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Dans un sale État
par Groupe anarchiste Salvador Seguí • le 24 octobre 2021
Massacre du 17 octobre 1961
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Combat mémoriel
Une page sombre de notre histoire (une de plus) : il y a 60 ans une manifestation pacifique des Algériens en France était organisée pour protester contre le couvre-feu qui leur était imposé. Manifestation à l’appel du FLN quelques mois avant les Accords d’Évian et la fin de la Guerre d’Algérie. Manifestation réprimée avec une violence inouïe de la part des forces policières, débouchant sur un véritable massacre.
60 ans après, ce dimanche 17 octobre 2021 une manifestation était organisée dans Paris à l’appel d’une flopée d’organisations politiques, syndicales et associatives. Pour notre part, le groupe Salvador Seguí avait choisi d’y participer en se joignant au cortège parti du métro Bonne Nouvelle jusqu’à la Place du Châtelet, parcours bloqué sur sa fin par la police juste avant les quais de la Seine. Sans doute peur que nous tombions dedans par inadvertance ?
À noter que contrairement à toutes les manifestations parisiennes de ces derniers mois, celle-ci n’était pas « encadrée, accompagnée, dirigée et nassée » par les habituels robocops de service. Sans doute peur aussi d’une éventuelle bavure policière, qui aurait été plutôt malvenue au lendemain du discours de Macron évoquant ce massacre du 17 octobre 1961 et « les crimes inexcusables pour la République » ?
Comme pour toute manifestation, la bataille des chiffres a fait rage suivant les sources et les médias : quelques centaines de participants suivant les uns, quelques milliers suivant les autres. Pour y avoir été présent notre groupe penche plutôt pour la seconde hypothèse.
Et toujours la même bataille des chiffres quant au nombre d’assassinés le 17 octobre 1961 : 3 (ah,ah), 50, 100, 150, 300, 400 ? Une solution simple (trop) serait évidemment l’ouverture des archives (le délai des sacro-saints 50 ans est pourtant largement dépassé). Ça permettrait aussi dans la foulée de ne pas évoquer seulement la responsabilité (réelle) du sinistre préfet Papon dans ce massacre, mais également celle de toute la hiérarchie gouvernementale de l’époque qui a couvert ces assassinats : Roger Frey, ministre de l’Intérieur, Michel Debré, Premier ministre, Charles De Gaulle, président de la République, accessoirement grrrrand libérateur de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais là bien sûr, on déboucherait sur la notion de « crime d’État », une des revendication des associations d’Algériens en France, qui considèrent que le discours de Macron utilisant la formule de « crimes inexcusables pour la République », ne représente qu’un demi-pas vers la vérité.
Le combat mémoriel continue donc pour obtenir qu’un pas entier soit franchi par la plus haute autorité de notre république (censée nous représenter), quitte à reconsidérer cette page plus que sombre de son histoire.
Groupe anarchiste Salvador Seguí
60 ans après, ce dimanche 17 octobre 2021 une manifestation était organisée dans Paris à l’appel d’une flopée d’organisations politiques, syndicales et associatives. Pour notre part, le groupe Salvador Seguí avait choisi d’y participer en se joignant au cortège parti du métro Bonne Nouvelle jusqu’à la Place du Châtelet, parcours bloqué sur sa fin par la police juste avant les quais de la Seine. Sans doute peur que nous tombions dedans par inadvertance ?
À noter que contrairement à toutes les manifestations parisiennes de ces derniers mois, celle-ci n’était pas « encadrée, accompagnée, dirigée et nassée » par les habituels robocops de service. Sans doute peur aussi d’une éventuelle bavure policière, qui aurait été plutôt malvenue au lendemain du discours de Macron évoquant ce massacre du 17 octobre 1961 et « les crimes inexcusables pour la République » ?
Comme pour toute manifestation, la bataille des chiffres a fait rage suivant les sources et les médias : quelques centaines de participants suivant les uns, quelques milliers suivant les autres. Pour y avoir été présent notre groupe penche plutôt pour la seconde hypothèse.
Et toujours la même bataille des chiffres quant au nombre d’assassinés le 17 octobre 1961 : 3 (ah,ah), 50, 100, 150, 300, 400 ? Une solution simple (trop) serait évidemment l’ouverture des archives (le délai des sacro-saints 50 ans est pourtant largement dépassé). Ça permettrait aussi dans la foulée de ne pas évoquer seulement la responsabilité (réelle) du sinistre préfet Papon dans ce massacre, mais également celle de toute la hiérarchie gouvernementale de l’époque qui a couvert ces assassinats : Roger Frey, ministre de l’Intérieur, Michel Debré, Premier ministre, Charles De Gaulle, président de la République, accessoirement grrrrand libérateur de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais là bien sûr, on déboucherait sur la notion de « crime d’État », une des revendication des associations d’Algériens en France, qui considèrent que le discours de Macron utilisant la formule de « crimes inexcusables pour la République », ne représente qu’un demi-pas vers la vérité.
Le combat mémoriel continue donc pour obtenir qu’un pas entier soit franchi par la plus haute autorité de notre république (censée nous représenter), quitte à reconsidérer cette page plus que sombre de son histoire.
Groupe anarchiste Salvador Seguí
PAR : Groupe anarchiste Salvador Seguí
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1 |
le 24 octobre 2021 17:37:31 par Luisa |
Une plaie ouverte ( … ) !