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Vie du journal
par Patrick pour le CRML • le 20 avril 2020
ÉDITO DU ML N°1817
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En ce mois de mail 2020, on pourrait douter du peuple, de son bon sens, jusqu’à s’en méfier… « En mai, fait ce qu’il te plaît ! » il nous disait ! On s’était habitué, c’était sympa. Et pour les anars, c’était le moment super black, les retrouvailles, la manif, rassurant rituel.
Ben là, c’est rappé. Pas d’anars bien rangés derrière leurs banderoles au noir impeccable, pas de grève dans les lycées ou même les facs, rien on vous dit ! Pas même la gaudriole en douce dans les parcs. Sur les banc publics, pas de baisers, encore moins dans les fourrés ! et d’ailleurs plus de bancs à Béziers, démontés !
C’est le Grand Confinement.
C’est la faute au virus ! La faute aussi à ces décennies de casse de l’hôpital. Coincés entre Camus et La Boétie, voici le Grand Consentement au Grand Enfermement. L’« Efficacité » prime absolument. Se protéger, soi-même et les autres, à tout prix. Pour d’autres, c’est la supertaxe à 135 € ; elle s’ajoute à l’autre, sur l’essence. Mais là, même à pied on se la paye. Seul trait de génie d’un gouvernement qui n’a que la police et l’armée à opposer au virus… et à nous.
Nos corps sont en prison. Mais notre monde déjà, était virtuel, nous avions bel et bien digéré la pilule douce-amère de la Startup Nation. La Société Confinée était prête, elle était là; sans difficulté, les apéros sont passés en ligne… c’est pas pareil mais, bon… c’est mieux que rien. Et le Monde-libertaire.net ne fait pas exception… la chrysalide s’émancipe et quitte son cocon de papier. Formats PDF en libre accès, nouvelle « Une » chaque lundi, et la chronique quotidienne, qui chaque jour nous dit la vie paradoxale d’un.e anarchiste confiné.e. Sur FaceBook c’est le Monde Libertaire « officiel » qui s’emballe à son tour.
Le digital s’engouffre. Amazon explose son chiffre d’affaires tandis que les AMAP et les marchés sont interdits. Parc fermés, cimetières cadenassés, villes espionnées, et les drones sont enfin dans la place. Des robots nous traquent, nous interpellent et nous ramènent à la niche. Ils ne tirent pas encore, c’est juste la Répétition Générale.
Reste malgré tout la campagne. Comme on sait, être abandonnée par l’État peut-être un bienfait... Pandores épars, Internet poussif... la vie confinée y est bien différente. La société s’auto-organise, règle elle-même sa dose de confinade, s’entraide, résiste, et embrasse le printemps. Ça mérite réflexion.
D’autres encore, plutôt dans les banlieues, voudraient bien confiner, mais n’y sont pas autorisés. Ils sont nombreux à aller travailler pour gagner leur croûte, ou ne pas être virés. Pas de télétravail pour les travailleurs de la matière – les moins payés – pas de masques non plus, pas de gel, pas de gants, pas de choix non plus. On nous fait applaudir les blouses blanches, les vestes bleues, les bérets verts… mais c’est en silence que sous d’autres uniformes des travailleurs venus des banlieues font tourner la « logistique ». Pas de bravo non plus pour les seniors qui prennent lourd, opérations chirurgicales suspendues ; forcément morts à la clef. Morts statistiques, il n’y a pas de complot, c’est sûr mais « J » nous raconte dans ce numéro comment on vit ça, comment on le ressent, comment on l’interprète. Entre pertes et profit. Lui c’est coté pertes, le profit c’est pour les actionnaires d’Amazon dont le cours a battu son record historique. Pour « J », il a tout notre soutien ! Il faut aussi penser cette crise inédite : Philippe Pelletier met en perspective État régalien, État médecin et Biopouvoir…
Enfin, Annick Stevens nous dit comment la société anarchiste gérera la prochaine crise sanitaire. D’aucuns commencent à s’organiser pour l’après qu’il nous faudra faire advenir. Car critiquer ce monde ne suffira pas, ce moment inédit nous convoque à l’action.
Car le scandale d’État de ces masques introuvables qui nous protégeraient, peine à dissimuler une autre efficacité qui Le protégerait. En son cœur véritable, l’État – le Pouvoir – ne connaît ni les jours fériés ni les caisses vides : ce dimanche 12 avril, des fonctionnaires très dévoués, publiaient un appel d’offres dédié à la « sécurité intérieure » : 66 drones «de capacité nationale», 565 «micro-drones « du quotidien» et une vingtaine de «nano-drones». Ces derniers pèsent moins de 50 grammes, s’infiltrent partout, enregistrent tout.
