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par Ramón Pino le 10 mai 2020

FRANCO EST MORT DANS SON LIT. BILLY AUSSI

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Antonio González Pacheco, plus connu par son surnom de Billy el Niño (Billy the Kid) est donc mort du coronavirus le 7 mai dernier à Madrid. Mort dans son lit comme Franco, c’est-à-dire sans avoir rendu de comptes pour tous les actes de tortures dans lesquels il s’était « distingué », d’abord sous le gouvernement franquiste à partir des années 70, puis après la « Transition démocratique ». Après avoir quitté la Direction générale de la sécurité de Madrid où il s’était défoulé en dirigeant les interrogatoires des opposants au pouvoir, il avait bénéficié d’une impunité totale, que ce soit sous les gouvernements de droite ou de gauche. Mieux il avait reçu quatre médailles successives pour « bons et loyaux » services rendus à l’État, ce qui lui avait permis d’améliorer sa pension de retraite de 50 %. L’État n’est jamais trop généreux avec ses chiens couchants. De flic d’État il s’était reconverti dans le privé (officine de sécurité bien sûr), avant de prendre sa retraite.
Ce bourreau a donc pu couler une retraite paisible malgré les plaintes déposées contre lui, y compris celle de la juge argentine María Servini qui n’aboutit pas non plus : en 2014 les crimes de Billy el Niño furent considérés comme prescrits. L’ARMH (Association pour la récupération de la mémoire historique) avait réuni 200.000 signatures pour le faire juger. Seul résultat, la procédure en cours de la part du gouvernement espagnol actuel (PSOE), pour lui faire retirer ses quatre médailles.
En février Unidas Podemos composante de ce gouvernement avait voté au Congrès contre la divulgation des « états de service » de González Pacheco. En apprenant sa mort, Pablo Iglesias chef de file de Unidas Podemos et accessoirement vice-président du gouvernement s’est fendu d’une déclaration sur son compte Twitter : « Je demande pardon à ses victimes ... La mort de González Pacheco sans avoir été jugé, en ayant gardé ses décorations et privilèges intacts est une honte pour la démocratie et également pour notre gouvernement ».
Ben mon vieux, démissionne.
En attendant une crapule est encore morte tranquillement dans son lit.

Ramón Pino
Groupe Salvador-Seguí (FA)

PAR : Ramón Pino
Groupe Salvador-Seguí (FA)
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