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Luttes syndicales
par Groupe anarchiste Salvador-Seguí • le 5 mars 2018
Pour la régularisation immédiate
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Publié le 5 mars 2018 par Groupe anarchiste Salvador-Seguí
Alors que les conditions de vie des exilés en France se dégradent jour après jour et que le gouvernement durcit encore ses positions avec le projet de loi Asile-Immigration, les travailleurs et travailleuses sans papiers d’Île-de-France ont décidé de relever la tête et de lutter pour leur considération.
Le projet de loi présenté il y a quelques semaines a fait scandale et il y a de quoi ! Avec ce texte qui facilite d’une part les expulsions et qui complexifie d’autre part les recours, la France assume désormais sa politique migratoire xénophobe et irrespectueuse des droits fondamentaux des personnes. Les quelques mesures intéressantes comme la protection des enfants contre l’excision ne font pas oublier toutes les autres : réduction des délais de recours, mise en place de la vidéo-audience, recensement des migrants dans les centres d’hébergement d’urgence, augmentation des durées de rétention et du pouvoir des flics, assignation à résidence transformant les centres d’accueil en centres de détention. Ce projet de loi est une gifle de plus pour la dignité humaine. Non, la France n’est pas le pays des droits de l’homme.
Heureusement, de nombreuses personnes ont décidé de s’opposer à ce texte, notamment les principaux intéressés en faisant grève et en occupant leur lieu de travail. En effet, depuis le 12 février, les travailleurs sans papiers de six entreprises de différents départements d’Île-de-France sont en grève. Soutenus par les unions départementales des syndicats CGT, ils et elles demandent leur régularisation.
Au piquet de grève de l’entreprise d’intérim Defi Technology, spécialisée dans les métiers du bâtiment (CVC, plomberie, électricité, télécom), 16, rue Daumesnil, dans le XIIe arrondissement de Paris, ils sont 33 à attendre une réponse de la part du gouvernement. Certains travaillent depuis dix ans sans papiers, ce que les entreprises d’intérim savent parfaitement. Depuis le 12 février 2018, ces travailleurs grévistes se relaient pour maintenir le piquet 24 heures sur 24, mais sans empêcher le fonctionnement de l’entreprise. « Depuis cette semaine, nous sommes 161 personnes en grève sur les 7 points d’Île-de-France », précise l’un d’entre eux et « ce n’est qu’une toute petite partie des personnes en situation irrégulière qui sont exploitées », rappelle un militant CGT également présent. En effet, ils et elles sont des milliers à travailler dans les domaines du bâtiment, des déchets ou de la restauration. Certains employeurs n’hésitent pas à profiter de leur situation particulière pour les surexploiter et leur imposer des conditions dangereuses et inhumaines parfaitement illégales. « Tous égaux au travail », mais certains moins que d’autres : devant acheter leurs propres équipements de protection individuel (casque, gilet, chaussures de sécurité, lunettes, masques, etc.), travaillant dans des conditions ne respectant pas le Code du travail ou même les règles de sécurité pour les chantiers (travail sans rambardes de sécurité, sur échelle, etc.), cotisant pour des prestations sociales qu’ils et elles ne toucheront pas… Certains patrons, qui n’hésitaient pas à embaucher ces travailleurs et travailleuses sans papiers dans l’illégalité afin de jouer de leur fragilité administrative, n’ont par ailleurs pas hésité à faire appel à la justice pour faire évacuer le piquet de grève de l’entreprise STLG à La Queue-en-Brie.
Si certains partis de gauche, à l’instar du PCF, ont témoigné de leur soutien à ces travailleurs qui luttent, d’autres, comme la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, brillent par leur silence sur le sujet. Ce qui n’est pas étonnant de la part du tribun, qui se rêve en chef incontesté de l’État et qui cultive son ambiguïté sur le sujet à de pures fins électoralistes : cultivant à la fois régulièrement son nationalisme (voir notamment ses déclarations sur les travailleurs détachés, et les « 10 000 » médecins qui légitime à demi-mot l’instauration d’un système d’immigration sélectif), tout en appelant parfois à de timides régularisations, selon les séquences et les contextes, et ce, afin de satisfaire tous les électorats. La nécessité du passage à l’action directe par les travailleurs sans papiers est à ce titre révélatrice de la difficulté du parlementarisme à faire valoir les intérêts de la classe ouvrière. Il fallait hier savoir arrêter des grèves pour soutenir des candidats, il en semble encore de même.
