L’anarchisme et l’écrit
Quel rapport entre l’anarchisme et l’écrit ? Au 19ème siècle les seuls médias disponibles étaient des médias utilisant l’écrit. Il n’y avait presque que les livres, les journaux, les tracts, pour faire circuler les idées vers le plus grand nombre. Les meetings, qui pouvaient certes réunirent un grand auditoire, mais limité par une zone géographique et la ponctualité. L’écrit circule, se partage. En même temps que l’anarchisme commence à être écrit, les publications apparaissent comme un des moyens pour toucher et partager les idées libertaires.
Un nombre important et une diversité de style et de ton
Quand je me suis intéressé, à l’anarchisme j’ai été agréablement surpris, de découvrir un fonds livresque très important et traitant d’une diversité de sujets tels que le féminisme, l’écologie, l’histoire de l’anarchisme, la question sociale, le racisme, entre autres. Ce fonds n’est pas figé dans le temps, de nouvelles publications viennent chaque année s’intéresser au l’actualité des idées et luttes politiques. Ces parutions se font dans beaucoup de langues, l’internationalisme a du bon.
Sur internet, on ne compte plus les sites, les blogs anarchistes qui se servent de l’écrit. La page papier et la page écran ont un point commun : la page.
Dans de nombreux pays, des librairies, des bibliothèques, participent à la diffusion de revues, de livres, de brochures, de journaux.
Écrire ?
Il est paradoxal de penser qu’avec internet on écrit moins ou plus du tout. Or internet est avant tout un moyen de communication, incontournable. Certes la communication audiovisuelle est possible et largement répandue sur le web. Comment expliquer alors, un nombre très important de pages internet utilisant l’écrit ? Et cette persistance de l’écrit ?
Que l’on écrive dans un journal, une revue, un zine, ou sur internet, il n’y a que les supports qui changent, seul le partage des idées est important.
Pourquoi ?
Les luttes présentes donnent des occasions d’écrire, de s’exprimer et de partager ses points de vue. Sur internet si vous ne publiez pas, vous n’existez pas, vos idées ne seront pas partagées, il est déjà difficile d’être référencé, ou d’être pris en compte par les algorithmes, la non-publication n’arrangera rien. La publication papier, est en recul c’est un fait, mais n’a pas totalement disparue, de plus tout le monde n’a pas accès à internet soit par choix soit par manque de moyen financier. Le papier se transporte, se distribue, n’est pas sujet à la coupure d’internet par un gouvernement, comme cela déjà eu lieu lors de révolution (printemps arabes par exemple), une simple imprimante permettra de contourner la censure électronique en publiant tracts, petits textes, prêts à la diffusion. Se taire, ne pas écrire, c’est laisser la place aux idées que nous combattons s’imposer.
Qui ?
Écrire n’est pas réservé à une élite, beaucoup d’autodidactes anarchistes, n’ayant pas fait de longues études, ce sont mises et mis à l’écriture, dans des journaux, des livres de littérature prolétarienne, des livres politiques, poésies. Donc oui tout le monde peut écrire. Un peu d’exercice, d’aide, de partage, l’habitude est vitre prise. La peur du jugement ? Cela ne doit pas vous limiter, l’important se situe ailleurs. Le plaisir de partager vos écrits anarchistes, vos ressentis, vos luttes, vos expériences. Si d’autres en sont capables, vous l’êtes aussi.
Nous sommes depuis des siècles dans une société de l’écrit et des médias qui veut que ‘’ ce qui n’est pas écrit ou médiatisé n’existe pas ‘’. L’anarchisme ne fait pas exception.
À vos claviers, vos stylos, et en espérant vous lire très bientôt.
Frédéric Clere
Groupe Commune de Paris
Groupe Commune de Paris
1 |
le 18 août 2024 17:53:58 par Jean-Jean de Garrigues |
Merci ! Et merci aussi à tous/toutes de partager sur ces pages en postant des commentaires aux articles, écrire c’est bien, échanger c’est tout aussi bien et ça fait grand plaisir à l’auteur d’article, c’est bien de savoir qu’on est lu, qu’on est pas tout seul sur le net à gribouiller et qu’on partage...a fraternellement
2 |
le 22 août 2024 11:52:46 par Patfab |
Bonjour, j’écris souvent après réflexion et en réaction à des articles que je lis à travers les journaux indépendants. Il m’arrive reagir aux articles du journal Contre Attaque. Je lis aussi d’autres journaux comme le magazine Frustration, le journal reporterre et bien sur, Monde Libertaire, que je trouve auprès des copain. e. s de la Fédération Anarchiste et qu’iels proposent à la vente, dans la rue, aux alentours d’ un marché le dimanche matin. L’écriture et la lecture permettent en effet de partager et d’évoluer à travers des constats et de notre vision du monde. Aujourd’hui nous avons beaucoup de support pour lire et écrire et cela s’est beaucoup développé avec l’arrivée d’internet. Au départ j’étais un peu technophobe, mais j’avoue que c’est aussi grâce à la technologie que j’ai découvert des lectures très intéressantes et que j’ai pu réagir à des articles de Magazines et de journaux capables par l’écriture de nous rapprocher d’une vérité trop souvent invisibilisée par les images, la lecture et l’écriture des journaux du bloc bourgeois. C’est la première fois que je réagis à l’écriture d’un article du magazine Monde libertaire.,alors merci Frédéric pour cette invitation à l’écriture.