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Dans un sale État
par Michael Paraire le 5 avril 2020

Les trois causes psychologiques de la crise du coronavirus : déni, suffisance, irresponsabilité

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A l’heure où j’écris ces lignes de nombreuses critiques émergent face à la gestion calamiteuse du gouvernement, à son inaction tragique et à ses conséquences effroyables. Simples hommes de paille du CAC40, minables petits comptables à la solde des marchés, politiques démissionnaires, gestionnaires tatillons de la pénurie et de l’austérité : les qualificatifs ne manquent pas pour désigner les faux décideurs, les pseudo-chefs et autres matamores en peau de lapin qui nous ont précipités dans la tourmente. Derrière la posture martiale et les discours pseudo guerriers, beaucoup aperçoivent désormais un vide sidéral et une impréparation coupable. Une dimension cependant n’est pas assez analysée relativement à ces faux hiérarques, c’est leur psychologie.
Quelle est en effet la psychologie du faux chef, du petit comptable qui ruine un pays tout en prétendant le représenter ? Comment cette psychologie perverse conduit-elle à accélérer la crise sanitaire et économique, bientôt sociale du pays ? Pourquoi cette psychologie ne permettra pas de sortir de la crise et au contraire, va nous y installer pour longtemps ? C’est à ces questions que nous voudrions répondre en ciblant les trois piliers de la psychologie des pseudo-décideurs contemporains, dont la figure de Macron constitue le stade suprême : le déni, la suffisance et l’irresponsabilité.

L’étendard du déni
C’est donc avec la motivation et la force du déni que Macron, le général en chef des armées, a géré la crise et nous a précipités dans la tragédie que nous vivons à l’heure actuelle. Avec la complicité des médias, des radios officielles et des chaînes d’information corrompues, notre « roi thaumaturge » a commencé par nier la gravité de l’épidémie qui se développait en Chine sur l’air de « cette grippe n’arrivera pas en France ». Puis, toute honte bue, il a nié, avec ses ministres et les scientifiques à sa botte, que le contrôle aux frontières ou aux aéroports puisse être une solution au problème du Covid-19. Le virus nous disait-il à l’époque « n’a pas de passeport ».
Sur sa lancée il a nié que les foyers de développement du virus où « clusters » puissent être contrôlés, préférant voir le « virus circuler » au nom de la théorie de « l’immunité collective », pourtant si coûteuse en vies humaines. Enfin le « généralissimo » nie aujourd’hui à travers les propos du directeur général de la santé, du ministre de la santé et de la porte-parole du gouvernement l’utilité des masques et des tests « pour tout le monde », étant incapable de les distribuer pour protéger le peuple français. Macron réclame donc, dans ses discours infatués, l’unité nationale, l’union sacrée face à la maladie. Que tous s’unissent derrière son panache blanc. « A moi Montjoie Saint-Denis » semble-t-il s’écrier. Sauf que son étendard, c’est l’étendard du déni.
Faut-il s’en étonner puisque c’est cette même psychologie du déni qui a conduit les pseudo-gouvernants français à nier tous les problèmes qui se posent en France depuis plus de 40 ans : déni face à la désindustrialisation dont le pays a été victime et qui nous empêche aujourd’hui de produire les masques, les tests, mais aussi les médicaments dont nous aurions besoins pour sortir de la crise, déni face à la crise sociale et identitaire très profonde qui frappe les banlieues et qui interdit que la stratégie de confinement ne soit appliquée de manière homogène sur tout le territoire national (au risque de voir la pandémie se développer encore), déni face à la perte de souveraineté et d’autonomie décisionnelle au profit d’une pseudo-entité supranationale, l’Europe, qui nous paralyse, nous appauvrit et même nous ruine en tant que peuple et que nation.
Remarquons au passage que Macron dès le début de cette crise n’a voulu entendre parler que de « solutions européennes », fermeture des frontières européennes, action économique au niveau européen etc.., s’interdisant ainsi toute possibilité de prise de décision effective au niveau national. Si Macron est un chef c’est uniquement celui d’un parti qui nous détruit depuis plus de 40 ans, le parti du déni.

