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par Yannis Younountas le 30 septembre 2019

Europe, terre d’accueil... Une maman qui venait d’accoucher et son nouveau-né brûlés vifs !

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Voilà ce qui s’est réellement passé hier soir, dimanche 29 septembre, lors d’un incendie dans le plus grand camp construit par l’Union européenne en Grèce :

UNE MAMAN QUI VENAIT D’ACCOUCHER ET SON NOUVEAU-NÉ BRÛLÉS VIFS ! DES LACRYMOS POUR EMPÊCHER LES MIGRANTS D’ÉCHAPPER À L’HORREUR !

Les médias du pouvoir ont tout essayé pour nous faire douter : soit disant il n’y avait qu’un cadavre dans l’incendie, soit disant on ne pouvait pas dire si c’était une femme ou un homme, soit disant il fallait attendre et rester calme.

On connait la musique. En France aussi, pour Rémi, pour Steeve et pour beaucoup d’autres, l’État a menti et avec lui les médias à sa botte, ses larbins de la propagande, dans le but d’éviter une révolte à chaud.

Cette fois, nous avions des sources précises, alors nous avons tenu bon et répété ce que nous savions : oui, c’est bien une femme et un bébé qui sont morts. Oui, ce que tout le monde savait est enfin confirmé.

Pire que ça, c’est une maman et son nouveau-né qu’elle venait d’accoucher la veille, dans le contenair où le feu s’est déclaré dans des conditions de vie complètement insalubres et insupportables.

Dans ce camps, le nombre de migrants prévu à l’origine par les fonctionnaires de l’Union européenne est de 2600. Le HCR considère que la capacité maximale est 3000. Aujourd’hui, le sinistre camp de Moria vient d’atteindre 13000 personnes en souffrance bloquées en son sein, soit 5 fois plus que prévu.

Mais ce n’est pas tout : comme on peut le voir sur cette photo



et comme le confirment plusieurs témoignages, la police a jeté des grenades lacrymogènes sur les migrants, adultes et enfants, qui essayaient de s’échapper pour fuir l’incendie.

Les migrants étaient bloqués en enfer, pris en tenaille entre la fumée toxique de l’incendie et celle des gaz envoyés délibérément par la police grecque.

Voilà pourquoi des émeutes ont éclaté de plus belle. Cette situation est complètement scandaleuse, une honte pour tout un continent et ceux qui y vivent. Comment peut-on accueillir des gens comme ça ?

Nous attendons des nouvelles des blessés emmenés à l’hôpital, au moins 5, dans des conditions obscures et des véhicules qui n’étaient pas des ambulances.

Le ministre de l’immigration et le chef de la police grecque viennent d’arriver sur l’île en avion, avec ce qui leur paraît être la solution : trois escadrons supplémentaires de MAT (CRS) téléportés à Lesbos depuis Elefsina (ouest d’Athènes).

Une honte de plus pour un gouvernement grec et des dirigeants européens qui n’en finissent plus de dériver vers les vieux fantômes du continent, dans la haine de l’autre, le repli sur soi et la surenchère sécuritaire.

Pendant ce temps, à Exarcheia, le mouvement social défend les squats qu’il a ouvert pour accueillir les victimes de cette politique odieuse. Mais ce matin à l’aube, l’État n’est pas venu. Après le scandale de la veille, il n’a pas osé reprendre les évacuations.

Yannis Youlountas
PAR : Yannis Younountas
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