Un geste politique qu’il faut voir comme tel
Un étudiant de 22 ans, s’est immolé vendredi 8 novembre devant un restaurant universitaire de Lyon. Les médias, si prompts à se souvenir du déclenchement de la révolution tunisienne suite à l’immolation d’un marchand ambulant, ne semblent pas vouloir voir, ou ne veulent la voir qu’en la minimisant, la valeur politique du geste désespéré d’un étudiant.
Son combat pour se reconstruire sera rude. Son combat pour déconstruire cette société mortifère, nous le poursuivrons.
Ci-dessous le verbatim de la lettre qu’il a laissée.
Bonjour
Aujourd’hui, je vais commettre l’irréparable. si je vise donc le bâtiment du CROUS à Lyon. ce n’est pas par hasard, je vise un lieu politique, le ministère de l’enseignement supérieur et la recherche et par extension, le gouvermement.
Cette année, faisant une troisième l2, je n’avais pas de bourses, et même quand j’en avais, 450€/mois, est ce suffisant pour vivre ?
J’ai eu de la chance d’avoir des personnes formidables autour de moi, ma famille et mon syndicat, mais doit-on continuer à survivre comme nous le faisons aujourd’hui ?
Et après ces études, combien de temps devrons nous travailler, cotiser, pour une retraite décente ? Pourrons nous cotiser avec un chômage de masse ?
Je reprends donc une revendication de ma fédération de syndicats aujourd’hui, avec le salaire étudiant et d’une manière plus générale, le salaire à vie, pour qu’on ne perde pas notre vie à la gagner.
Passons à 32 heures de travail par semaine, pour ne plus avoir d’incertitudes vis à vis du chômage, qui conduit des centaines de personnes comme moi chaque année à ma situation, et qui meurent dans le silence le plus complet.
Luttons contre la montée du fascisme, qui ne fait que nous diviser et créer , et du libéralisme qui crée des inégalités.
J’accuse Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE de m’avoir tué, en créant des incertitudes sur l’avenir de tous-tes, j’accuse aussi le Pen et les éditorialistes d’avoir créé des peurs plus que secondaires.
Mon demier souhait, c’est aussi que mes camarades continuent de lutter, pour en finir définitivement avec tout ça.
Vive le socialisme, vive l’autogestion, vive la secu.
Et désolé pour l’épreuve que c’est.
Au revoir
Article extrait de la une du 25 mai 2016 / Ville de Mexico, Halte à la diffamation et à la persécution contre nos compagnon-e-s anarchistes Mario González et Nuria Ramírez.
Ville de Mexico : Halte à la diffamation et à la persécution contre nos compagnon-e-s anarchistes Mario González et Nuria Ramírez.
Ville de Mexico
Défendre la ZAD : un appel à mobilisation et un petit livre.
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le 19 novembre 2019 14:20:25 par Scalp 79 |
C’est dingue ! Je pense la même chose tous les jours tant mon désespoir s’accroît. Je ne sais pas comment on peut tenir car je me sens de plus en plus isolé. Quel avenir pour notre monde !
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le 21 novembre 2019 18:29:45 par Olivier Jacquot |
Cette gouvernance populicide se sont-ils souciés un instant de cet acte désespéré ? La réponse est non ! c’est désormais à nous de reconquérir et notre souveraineté, et notre liberté.