâce à l’inscription de leurs parents sur les "listes de pauvres" des autorités et suivis par des précaires des grandes multinationales.

Face à cette situation, nous ne pouvons rester passifs. Nous devons exprimer la solidarité qui donne son nom à notre syndicat. Solidarité Ouvrière. C’est pourquoi nous avons lancé une campagne de collecte de fonds pour l’achat d’aliments, de denrées périssables, de produits d’hygiène et de médicaments pour le Collectif "Plataforma de Trabajadores en Paro de San Blas y Canillejas". Nous avons commencé par collecter les 10 euros mensuels que, la société Metro de Madrid, qui se moque du monde, a donné à ses employé.e.s pour qu’ils s’achètent masques, gants et gel hydro-alcoolique. Mais nous voulons lancer un appel au reste des travailleur.e.s qui peuvent encore apporter quelque chose afin de concrétiser leur solidarité avec les compagnes et compagnons qui sont le plus mal en point. L’Alimentation c’est la santé. La Solidarité c’est l’action.

Et dans le même temps, n’oublions pas d’exiger un Revenu Minimum de Solidarité, sans conditions et suffisant, pour tous ceux qui, aujourd’hui, subissent les conséquences du pillage continu que représente le capitalisme, puisque, littéralement, leur vie en dépend. Ce qui s’oppose à la maladie, hier comme aujourd’hui, ce n’est pas l’Alerte pais la Justice Sociale.

L’argent peut être versé sur le compte courant ES31 2038 1807 1060 0061 6942 avec le motif “Alimentos para Paradxs” (aliments pour chômeur.e.s.) et à travers la page https://donorbox.org/donaciones-banco-obrero.


PAR : Confederación Sindical Solidaridad Obrera
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