L’État nous veut masqués, faisons du stock…
Ben là, c’est rappé. Pas d’anars bien rangés derrière leurs banderoles au noir impeccable, pas de grève dans les lycées ou même les facs, rien on vous dit ! Pas même la gaudriole en douce dans les parcs. Sur les banc publics, pas de baisers, encore moins dans les fourrés ! et d’ailleurs plus de bancs à Béziers, démontés !
C’est le Grand Confinement.
C’est la faute au virus ! La faute aussi à ces décennies de casse de l’hôpital. Coincés entre Camus et La Boétie, voici le Grand Consentement au Grand Enfermement. L’« Efficacité » prime absolument. Se protéger, soi-même et les autres, à tout prix. Pour d’autres, c’est la supertaxe à 135 € ; elle s’ajoute à l’autre, sur l’essence. Mais là, même à pied on se la paye. Seul trait de génie d’un gouvernement qui n’a que la police et l’armée à opposer au virus… et à nous.
Nos corps sont en prison. Mais notre monde déjà, était virtuel, nous avions bel et bien digéré la pilule douce-amère de la Startup Nation. La Société Confinée était prête, elle était là; sans difficulté, les apéros sont passés en ligne… c’est pas pareil mais, bon… c’est mieux que rien. Et le Monde-libertaire.net ne fait pas exception… la chrysalide s’émancipe et quitte son cocon de papier. Formats PDF en libre accès, nouvelle « Une » chaque lundi, et la chronique quotidienne, qui chaque jour nous dit la vie paradoxale d’un.e anarchiste confiné.e. Sur FaceBook c’est le Monde Libertaire « officiel » qui s’emballe à son tour.
Le digital s’engouffre. Amazon explose son chiffre d’affaires tandis que les AMAP et les marchés sont interdits. Parc fermés, cimetières cadenassés, villes espionnées, et les drones sont enfin dans la place. Des robots nous traquent, nous interpellent et nous ramènent à la niche. Ils ne tirent pas encore, c’est juste la Répétition Générale.
Reste malgré tout la campagne. Comme on sait, être abandonnée par l’État peut-être un bienfait... Pandores épars, Internet poussif... la vie confinée y est bien différente. La société s’auto-organise, règle elle-même sa dose de confinade, s’entraide, résiste, et embrasse le printemps. Ça mérite réflexion.
D’autres encore, plutôt dans les banlieues, voudraient bien confiner, mais n’y sont pas autorisés. Ils sont nombreux à aller travailler pour gagner leur croûte, ou ne pas être virés. Pas de télétravail pour les travailleurs de la matière – les moins payés – pas de masques non plus, pas de gel, pas de gants, pas de choix non plus. On nous fait applaudir les blouses blanches, les vestes bleues, les bérets verts… mais c’est en silence que sous d’autres uniformes des travailleurs venus des banlieues font tourner la « logistique ». Pas de bravo non plus pour les seniors qui prennent lourd, opérations chirurgicales suspendues ; forcément morts à la clef. Morts statistiques, il n’y a pas de complot, c’est sûr mais « J » nous raconte dans ce numéro comment on vit ça, comment on le ressent, comment on l’interprète. Entre pertes et profit. Lui c’est coté pertes, le profit c’est pour les actionnaires d’Amazon dont le cours a battu son record historique. Pour « J », il a tout notre soutien ! Il faut aussi penser cette crise inédite : Philippe Pelletier met en perspective État régalien, État médecin et Biopouvoir…
Enfin, Annick Stevens nous dit comment la société anarchiste gérera la prochaine crise sanitaire. D’aucuns commencent à s’organiser pour l’après qu’il nous faudra faire advenir. Car critiquer ce monde ne suffira pas, ce moment inédit nous convoque à l’action.
Car le scandale d’État de ces masques introuvables qui nous protégeraient, peine à dissimuler une autre efficacité qui Le protégerait. En son cœur véritable, l’État – le Pouvoir – ne connaît ni les jours fériés ni les caisses vides : ce dimanche 12 avril, des fonctionnaires très dévoués, publiaient un appel d’offres dédié à la « sécurité intérieure » : 66 drones «de capacité nationale», 565 «micro-drones « du quotidien» et une vingtaine de «nano-drones». Ces derniers pèsent moins de 50 grammes, s’infiltrent partout, enregistrent tout.
L’État nous veut masqués, faisons du stock…
PAR : Patrick pour le CRML
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1 |
le 22 avril 2020 12:59:57 par L.vrais |
Que de belles lectures
2 |
le 26 avril 2020 22:03:24 par Gabrielle |
Si je peux me permettre une petite correction: les AMAP fonctionnent ! La plupart des préfectures ou mairies ont donné leur autorisation moyennant des précautions de distance. C’est néanmoins le réseau des AMAP et les organisations agricoles qui ont fait tout le travail de demandes d’autorisation.