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Anarchie dans le monde
par Groupe Germinal (Concepción, Chili) • le 29 novembre 2019
DÉCLARATION PUBLIQUE DEPUIS LE CHILI
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DÉCLARATION PUBLIQUE DEPUIS LE CHILI
C’est aujourd’hui l’heure des organisations, des collectifs, des cagoules et des horizontalités. Le gouvernement ne comprend pas qu’il s’agit d’une lutte ayant débuté bien avant le retour à la démocratie et que c’était une lutte en faveur de laquelle nous nous étions déjà soulevés, nous hommes et femmes habitants, étudiants, travailleurs, propriétaires de maison, enfants et jeunes qui voulions un nouveau contrat social incluant toutes les personnes. Mais finalement, qu’avons-nous obtenu ? Un pacte social au niveau des partis politiques qui ne les a inclus qu’eux-mêmes. Qui plus est, ils ont légiféré des accords dans leur propre intérêt et à travers eux au bénéfice des grandes fortunes du Chili.
Dans les années 90 des relations sociales et des formes d’action nouvelles sont nées remettant en cause la structure autoritaire et d’exclusion des organisations traditionnelles. Cependant, des organisations ont été créées suivant des pratiques remontant aux années 80, et qui ont progressivement été sujettes à la cooptation, l’autoritarisme et les faux leaderships (ce n’est pas qu’il en existe de vrai). Néanmoins il existe encore des organisations dont l’objectif reste le Contrat social inclusif, ce sont elles qui manifestent sans leaders, sans dirigeants et parviennent à imprégner la société toute entière, laquelle découvre peu à peu sa force et sa solidarité dans la lutte.
Cette lutte a réussi en une semaine, de façon active et dérangeante, à rendre visibles les revendications les plus urgentes qui n’ont rien à voir avec la question des 30 pesos, et a réussi à faire en sorte que beaucoup de pilleurs réagissent et se mettent à restituer aux gens ce qui leur a été volé, par exemple l’eau là où il y avait des cours d’eau asséchés et des gens qui ne pouvaient nourrir leurs animaux ou conserver une activité agricole tandis qu’un puissant du lieu irrigue parfaitement des hectares et des hectares. Aujourd’hui, de même que ces cours d’eau reprennent leur lit, le peuple dans son ensemble, à travers les organisations sociales et populaires, s’est éloigné des partis qui pendant des décennies ont pris la direction des luttes sans atteindre le but ultime qui est la défaite du capital et de l’État.
En tant qu’anarchistes, nous faisons le constat que ce mouvement de contestation est parvenu à changer le modèle de lutte sociale, poursuit une révolte qui est en train de s’attaquer aux symboles économiques sur lesquels s’appuie un système qui n’est plus seulement en crise mais définitivement en déroute. Les libéraux parlent du socialisme au Venezuela comme d’un système qui n’apporte pas de réponses, de même le libéralisme chilien n’apporte pas de réponses car il est bâti sur une illusion idéologique imposée par les armes et maintenue en place par l’endettement individuel.
Le peuple et les organisations horizontales et affinitaires ont réussi à tenir dans la rue malgré la présence des militaires ; les manifestations, loin de reculer, se sont accrues avec une augmentation de participation.
Nous pensons que parallèlement au maintien des barricades et de la contestation, il est nécessaire d’avancer dans l’organisation d’assemblées populaires, réelles, actives, et la définition progressive des stratégies et des démarches de luttes. Une feuille de route a minima pour le Chili avec laquelle avancer vers une nouvelle organisation sociale, plus solidaire, plus active et plus combative.
Groupe Germinal (Concepción, Chili)
Publié dans Tierra y Libertad. Octobre/Novembre 2019.
Traduction. Monica Jornet. Groupe Gaston Couté de la Fédération Anarchiste
C’est aujourd’hui l’heure des organisations, des collectifs, des cagoules et des horizontalités. Le gouvernement ne comprend pas qu’il s’agit d’une lutte ayant débuté bien avant le retour à la démocratie et que c’était une lutte en faveur de laquelle nous nous étions déjà soulevés, nous hommes et femmes habitants, étudiants, travailleurs, propriétaires de maison, enfants et jeunes qui voulions un nouveau contrat social incluant toutes les personnes. Mais finalement, qu’avons-nous obtenu ? Un pacte social au niveau des partis politiques qui ne les a inclus qu’eux-mêmes. Qui plus est, ils ont légiféré des accords dans leur propre intérêt et à travers eux au bénéfice des grandes fortunes du Chili.
Dans les années 90 des relations sociales et des formes d’action nouvelles sont nées remettant en cause la structure autoritaire et d’exclusion des organisations traditionnelles. Cependant, des organisations ont été créées suivant des pratiques remontant aux années 80, et qui ont progressivement été sujettes à la cooptation, l’autoritarisme et les faux leaderships (ce n’est pas qu’il en existe de vrai). Néanmoins il existe encore des organisations dont l’objectif reste le Contrat social inclusif, ce sont elles qui manifestent sans leaders, sans dirigeants et parviennent à imprégner la société toute entière, laquelle découvre peu à peu sa force et sa solidarité dans la lutte.
Cette lutte a réussi en une semaine, de façon active et dérangeante, à rendre visibles les revendications les plus urgentes qui n’ont rien à voir avec la question des 30 pesos, et a réussi à faire en sorte que beaucoup de pilleurs réagissent et se mettent à restituer aux gens ce qui leur a été volé, par exemple l’eau là où il y avait des cours d’eau asséchés et des gens qui ne pouvaient nourrir leurs animaux ou conserver une activité agricole tandis qu’un puissant du lieu irrigue parfaitement des hectares et des hectares. Aujourd’hui, de même que ces cours d’eau reprennent leur lit, le peuple dans son ensemble, à travers les organisations sociales et populaires, s’est éloigné des partis qui pendant des décennies ont pris la direction des luttes sans atteindre le but ultime qui est la défaite du capital et de l’État.
En tant qu’anarchistes, nous faisons le constat que ce mouvement de contestation est parvenu à changer le modèle de lutte sociale, poursuit une révolte qui est en train de s’attaquer aux symboles économiques sur lesquels s’appuie un système qui n’est plus seulement en crise mais définitivement en déroute. Les libéraux parlent du socialisme au Venezuela comme d’un système qui n’apporte pas de réponses, de même le libéralisme chilien n’apporte pas de réponses car il est bâti sur une illusion idéologique imposée par les armes et maintenue en place par l’endettement individuel.
Le peuple et les organisations horizontales et affinitaires ont réussi à tenir dans la rue malgré la présence des militaires ; les manifestations, loin de reculer, se sont accrues avec une augmentation de participation.
Nous pensons que parallèlement au maintien des barricades et de la contestation, il est nécessaire d’avancer dans l’organisation d’assemblées populaires, réelles, actives, et la définition progressive des stratégies et des démarches de luttes. Une feuille de route a minima pour le Chili avec laquelle avancer vers une nouvelle organisation sociale, plus solidaire, plus active et plus combative.
Groupe Germinal (Concepción, Chili)
Publié dans Tierra y Libertad. Octobre/Novembre 2019.
Traduction. Monica Jornet. Groupe Gaston Couté de la Fédération Anarchiste
PAR : Groupe Germinal (Concepción, Chili)
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