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par Evelyne Trân • le 23 août 2024

Tran To Nga déboutée mais pas résignée

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Deni de justice

Madame TRAN TO NGA a été déboutée par la Cour d’appel ce jeudi 22 Août 2024.

Le Collectif Vietnam Dioxine a dénoncé un déni de justice. Naïvement sans doute, je croyais encore que les demandes de Madame TRAN TO NGA seraient légitimées. La naïveté n’est pas un fer de lance et si je parle de sentiment, j’entends déjà quelques ricanements. Qu’il pèse lourd le mépris du grand vis-à-vis du petit !

Irrecevables les demandes de Tran To Nga ?
Dans son arrêt du 22 Août 2024, la Cour d’appel n’y va pas avec le dos de la cuillère, elle juge irrecevables ses demandes qui « se heurtent à l’immunité de juridiction dont les sociétés bénéficient… ». Ce faisant, elle balaye les arguments des avocats de Tran To Nga pour lesquels il ne s’agit pas de juger l’État étasunien mais les faits commis par les entreprises étasuniennes, productrices de l’agent orange, dans un but purement commercial. « Il y a là le terreau, le siège d’une responsabilité civile ». Ainsi s’exprimait Maître REPOLT à l’issue du procès du 7 Mai 2024.

Les Sociétés incriminées ont toutes développé le même argument, se retranchant derrière l’immunité de juridiction (il s’agit d’un principe de droit international qui interdit à un juge étatique de mettre en cause un autre État) en assurant qu’elles avaient seulement agi sur l’ordre de l’État étasunien.

Comment peuvent-elles nier encore face aux documents fournis par les avocats de l’accusation qu’elles étaient au courant de la dangerosité de la dioxine alors qu’en 1984 pour éviter un procès certaines d’entre elles dont Monsanto et Dow Chemical ont indemnisé 15.000 vétérans américains qui expliquaient souffrir de maladies en lien avec l’exposition à l’agent orange.

Elles n’ont donc, ne serait-ce qu’un gramme de conscience ! Surtout, elles n’entendent pas endosser la responsabilité de cette catastrophe humaine et écologique qui a fait 3 millions de victimes vietnamiennes et qui perdure aujourd’hui puisqu’on déplore toujours au Vietnam les naissances d’enfants handicapés. Pour rappel, de 1961 à 1971 l’armée étasunienne a déversé 80 millions de litres d’herbicide dont 61 % d’agent orange sur un quart de la superficie du Vietnam.

Une affaire de droit, des tonnes de documents accumulés depuis que dure le combat de Tran To Nga (quinze ans) !
Serait-ce pour étouffer l’« Au secours ! » du quidam qui commence à relever la tête pour dénoncer la menace que représente l’impunité de ces multinationales impliquées dans une guerre chimique.

Tran To Nga continue le combat sachant que ses jours sont comptés. Rappelons « qu’elle fait partie des rares cas qui peuvent engager des poursuites liées à l’agent orange. Elle remplit 3 conditions : elle est citoyenne française d’origine vietnamienne ; elle vit en France, ce qui permet aux avocats d’ouvrir des poursuites internationales pour protéger les citoyens français contre un autre pays qui leur nuit ; elle est victime de l’agent orange/dioxine. » (Cf le Courrier du Vietnam).

De fait, son combat nous concerne tous. Il importe de ne pas se laisser impressionner par l’arrogance de ces multinationales et surtout de ne pas se résigner.

J’ai rencontré Tran To Nga et je témoigne qu’elle n’est pas une vedette, ni une Jeanne d’Arc. Elle est une femme, une humaine dans sa chair et son esprit qui a décidé de concentrer sur sa personne les espoirs de toutes les victimes du Vietnam : « Je porte l’espoir de toutes les victimes du Vietnam. Je n’ai pas le droit d’arrêter, d’être découragée, alors je suis déterminée à aller jusqu’au bout. ».

« Elle nous appelle sa jeune armée - rapporte Micheline Pham, du collectif Vietnam Dioxine. Son combat vise aussi un objectif de transmission : il a permis de mobiliser la population vietnamienne autour de ce sujet et permis d’ouvrir une brèche beaucoup plus large pour d’autres procès, comme celui du glyphosate par exemple. On est derrière les victimes de tous les pesticides ».

Tran To Nga va se pourvoir en cassation. « Le combat porté par notre cliente ne s’arrête pas à l’arrêt de la Cour d’appel du 22 Août 2024 » ont souligné ses avocats Maitre William BOURDON et Maitre Bertrand REPOLT ».

Soyons solidaires de TRAN TO NGA, continuons La lutte plus que jamais !

Le 23 Août 2024

Evelyne Trân

PAR : Evelyne Trân

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1	le 28 août 2024 15:04:17 par Jean-Jean de Garrigues

Républiques bananières, démocraties bananières...et justices bananières ! Les unes ne vont pas sans les autres...Françaises, Français, Etats uniens et étatuniennes, ne dépensez pas votre argent pour aller en Corée du Nord ou en Russie, vous y êtes déjà !!!

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