Luttes syndicales > La victoire est possible !
Luttes syndicales
par Jean-Jacques Chatelux • le 21 février 2023
La victoire est possible !
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L’intersyndicale tient bon sur le refus de repousser l’âge de départ en retraite et d’augmenter la durée de cotisation.
La partie n’était pourtant pas gagnée. L’intersyndicale n’avait pas connu un front aussi large depuis 2016. Elle se compose de deux axes. Le premier qui était là en 2019-2020 ( CGT, FSU, Solidaires) qui souhaitait partir en grève le plus tôt possible et un autre groupe autour de la CFDT qui espérait infléchir le gouvernement via des discussions. L’arrogance de Macron, la non négociation du gouvernement a comme soudé l’intersyndicale nationale. Même la CFDT parle de mettre le pays à l’arrêt le 7mars.
Avec le spectacle lamentable donné par les députés lors des débats sur la réforme des retraites, les syndicats se retrouvent encore plus au centre du mouvement social.
La bataille d’explication de la réforme est gagnée, il n’est pas inutile néanmoins d’en rappeler les grandes lignes.
Éléments essentiels du projet de loi :
-le recul de l’âge de départ commence le 1er septembre 2023 à raison de 3 mois par an, pour arriver à 64 ans en 2030.
-la durée de cotisation augmente de 3 mois tous les ans pour arriver à 43 ans en 2027, mais l’âge pivot qui annule la décote reste à 67 ans pour le moment.
-les régimes spéciaux (RATP, Cheminots, Banque de France, Énergie…) vont disparaître progressivement avec la clause dite du grand-père .
-la pension à 1200 €, en 2003 c’était les 1000 € pour accepter notamment la durée de cotisation à 40 ans au lieu de 37,5 ans. En 2017, c’était 1100 € pour voter Macron et pour sa retraite à points. En 2023, c’est 1200 € pour accepter un départ à 64 ans et 43 ans de cotisation.
Ce n’est qu’une grosse arnaque, une grosse carotte pour accepter une mauvaise loi.
Cette mesure n’améliorera pas la situation des plus démunis qui ne rempliront pas les conditions pour en bénéficier : avoir cotisé 42 à 43 ans à temps complet avec un salaire au moins égal au SMIC. Sur les 5,7millions de personnes en retraite sous le seuil de pauvreté de 1200€ peu seront concernées, comme le reconnaît d’ailleurs Olivier Dussopt.
-la prise en compte des pénibilités devrait remettre en place 3 critères supprimés par Macron, mais ne pas prendre en compte les risques chimiques. Depuis la mise en place du compte individuel de pénibilité, 11000 personnes par an partent avant, alors que selon la DARES 40% ont au moins 1 critère de pénibilité et 10% en ont 3.
-les carrières longues continueront à partir plus tôt, à condition d’avoir cotisé pendant 44 ans, soit un an de plus que les autres ! Il faudra avoir travaillé à 14 ans pour partir à 58 ans, entre 16 et 18 ans pour un départ à 60 ans et entre 18 et 20 ans pour continuer à partir à 62 ans. Elles concernent un départ sur cinq, 150.000 personnes par an.
Les seniors sont mis à la porte des entreprises ( les 2/3 ne sont plus en emploi au moment de partir ), inciter ceux qui le peuvent à rester ne peut qu’augmenter le chômage des jeunes.
Une vie ne se résume pas au travail.
Le temps passé en retraite diminue depuis 1990. Ceux, celles qui ont les métiers les plus difficiles sont ceux et celles qui ont les espérances de vie les plus courtes. C’est le retour de "la retraite des morts ".
Macron veut faire sa réforme pour assurer l’avenir des jeunes...
Les jeunes se mobilisent contre la réforme !
Début février, une quinzaine d’universités ont été bloquées pour protester contre la réforme des retraites. Plusieurs Lycées se sont également mobilisés. Il y a un début de prise en compte de la retraite et d’organisation de la jeunesse qui reste à confirmer. La journée du 7 mars nous éclairera mieux, sur l’état de la mobilisation estudiantine.
Mais la revendication de la prise en compte des années d’étude ne suffit pas Il faut aller plus loin et exiger la disparition ou la baisse drastique du nombre d’annuités nécessaire pour avoir une retraite.
L’enjeu est de remettre dans les têtes que oui, nous aurons tous et toutes une retraite. Et la présence de jeunes dans les manifestations montrent que c’est possible.
Macron a présenté sa réforme comme étant féministe.
C’est raté.
Les femmes subiront en moyenne un allongement de départ à la retraite.
Le congé parental sera désormais pris en compte jusqu’à 4 trimestres de cotisation supplémentaires. Mais ne concernera que 3000 femmes.
Beaucoup de paroles, pas de résultat.
Rien sur l’égalité salariale, rien sur la pénibilité, les carrières hachées qui concernent majoritairement les femmes.
Alors elles seront encore plus nombreuses le 8 mars journée de lutte et grève féministe, à se mobiliser, à revendiquer leurs droits et à exiger avec les syndicats l’abandon de la réforme Macron.
D’ici là, le mouvement doit s’enraciner dans nos cités, avec les manifs aux flambeaux, les réunions publiques.
Pour gagner la bataille des retraites, c’est aussi dans les entreprises que ça se passe.
Il est important de pouvoir pousser à l’auto-organisation et au développement du mouvement. Cela passe par la multiplication d’assemblées générales souveraines.
Les anarchistes ont un rôle important à jouer, une parole d’autonomie à apporter.
Et alors, le 7 mars, la grève commencera à se généraliser.
Jean-Jacques Chatelux
Groupe anarchiste Salvador Seguí
PAR : Jean-Jacques Chatelux
Groupe anarchiste Salvador Seguí
Groupe anarchiste Salvador Seguí
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