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Travail social
par Daniel le 22 avril 2019

Longue lutte

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Deux ans de Rapports de force



Fruit d’une reconversion professionnelle et d’une envie d’aller chercher l’information sur les formes de contestation sociale, le site d’informations Rapports de force vient de fêter ses deux ans. Un moment précieux pour faire un point d’étape.

A partir du constat que le traitement journalistique centré sur le monde du travail est rare -en dehors de la presse syndicale-, Stéphane Ortéga, un ancien employé de La Poste, qui fut également syndicaliste, décide d’ouvrir une brèche à partir de l’internet. Si le système de la presse française, concentrée entre quelques mains, ne couvre pas correctement les conflits sociaux, alors pourquoi ne pas le faire ? C’est le pari tenté depuis deux ans par Rapports de force. Mais être engagé personnellement peut-il permettre de faire un travail "honnête" , sans filtre idéologique ? "L’information sans filtre idéologique ou objective, cela n’existe pas", répond Stéphane Ortéga. "Chaque journaliste grandit dans une société donnée, dans une classe sociale particulière qui façonne sa compréhension et sa lecture du monde. Pour ma part, j’ai eu un ancrage à la fois dans une classe sociale (ouvrière), une pratique sociale (le syndicalisme) et une pratique politique libertaire. Par contre Rapports de force revendique un traitement journalistique qui implique une honnêteté intellectuelle due à ses lecteurs : s’il y a 20000 personnes dans une manifestation, on ne va pas dire comme dans un canard militant qu’il y en avait 50000. Par contre, la ligne éditoriale orientée est assumée et le lecteur sait d’où Rapports de force parle. C’est ce qui manque à de nombreux médias se prétendant objectifs."
Médiapart occupe en partie ce créneau de l’actualité sociale et reste un modèle économique unique en son genre. Qu’en pense le créateur de Rapports de force ? "Pour Mediapart, je trouve leur existence essentielle dans la période, que l’on apprécie ou pas ses prises de position. C’est un des rares canards ayant une audience importante qui fait un travail indépendant. Sur les violences policières, si on doit grandement à David Dufresne l’émergence médiatique du sujet, le fait qu’il existe un support sur lequel son travail a pu trouver un espace, est important. Enfin, sur le social qui est le thème qui intéresse Rapports de force, c’est un titre qui fait un boulot intelligent."
Pour le moment, le site présente une publication presque journellement entre brèves et articles de fond, une newsletter à laquelle il est proposé de s’abonner gratuitement. Stéphane précise: "Il n’y a pas réellement d’abonnement, puisque le choix a été de laisser son contenu en accès libre et gratuit."
Malgré un modèle économique encore précaire, il y a un objectif en terme de lectorat; le public visé est clairement celui des gens qui sont partie prenante des mouvements sociaux. Et de fait, on ne pratique pas de langue de bois sur Rapports de force: "Le syndicalisme de lutte tel que nous l’avons connu a de quoi être en crise" expliquent deux porte paroles de l’Union syndicale Solidaires dans un entretien. Un décryptage de l’accès aux fascistes espagnols de Vox à l’assemblée régionale d’Andalousie, un autre sur les méfaits des GAFA et leur politique sociale et fiscale, une interrogation sur la possible recherche d’interdire les manifestations des gilets jaunes à Toulouse... témoignent que le site d’informations diversifie ses sujets et n’a pas peur des questions internationales.
Pour le moment, si l’on excepte des collaborations ponctuelles, Stéphane Ortéga est le seul journaliste à travailler pour le site. Son objectif est évidemment de progresser. Des rencontres avec des lecteurs sont d’ailleurs prévues, comme à Lyon (30 avril) ou Toulouse (le 2 mai). Mais pour augmenter, il lui faut passer un cap au-delà duquel le mouvement social pourra compter sur un outil d’informations sans concession, libre et engagé.

Un problème technique nous empêche de mettre le lien donc vous n’avez plus qu’à copier-coller l’adresse suivante :
https://rapportsdeforce.fr/ (CRML)




PAR : Daniel
Groupe Gard-Vaucluse
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