La voix de la suffisance
Une autre caractéristique psychologique de notre fier à bras gouvernemental réside dans son incommensurable suffisance. Qu’on le nomme orgueil, prétention ou narcissisme, l’un des principaux traits de caractères du faux chef qui nous gouverne repose sur son incroyable sentiment de supériorité, sur un complexe de supériorité qui confine même au délire. C’est donc en tant qu’être supérieur, au-dessus des autres, au-dessus de la mêlée, de la populace, de la tourbe, du « gros animal » disait Platon, que Macron a décidé de ne pas tenir compte des informations venues de Chine dans un premier temps, puis d’Italie, dans un deuxième. C’est aussi ce qui l’a conduit à ne jamais tenir compte des revendications des soignants, mobilisés aujourd’hui aux avant-postes pour faire face à la crise sanitaire, sans masques, sans tests, sans médicaments. Et alors ?
Le virus, donc ? RAS, rien à signaler, pas de danger, un petit caillou dans grande une chaussure. Une simple affaire chinoise, une « chinoiserie », mal maîtrisée, mal gérée par des gouvernants asiatiques soupçonnés d’incompétence, alors qu’ils dirigent la première économie du monde. Les ravages de la pandémie ? Un problème de « ritals » dont le système de santé est forcément minable comparé au glorieux système de santé français, déclaré par Macron l’un des « meilleurs du monde » alors qu’il est en voie de paupérisation, d’effondrement et d’écroulement généralisé.
Effondrement auquel le Prince-Président a du reste largement participé en coupant dans le budget de l’hôpital.
Pourquoi Macron aurait-il écouté les pauvres soignants en grève qui dénonçaient depuis des années la terrible difficulté de leur condition de travail ? Leur voix venait d’en bas mais lui, qui se situe dans les cimes de l’appareil d’Etat, dans les sphères supérieures de la finance et dans les régions les plus éthérées de l’intellect n’écoute que ce qui vient d’en haut. Les aigles n’ont pas l’habitude de picorer avec les poules.
Macron le fier-à-bras ne pouvait donc que mépriser ce qui se passait en Chine et en Italie non seulement parce qu’il a totalement sous-estimé la gravité des risques médicaux liés au coronavirus mais aussi parce qu’il méprise les pays où la pandémie s’est répandue à grande vitesse. Le sacro-saint « complexe de supériorité » des dirigeants français dont les bévues historiques sont légion suppose de tenir pour quantité négligeable ce qui arrive aux autres, ce qui ne nous arrivera jamais, en un mot « ce qui ne peut pas nous arriver » (encore le déni). Que l’on songe à Sedan, aux défaites du début de 14-18 ou à la débâcle de 1940, il est clair que c’est une surestimation démesurée liée à une impréparation réelle de nos forces qui ont conduit au désastre ou à la catastrophe. Les guerres ne se perdent pas an aval, elles se perdent en amont. La suffisance de Macron et de son équipe de bras cassés – qui se manifeste dans la moindre prise de parole ou pseudo discours des chefs de guerre en papier –est l’une des causes de l’accélération de l’épidémie, un véritable catalyseur de propagation du virus.