Six piquets sur sept se sont montés le 12 février et ils resteront en place tant que tous les sites n’auront pas obtenu satisfaction. Tous les piquets sont en contact permanent les uns avec les autres et la solidarité s’étend également avec d’autres camarades qui ont précédemment lutté et obtenu gain de cause dans d’autres secteurs comme les travailleurs et travailleuses des salons de coiffure du boulevard de Strasbourg ou à Burger King à Paris.
Ils et elles bossent ici, ils et elles vivent ici, ils et elles restent ici !
Groupe anarchiste Salvador-Seguí
Paris, le 5 mars 2018
Plusieurs camarades du Groupe anarchiste Salvador-Seguí se sont rendus la semaine dernière sur le piquet de grève des travailleurs sans papiers occupant l’entreprise Defi Technology, avenue Daumesnil, à Paris, afin d’échanger avec les camarades en lutte, et surtout de leur apporter un soutien moral et financier à hauteur des modestes moyens du groupe. Les camarades ont besoin de soutien alors n’hésitez pas à aller les soutenir sur place, une caisse de grève est aussi ouverte dans les locaux. Leur communiqué est disponible ici : https://www.humanite.fr/greve-des-travailleurs-sans-papiers-franciliens-ils-occupent-leurs-entreprises-depuis-le-12-fevrier
Liste et adresse des piquets :
– L’entreprise DEFI TECHNOLOGY au 16, avenue Daumesnil, Paris XIIe.
– L’entreprise de collecte d’ordures ménagères SEPUR, impasse Colbert, à Wissous (91).
– L’entreprise de distribution de colis express CHRONOPOST au 9, rue Clément-Ader, dans la zone de la Butte-aux-Cailles, à Chilly-Mazarin (91).
– L’entreprise de logistique transport GLS au 29, rue Jean-Moulin, à Roissy (95).
– L’entreprise de plats cuisinés EVENT-THAI au 8-10, rue Henri-Dunant, à Chevilly-La Rue (94).
– L’entreprise de collecte et de recyclage de déchets STLG au 74, avenue du Général-de-Gaulle, à La Queue-en-Brie (94).
Alors que les conditions de vie des exilés en France se dégradent jour après jour et que le gouvernement durcit encore ses positions avec le projet de loi Asile-Immigration, les travailleurs et travailleuses sans papiers d’Île-de-France ont décidé de relever la tête et de lutter pour leur considération.
Le projet de loi présenté il y a quelques semaines a fait scandale et il y a de quoi ! Avec ce texte qui facilite d’une part les expulsions et qui complexifie d’autre part les recours, la France assume désormais sa politique migratoire xénophobe et irrespectueuse des droits fondamentaux des personnes. Les quelques mesures intéressantes comme la protection des enfants contre l’excision ne font pas oublier toutes les autres : réduction des délais de recours, mise en place de la vidéo-audience, recensement des migrants dans les centres d’hébergement d’urgence, augmentation des durées de rétention et du pouvoir des flics, assignation à résidence transformant les centres d’accueil en centres de détention. Ce projet de loi est une gifle de plus pour la dignité humaine. Non, la France n’est pas le pays des droits de l’homme.
Heureusement, de nombreuses personnes ont décidé de s’opposer à ce texte, notamment les principaux intéressés en faisant grève et en occupant leur lieu de travail. En effet, depuis le 12 février, les travailleurs sans papiers de six entreprises de différents départements d’Île-de-France sont en grève. Soutenus par les unions départementales des syndicats CGT, ils et elles demandent leur régularisation.
