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Chroniques du temps réel
par Ramón Pino Groupe anarchiste Salvador-Seguí • le 19 octobre 2017
Écoute, écoute…
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Le dialogue de sourds continue dans la péninsule ibérique ; ou plutôt les monologues se suivent et rien n’avance. On pourrait conseiller aux « voix autorisées » de reprendre certains standards de la chanson française et d’entonner à l’unisson « Je t’aime, moi non plus », Carles Puigdemont enchaînerait sur « Je suis venu te dire que je m’en vais » (mais pas tout de suite) et Mariano Rajoy lui répondrait par un « Ne me quitte pas ». Ça pourrait nous divertir mais l’heure n’est pas à la rigolade après la répression musclée du 1er octobre par la Garde civile. Répression qui a sûrement grossit les rangs des indépendantistes. Puigdemont a donc finalement déclaré l’indépendance de la Catalogne, mais pour la suspendre dans les cinq secondes qui ont suivi, afin « d’entreprendre un dialogue avec Madrid ». En réponse Mariano Rajoy est prêt lui, à dégainer l’article 155 permettant de suspendre l’autonomie de la Catalogne en reprenant la main notamment sur sa police, son administration et ses finances.
Pour corser (si je puis dire) la situation, les indépendantistes d’extrême-gauche de la CUP (Candidature d’unité populaire), déçus que Puigdemont n’ait pas formellement proclamé l’indépendance, menacent de se retirer de la coalition sécessionniste siégeant à la Generalitat. Contrairement au reste de la coalition, la CUP vise à l’instauration d’une république catalane socialiste et anticapitaliste. Nous on veut bien, d’autant que le fonctionnement de cette formation politique se prétend assembléiste et horizontaliste. Sauf que… Sauf que combattre un État central pour lui substituer un État catalan nous rappelle ce que voulaient les indépendantistes en 1934 : déjà proclamer un État catalan et pour y parvenir, obtenir l’aide des anarcho-syndicalistes de la CNT. Même si aujourd’hui le mouvement libertaire n’est plus hégémonique dans la classe ouvrière, la réponse sera la même : Non à l’État, qu’il soit central ou catalan.
Et par ces temps de confusion, nous, libertaires devons être clairs : nous luttons pour la suppression du capitalisme et de tous les États et n’avons rien à gagner à la création de cet État catalan. Le gouvernement catalan « autonome » n’a eu de cesse de réprimer la population toutes ces dernières années. Où étaient la majorité des indépendantistes quand leur chère police (mossos d’esquadra) expulsait de leurs logements les habitants ne pouvant plus payer leur hypothèque ? Où étaient-ils quand il s’agissait d’occuper les banques qui provoquaient ces expulsions ? Où étaient-ils lors des manifestations contre les coupes budgétaires, les baisses de salaires, les licenciements ? Où étaient-ils quand on protestait contre la « Ley Mordaza » (loi Baillon) ou qu’il s’agissait de soutenir les nombreux militants libertaires emprisonnés sous leur gouvernement autonome ?
Ça ne nous fait pas oublier la brutalité des gardes civils pendant le référendum du 1er octobre. Ça ne nous fait pas perdre de vue que dans les manifestations anti-indépendantistes, des groupes d’extrême-droite s’infiltrent et ne se privent pas de tabasser celles et ceux qui « menacent » l’unité de l’Espagne « Une, grande et … libre » comme disait Franco, ce grand démocrate. Ça ne nous empêche pas de voir et d’entendre un crétin de Pablo Casado (vice-secrétaire de la communication du PP de Rajoy) déclarer tranquillement que celui qui prononcerait l’indépendance risquerait de subir le même sort que l’ancien président Companys (fusillé par les franquistes en 1940). Il est d’ailleurs cocasse d’entendre des représentants du PP parler de coup d’état des catalans. C’est vrai qu’en matière de putsch ces héritiers du franquisme en connaissent un rayon.
Mais tout ceci ne nous fera pas soutenir une oligarchie régionale pour nous opposer à une autre, nationale. C’est leur disparition qui nous intéresse, car elle sera la finalité de la lutte des classes.
Tout pour le prolétariat, rien pour la bourgeoisie et ses politiciens.
Contre tous les États.
Contre le capital.
Pour l’autonomie oui, mais ouvrière.
Pour la révolution sociale et libertaire.
Pour corser (si je puis dire) la situation, les indépendantistes d’extrême-gauche de la CUP (Candidature d’unité populaire), déçus que Puigdemont n’ait pas formellement proclamé l’indépendance, menacent de se retirer de la coalition sécessionniste siégeant à la Generalitat. Contrairement au reste de la coalition, la CUP vise à l’instauration d’une république catalane socialiste et anticapitaliste. Nous on veut bien, d’autant que le fonctionnement de cette formation politique se prétend assembléiste et horizontaliste. Sauf que… Sauf que combattre un État central pour lui substituer un État catalan nous rappelle ce que voulaient les indépendantistes en 1934 : déjà proclamer un État catalan et pour y parvenir, obtenir l’aide des anarcho-syndicalistes de la CNT. Même si aujourd’hui le mouvement libertaire n’est plus hégémonique dans la classe ouvrière, la réponse sera la même : Non à l’État, qu’il soit central ou catalan.
Et par ces temps de confusion, nous, libertaires devons être clairs : nous luttons pour la suppression du capitalisme et de tous les États et n’avons rien à gagner à la création de cet État catalan. Le gouvernement catalan « autonome » n’a eu de cesse de réprimer la population toutes ces dernières années. Où étaient la majorité des indépendantistes quand leur chère police (mossos d’esquadra) expulsait de leurs logements les habitants ne pouvant plus payer leur hypothèque ? Où étaient-ils quand il s’agissait d’occuper les banques qui provoquaient ces expulsions ? Où étaient-ils lors des manifestations contre les coupes budgétaires, les baisses de salaires, les licenciements ? Où étaient-ils quand on protestait contre la « Ley Mordaza » (loi Baillon) ou qu’il s’agissait de soutenir les nombreux militants libertaires emprisonnés sous leur gouvernement autonome ?
Ça ne nous fait pas oublier la brutalité des gardes civils pendant le référendum du 1er octobre. Ça ne nous fait pas perdre de vue que dans les manifestations anti-indépendantistes, des groupes d’extrême-droite s’infiltrent et ne se privent pas de tabasser celles et ceux qui « menacent » l’unité de l’Espagne « Une, grande et … libre » comme disait Franco, ce grand démocrate. Ça ne nous empêche pas de voir et d’entendre un crétin de Pablo Casado (vice-secrétaire de la communication du PP de Rajoy) déclarer tranquillement que celui qui prononcerait l’indépendance risquerait de subir le même sort que l’ancien président Companys (fusillé par les franquistes en 1940). Il est d’ailleurs cocasse d’entendre des représentants du PP parler de coup d’état des catalans. C’est vrai qu’en matière de putsch ces héritiers du franquisme en connaissent un rayon.
Mais tout ceci ne nous fera pas soutenir une oligarchie régionale pour nous opposer à une autre, nationale. C’est leur disparition qui nous intéresse, car elle sera la finalité de la lutte des classes.
Tout pour le prolétariat, rien pour la bourgeoisie et ses politiciens.
Contre tous les États.
Contre le capital.
Pour l’autonomie oui, mais ouvrière.
Pour la révolution sociale et libertaire.
PAR : Ramón Pino Groupe anarchiste Salvador-Seguí
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