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par Hépha Istos le 12 juillet 2021

Robocratie : science technique et politique – partie II

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Article extrait du Monde libertaire n°1828 de mai 2021
Depuis deux siècles, la France cultive le ferment de l’idéologie robotique, celle de l’efficacité. Nous le devons aux saint-simoniens, les disciples d’un des grands socialistes utopistes, Claude-Henri de Saint-Simon (1760-1825).




L’idéologie

Féministes, ennemis de l’égoïsme et de l’individualisme, des curés, de l’héritage et des frontières, leur projet est celui d’une Europe moderne et laïque guidée par les intellectuels, industriels et artistes les plus doués, et dévoués à « l’amélioration du sort moral, physique et intellectuel de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre ». Les saint-simoniens dont le noyau initial vivait en communauté à Ménilmontant font vivre l’idéal émancipateur des Lumières ; leur journal s’intitulait : Le Producteur, Journal philosophique de l’industrie, des sciences et des beaux-arts. On leur doit la première bachelière, Julie-Victoire Daubié en 1861, les canaux navigables, les chemins de fer et les banques qui fondent la modernisation du pays. Incarnation de l’élite méritocratique, ils restent à ce jour une société aussi discrète qu’influente.

Administrer les « choses »
« La France est devenue une grande manufacture et la Nation française un grand atelier. Cette manufacture générale doit être dirigée de la même manière que les fabriques particulières ». À l’ère techno-scientifique, la Raison détrône le Saint-Esprit ; il s’agit d’être efficace. La technique qui rend la production efficace, absorbe à son tour la politique au profit d’un État qui doit optimiser une administration pléthorique et contrôler toujours plus ses populations. Il s’agit de remplacer le « gouvernement des hommes par l’administration des choses », et en réalité, grâce à l’apport des sciences et des techniques, de l’automatiser.

Puis tout chosifier

Mais il y a cette loi : dès lors qu’une machine peut reproduire l’activité d’un humain, elle le fera mieux et moins cher. Produire efficacement conduit donc à produire des robots, et seuls des fous défendraient l’inefficace. Mais produire n’est qu’un des aspects des activités humaines. Et les humains sont tellement irrationnels – inefficaces – que la quasi-totalité des activités humaines devra être robotisée, c’est le mouvement de remplacement décrit dans ces chroniques.
La révolution doit être aussi culturelle et s’accompagner d’une méditation sur la part d’inefficacité, de pénibilité intrinsèque – nécessaire – à notre être biologique, très... « inefficace ».

Hépha Istos
PAR : Hépha Istos
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