Que se passe-t-il ?
Article extrait du Monde libertaire
Et pourtant, malgré notre présence maximum sur les lieux de revendication (en considérant notre petit nombre), nous n’arrivons pas à créer de l’empathie suffisante auprès des jeunes générations. Et pour se renouveler, il faut quand même un minimum d’adhésion (sic), voire plus, de celles-ci.
Nos façons de militer ne seraient plus adaptées ? Pourtant, diffuser nos idées par les distributions de tracts, les collages, ventes à la criée du ML sont incontournables. Bien sûr, il y va de la régularité, de la permanence sur le terrain, dans les librairies que notre mouvement anime, ce qui n’exclut pas la participation de solidarité envers des squats, des lieux de vie, des salarié.e.s menacé.e.s de licenciement. C’est prenant, fatigant, usant, mais comment faire autrement ? Nous avons bien des faiblesses, mais nous essayons de nous mettre au goût du jour (sans lui courir derrière, non plus...) sur Internet, Facebook : nous sommes propres, prenons des douches, alors quoi ? Le capitalisme, l’État et les curés sont continuellement présents, eux, et menacent quotidiennement nos droits, nos conditions, nos pensées.
Alors que la répression contre le mouvement social se durcit davantage, que la marche en avant vers une société de plus en plus libérale, où l’individu risque d’être intégralement marchandisé, est de plus en plus prégnante, il conviendrait d’être partie prenante, solidaire et acteur de toute forme de lutte, qu’elle concerne les retraité.e.s, les salarié.e.s, la défense de la planète et surtout de tout ce qui y vit et respire, les plus jeunes face au formatage accéléré et la discrimination sociale que les différentes casses de l’éducation, de l’Université veulent leur assener.
Il faudrait donc que le lien social puisse être maintenu entre générations, notamment par le partage de cultures nouvelles, d’autres formes mêlant plus intrinsèquement le fun, la réflexion et l’action. Même s’il est parfois difficile de faire cohabiter des tranches d’âge éloignées l’une de l’autre, c’est certainement d’une mobilité d’esprit plus grande dont nous devrions faire preuve, et cela chez les plus anciens comme chez les plus jeunes.
Les mobilisations récentes contre le réchauffement climatique, les occupations d’habitations vides au profit des migrant.e.s, les ZAD, montrent que le potentiel est bien présent, que la spontanéité sur certaines actions ne fait pas défaut à la jeunesse. De même, les signes de solidarité ponctuelle ne manquent pas : lorsqu’un lieu, une librairie animée par une groupe FA est exposée à de graves ennuis d’ordre financier, par exemple, immédiatement l’entraide intervient, manifestée entre autres, par des groupes plus jeunes.
Autrement dit, le ressort existe, mais la fluidité dans les deux sens fait défaut : d’un côté, les plus anciens, « sérieux », et de l’autre, les plus novateurs, maîtrisant mieux le langage, la pratique apte à capter les aspirations de leur tranche d’âge. Je n’ose pas croire que la parcellisation, la coupure à laquelle nous assistons dans toutes les strates de la société ne nous épargne pas non plus. Les militants FA, blanchis sous le harnais, ont toujours manifesté, y compris aujourd’hui, une volonté d’ouverture, d’écoute, de souplesse d’esprit. Et il en est certainement de même chez les militants plus jeunes, aux pratiques différentes.
Alors, qu’est-ce qui ne prend pas, ou alors difficilement ? Là où l’on assistait, il n’y a pas si longtemps, à une mixité générale de générations, le mouvement s’est quasiment arrêté. Est-ce l’organisation qui effraie ? Pourtant, et c’est particulièrement vérifiable ici, l’organisation ne signifie nullement mutilation, étouffement des personnalités, sensibilités. Les groupes FA expriment l’autonomie la plus large possible dans leur fonctionnement, leur investissement, et jusqu’à l’intérieur de ceux-ci. De même, si l’organisation peut ressembler, de loin, à un rituel plan-plan, elle est indispensable pour recueillir comme un réceptacle, l’écho des luttes sociales et plus générales.
Donc, comment allier de nouveaux types d’action, certainement nécessaires et exprimés par les plus jeunes générations et un socle qui a démontré et démontre son incontournable nécessité ?
Groupe de Rouen
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le 11 février 2020 14:46:22 par René |
Je suis très heureux que ce soit un militant de Rouen qui évoque cette question. En effet, j’avais été invité par les camarades de Rouen en 2006, si je me souviens bien ) pour évoquer cette question lors de débats qu’ils avaient organisés à la halle aux toiles. Voir sur monde-nouveau.net le texte que j’avais préparé : [LIEN]
2 |
le 13 février 2020 13:17:27 par @René |
ton lien nous emmène dans un espace privé...:(
3 |
le 13 février 2020 15:41:06 par René |
Essayez ça:
[LIEN]
4 |
le 16 février 2020 14:10:39 par vincent |
c’est que le gauchisme ne fait pas trop rêver puisque les mouvements libertaires et trotskistes se sont gravement compromis : en premier lieu en soutenant les "rébellions" syriennes, en faisant de l’"anti-conspirationnisme" à la BHL, en se mêlant aux forces du grand capital pour trainer dans la boue des gens comme Chouard, en se bouchant le nez devant les GJ, en ne disant pas un mot sur Assange... vous êtes complètement à côté de la plaque
5 |
le 16 février 2020 17:30:36 par vincent |
j’oubliais : en en disant pas un mot sur les néo-nazis ukrainiens ni sur les frères musulmans... vous servez juste à faire diversion
6 |
le 17 février 2020 07:48:08 par Charles-Henri |
T’es sûr que t’as rien oublié?
7 |
le 19 février 2020 00:51:26 par vincent |
pour être sûr de ne rien oublier, je vous ai écrit un petit texte, j’espère qu’il vous plaira : [LIEN]
8 |
le 19 février 2020 11:00:37 par Bernard |
Vincent, maintenant que tu t’es bien défoulé, on va en rester là, laisser tomber, ou si tu préfères... laisser chouard.