Mais jusqu’où vont-ils (ou elles) aller ?

Grande cause toujours
En 2017, Emmanuel Macron, devenu président, déclare qu’il sera « personnellement attentif » à ce que l’égalité entre les femmes et les hommes soit la « grande cause » de son quinquennat. Avec prudence, contrairement à son homologue Trump, dont les dérapages répétés graveleux ou sexistes abondent, Maître Macron plus rusé prend soin de déléguer à ses collaborateurs… à l’abri sur son Olympe perché.
11 juin 2020 : réouverture d’une enquête pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance par la Cour d’appel de Paris et la Cour de cassation visant Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics – accusation datant de 2009 ; l’affaire ayant bénéficié d’un non-lieu en 2018.
6 juillet 2020 : Darmanin promu au poste de premier flic de France…
On aurait pu s’attendre à une démission… Question d’éthique.
Juste une petite omission de l’Etat… Oups. On oublie les principes.
Et hop, une jolie promotion ! La première gifle.
Consternation.
La seconde : la nomination d’Éric Dupond-Moretti au poste de ministre de la Justice. L’ex-pénaliste à la renommée médiatique est connu pour ses diatribes antiféministes et ses invectives contre le mouvement de libération de la parole #MeToo. Rappelons aussi son aversion pour « l’hyper-moralisation » de notre époque et ses « dérives », ainsi que son exécration de « l’ère victimaire » plaçant la partie civile au cœur du procès pénal. Monsieur Moretti aime à revenir sur l’époque de ses soirées de jeunesse où il évoque ses « râteaux » – ses tentatives d’embrassade pendant les slows et soldées par un échec –, des « râteaux » qui aujourd’hui s’apparenteraient selon lui à un « délit ». Et si son fils de 25 ans tentait de « poser sa main sur le genou d’une copine », comme ça… « Un délit également ? Quand c’est non, c’est non, évidemment, on est tous d’accord là-dessus. Mais alors, comment savoir ? » – propos recueillis dans un entretien à la Voix du Nord en novembre 2018.
« Comment savoir… ? » ou la question faussement innocente du nouveau Garde des Sceaux face à l’ampleur du désastre de ce que l’on pourrait appeler le sexisme ordinaire, véritable gangrène… Quelle intelligence Monsieur Moretti ! Votre empathie et votre éloquence sont plus que touchantes. Partisan du « puisque on ne peut plus rien dire… », quelles seront vos prochaines déclarations, Monsieur le ministre ?
Consternation.
Troisième gifle, moins cinglante, mais elle pique quand même. La nomination d’Elisabeth Moreno à l’égalité entre les femmes et les hommes, la diversité et l’égalité des chances.
Madame Moreno est probablement une brillante cheffe d’entreprise – ex-cadre puis en 2017 présidente directrice générale France du groupe informatique chinois Lenovo accusé deux ans plus tôt de préinstaller un logiciel dans ses PC compromettant gravement la sécurité des échanges chiffrés via SSL… Mais sa vision de la lutte pour l’égalité reste somme toute très libérale et imprégnée de la culture patriarcale, qui sert le maintien des pratiques inégalitaires et dominatrices de l’homme sur la femme. Lutter contre le sexisme en entreprise, rien de plus simple pour Madame Moreno, il suffit de gagner des échelons et de grimper en grade… « Mon conseil serait de prendre davantage de responsabilités ! Plus vous montez dans la hiérarchie, moins vous êtes confrontée au sexisme » – dans une interview accordée aux Échos, en 2018. Celle qui plaide pour les « blagues à la machine à café » semble connaître et maîtriser le sujet. « Je ne veux pas d’un climat de défiance où le sexisme met tout le monde mal à l’aise et où chacun mesure constamment chaque mot qu’il utilise… » – dans un entretien de IonisMag en juin 2018. Il est certain Madame Moreno, que nous serons attentifs aux prochains mots que vous utiliserez sur le perron de l’Elysée, la machine à broyer…
Consternation...
Trois nominations ministérielles qui sonnent comme des déclarations de guerre aux droits des femmes et des personnes LGBTQIA – pour rappel les nombreux tweets entre 2012 et 2013 de Darmanin alors député UMP du Nord, contre le mariage gay et l’adoption par un couple homosexuel, soutenant la Manif pour Tous*… En 2014, alors porte-parole de la campagne de Sarkozy, il n’hésitait d’ailleurs pas à revendiquer l’abrogation de la loi sur le mariage pour tous...
Trois claques portées à celles et ceux qui promeuvent des rapports plus justes et égalitaires entre les femmes et les hommes et entre tous les individus, qui luttent chaque jour contre les violences sexuelles.
Mais en Macronie, tout est permis…
Aberration.
Le comble de l’abjection.

#OutragePolitiqueClub
#GrandeCauseToujours
#AffligeantLesBrasMenTombent
#LesNominationsDeLaHonte

* Quelques tweets postés par Gérald Darmanin :
« #mariage homosexuel et #adoption par les homosexuels, faut-il tout accepter sous prétexte que "la société évolue" ? » (13 octobre 2012)
« En route pour la #manifpourtous » (13 janvier 2013)
« Nuit de séance #directAN pour s’opposer au mariage et adoption par les couples homosexuels » (18 avril 2013)
« Il convient donc de rappeler que la loi pour le #mariagehomosexuel n’oblige pas les maires à célébrer les mariages personnellement. » (2 juin 2013, Darmanin maire de Tourcoing)

Pour poursuivre :
monde-libertaire.fr, un article : « Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes, et radicales, et en colère ! »...


Génocide Ouïghour
Après le témoignage de rescapés et la révélation en 2019 de plus de 400 documents officiels chinois par le New York Times attestant l’existence de camps de concentration modernes en Chine, une étude publiée le 29 juin dernier de la Fondation Jamestown met au jour la politique tyrannique et coercitive du pouvoir chinois à l’encontre de la communauté ouïghoure. Une minorité musulmane ciblée depuis 2010 par le pouvoir central qui affirme lutter contre le terrorisme dans la région du Xinjiang, au nord-ouest du pays…

En 2020, entre 2 et 3 millions de Ouïghours seraient parqués dans ces camps de concentration modernes.

Surveillance extrême, emprisonnement, contrôle des naissances, des millions d’enfants séparés de leurs parents, des millions de jeunes déportés dans des provinces chinoises, actes de stérilisation contraints, internement dans des camps de travail, mariages forcés, contrôle des déplacements… Volonté du régime chinois à contrôler et réduire la démographie de la population ouïghoure. Il s’agit bien là d’un génocide.
« Le génocide est un crime qui peut se produire aussi bien en temps de guerre qu’en temps de paix. La définition contenue à l’article II de la Convention décrit le génocide comme un crime commis dans l’intention de détruire, ou tout, ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. » [note]
Que fait la communauté internationale ?
Rien apparemment.
Les enjeux financiers avec la Chine prévaudraient-ils sur les enjeux humains ?
Meuh non…
Ce serait vachement étonnant.

#ChineTyrannyClub
#GenocideEtDictature
#VacherieAssassine

Rosa Bronca