Au piquet de grève de l’entreprise d’intérim Defi Technology, spécialisée dans les métiers du bâtiment (CVC, plomberie, électricité, télécom), 16, rue Daumesnil, dans le XIIe arrondissement de Paris, ils sont 33 à attendre une réponse de la part du gouvernement. Certains travaillent depuis dix ans sans papiers, ce que les entreprises d’intérim savent parfaitement. Depuis le 12 février 2018, ces travailleurs grévistes se relaient pour maintenir le piquet 24 heures sur 24, mais sans empêcher le fonctionnement de l’entreprise. « Depuis cette semaine, nous sommes 161 personnes en grève sur les 7 points d’Île-de-France », précise l’un d’entre eux et « ce n’est qu’une toute petite partie des personnes en situation irrégulière qui sont exploitées », rappelle un militant CGT également présent. En effet, ils et elles sont des milliers à travailler dans les domaines du bâtiment, des déchets ou de la restauration. Certains employeurs n’hésitent pas à profiter de leur situation particulière pour les surexploiter et leur imposer des conditions dangereuses et inhumaines parfaitement illégales. « Tous égaux au travail », mais certains moins que d’autres : devant acheter leurs propres équipements de protection individuel (casque, gilet, chaussures de sécurité, lunettes, masques, etc.), travaillant dans des conditions ne respectant pas le Code du travail ou même les règles de sécurité pour les chantiers (travail sans rambardes de sécurité, sur échelle, etc.), cotisant pour des prestations sociales qu’ils et elles ne toucheront pas… Certains patrons, qui n’hésitaient pas à embaucher ces travailleurs et travailleuses sans papiers dans l’illégalité afin de jouer de leur fragilité administrative, n’ont par ailleurs pas hésité à faire appel à la justice pour faire évacuer le piquet de grève de l’entreprise STLG à La Queue-en-Brie.
Si certains partis de gauche, à l’instar du PCF, ont témoigné de leur soutien à ces travailleurs qui luttent, d’autres, comme la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, brillent par leur silence sur le sujet. Ce qui n’est pas étonnant de la part du tribun, qui se rêve en chef incontesté de l’État et qui cultive son ambiguïté sur le sujet à de pures fins électoralistes : cultivant à la fois régulièrement son nationalisme (voir notamment ses déclarations sur les travailleurs détachés, et les « 10 000 » médecins qui légitime à demi-mot l’instauration d’un système d’immigration sélectif), tout en appelant parfois à de timides régularisations, selon les séquences et les contextes, et ce, afin de satisfaire tous les électorats. La nécessité du passage à l’action directe par les travailleurs sans papiers est à ce titre révélatrice de la difficulté du parlementarisme à faire valoir les intérêts de la classe ouvrière. Il fallait hier savoir arrêter des grèves pour soutenir des candidats, il en semble encore de même.
Six piquets sur sept se sont montés le 12 février et ils resteront en place tant que tous les sites n’auront pas obtenu satisfaction. Tous les piquets sont en contact permanent les uns avec les autres et la solidarité s’étend également avec d’autres camarades qui ont précédemment lutté et obtenu gain de cause dans d’autres secteurs comme les travailleurs et travailleuses des salons de coiffure du boulevard de Strasbourg ou à Burger King à Paris.
Ils et elles bossent ici, ils et elles vivent ici, ils et elles restent ici !
Groupe anarchiste Salvador-Seguí
Paris, le 5 mars 2018
Plusieurs camarades du Groupe anarchiste Salvador-Seguí se sont rendus la semaine dernière sur le piquet de grève des travailleurs sans papiers occupant l’entreprise Defi Technology, avenue Daumesnil, à Paris, afin d’échanger avec les camarades en lutte, et surtout de leur apporter un soutien moral et financier à hauteur des modestes moyens du groupe. Les camarades ont besoin de soutien alors n’hésitez pas à aller les soutenir sur place, une caisse de grève est aussi ouverte dans les locaux. Leur communiqué est disponible ici : https://www.humanite.fr/greve-des-travailleurs-sans-papiers-franciliens-ils-occupent-leurs-entreprises-depuis-le-12-fevrier
Liste et adresse des piquets :
– L’entreprise DEFI TECHNOLOGY au 16, avenue Daumesnil, Paris XIIe.
– L’entreprise de collecte d’ordures ménagères SEPUR, impasse Colbert, à Wissous (91).
– L’entreprise de distribution de colis express CHRONOPOST au 9, rue Clément-Ader, dans la zone de la Butte-aux-Cailles, à Chilly-Mazarin (91).
– L’entreprise de logistique transport GLS au 29, rue Jean-Moulin, à Roissy (95).
– L’entreprise de plats cuisinés EVENT-THAI au 8-10, rue Henri-Dunant, à Chevilly-La Rue (94).
– L’entreprise de collecte et de recyclage de déchets STLG au 74, avenue du Général-de-Gaulle, à La Queue-en-Brie (94).
PAR : Groupe anarchiste Salvador-Seguí
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