La médaille de l’irresponsabilité

Depuis l’affaire du sang contaminé on connaît la maxime des faux chefs : « responsables mais pas coupables ». Cette formule, inaugurée par Georgina Dufoix, était censée être, à l’époque, un élément de langage destiné à convaincre le bon peuple qu’il n’y avait pas d’intention de nuire chez le gouvernement. Tout cela n’était qu’accidentel, juré craché.
Mais aujourd’hui les faux chefs vont plus loin. Ils ne veulent même plus reconnaître leur responsabilité. Ils veulent être dédouanés par avance de tout et faire payer les lampistes, toucher uniquement les bénéfices et se défausser des pertes sur les autres. La stratégie macronienne actuelle est donc claire : il faut dès aujourd’hui trouver les boucs émissaires de demain, préparer d’ores et déjà la sortie de crise afin que, comme d’habitude, « tout change pour que rien ne change ».
Ainsi, le 12 mars, c’est sur un « comité scientifique » que le Prince-Président a prétendu faire reposer son avis – sur la question du maintien des élections au premier tour par exemple. Il s’agit pourtant d’une décision éminemment politique, prise par de faux-chefs de guerre désireux de mesurer en réalité leur « popularité » et prêts, pour cela à risquer la vie des assesseurs bénévoles – (beaucoup d’ailleurs sont désormais contaminés par le Covid-19). Mais le comité scientifique avait parlé ou plutôt on l’avait fait parler. La République ne pouvait pas attendre, ne devait pas céder face au coronavirus. Elle devait rester debout : elle est maintenant à terre.
Ces comités scientifiques qui se multiplient depuis quelques jours, avec l’apparition du C.A.R.E. où l’on place de vieilles gloires ternies de la science, – tandis que l’on jette l’opprobre sur des chercheurs indépendants comme le professeur Raoult et le traitement à la chloroquine – ont pour fonction de déresponsabiliser totalement les véritables responsables de la crise sanitaire, économique et sociale liée au Covid-19. Macron et les pseudo-chefs politiques qui ne veulent être que des gestionnaires et n’avoir à répondre de rien n’auront donc qu’à se défausser sur leurs comités « Petöfi » en affirmant que leurs décisions étaient fondées sur l’avis des scientifiques. Pourtant il n’en est rien. La décision des petits gestionnaires, des petits comptables et du petit président était prise bien en amont : privilégier l’économique sur la santé en laissant le virus se diffuser largement dans la population (théorie de l’immunité collective). C’est d’ailleurs la doctrine qui continue de sévir en sous-main en cette période de confinement partiel.
Ultime pied de nez à sa cour, Macron, quintessence de l’irresponsabilité mais on devrait dire de l’a-responsabilité – cette qualité de l’homme qui n’est jamais responsable et donc jamais coupable – vient de mettre en garde les ministres qui « ne seront pas à la hauteur ». Bien sûr, lui ne se pose pas la question de sa propre responsabilité, lui qui a par son impéritie, son déni, sa folle suffisance jeté le pays dans le chaos de l’épidémie. Après les scientifiques, ce seront donc les ministres de second rang qui seront sacrifiés sur l’autel de l’ « irresponsabilité gouvernementale ». « Jamais responsable, jamais coupable », tel est le nouveau mantra de la nomenklatura qui prétend diriger le pays, telle est la nouvelle médaille portée sur le plastron des pseudos-généraux qui nous ont conduits à la catastrophe, Macron en tête.

Vers une sortie de crise ?

Avec ce triptyque du déni, de la suffisance et de l’irresponsabilité on voit mal comment il est possible de sortir de la crise sanitaire, économique et sociale dans laquelle nous sommes engagés. Tant que nous aurons des dirigeants du type de Macron et d’Edouard Philippe dont la psychologie est manifestement faussée voire perturbée par une stratégie permanente de l’évitement, il ne semble pas possible de résoudre le grave problème pandémique auquel nous sommes confrontés, pas plus que ses conséquences économiques et sociales. « Toute vie est résolution de problèmes » a dit le célèbre philosophe Karl Popper. Oui, toute vie est résolution de problèmes mais encore faut-il que les hommes qui affrontent les problèmes ou leurs représentants aient envie de les résoudre, encore faut-il qu’ils ne soient pas en permanence en situation de contournement des problèmes, de fuite devant leur responsabilité ou de recherche de boucs émissaires. Toute vie est résolution de problèmes à condition que l’on identifie clairement les problèmes, que l’on cherche des solutions efficaces et que l’on trouve des hommes véritablement désireux de les appliquer.

Michael Paraire le 28/03/2020
PAR : Michael Paraire
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le 10 avril 2020 18:54:59 par Eyaflalajökul

Cher compagnon.
Merci pour ce bel article. Tout y est. une très belle analyse. je n’ai rien à rajouté tellement tout ce que tu dis est complet et parfait.
Le chronologie, la psychologie, les conséquences, la crasseté de gouvernants.
Merci Michael.