LE CAPITALISME VERT EST EN MARCHE
— à propos des élections européennes du 26 mai 2019 —
Les sondages ont décidément fait leur travail : il fallait mobiliser (d’où la quasi-absence de référence à l’abstention qui se profilait dans les medias), et le faire sur la base d’une opposition entre Macronie et post-fascisme, d’ailleurs voulue par les deux. Le troisième larron, la liste Jadot-EELV, est présenté comme la surprise « non prévue par les sondages », a priori parce que ses électeurs (dont beaucoup de jeunes) se sont décidés au dernier moment (j’espère que tout le monde a compris à quoi a servi les « marches pour le climat »). Mais ce n’est pas du tout le trublion auto-proclamé comme nous allons le voir.
Mais quels « clivages » ?
Les analystes ont enfin compris que le clivage gauche-droite ne fonctionnait plus comme avant. Il reste cependant encore quelques personnes, même au sein du milieu du mouvement libertaire, qui croient à la sincérité de certains intellectuels de gauche, sans voir que la gauche a pour fonction historique et pour nature politique de gérer le capital, ainsi que le rapport capital/travail, à travers l’État. À partir du moment où la gauche est étatiste, elle est condamnée, que ça plaise ou non, à rester dans le système ou à le reproduire de façon autre (brutale comme on l’a vu dans les régimes totalitaires, ou comme on le voit encore en Corée du Bord, en Chine, au Viêt-nam, au Laos ou à Cuba).
La déconfiture de La France insoumise est la monnaie de la pièce post-stalinienne et post-social-démocrate. Mélenchon, fan de Mitterrand, ancien ministre socialiste sous Jospin, et soutien de Maduro-Chavez, ne peut pas être une alternative crédible, malgré les beaux discours et les « j’veux du soleil ». La gauche, partout où elle est passée, a ouvert la voie au post-fascisme : l’Italie et le Brésil en sont deux tristes et probants exemples, tandis que la France est au bord de ce futur possible. Ici, l’arrogance de Macron se substitue à la corruption abyssale et dégueulasse de Lula-Rousseff qui ont quand même réussi l’exploit de gâcher leurs quelques réformes. La détestation qu’il engendre au sein du peuple risque de nous donner un Bolsonaro à la française, c’est-à-dire une Bolsonara avec Marine voire Marion Le Pen.
Mais les analystes, en proie à l’horreur du vide idéologique, ont tort en voulant substituer au clivage droite-gauche un autre clivage opposant souverainistes et libéraux. Certes, cette configuration existe, mais en partie seulement. En fait, ce qui est important ici est l’éclatement politique du souverainisme, et en partie idéologique (Frexit or not Frexit, euro ou pas euro, Schengen tel quel ou bien modifié). Car il oblige à une tambouille non seulement politicienne (quelles alliances, quels discours ?), mais aussi et surtout de politiques à durcissement variable. Ces politiques évolueront comme dans un système où personne n’en porterait vraiment la responsabilité, mais où tout le monde adhérerait peu ou prou à telle ou telle mesure. C’est très pratique, et surtout très commode car cela permet d’éclater l’opposition populaire.
Quant au libéralisme, comme son idéologie est celle du fric mais aussi du flicage généralisé (le système libéral n’a jamais été autant bureaucratique, contrôleur et évaluateur que de nos jours, la « sécurité » est un secteur économique qui se porte bien et un moyen de mettre les masses sous la peur), il est fondamentalement opportuniste, prétendument sans idéologie à part les trucs passe-partout, le bougli-boulga sur la « démocratie » ou la « république ».
Le vrai clivage : la vitesse de la « transition écologique »
Le vrai clivage est ailleurs : sur le degré d’accélération du capitalisme vert, plus précisément de la « transition écologique » et qu’il faut fondamentalement comprendre comme étant la « transition énergétique » (en fait énergie + matières premières = ressources). C’est-à-dire la question du pétrole et du nucléaire, des « terres rares », et des produits agro-alimentaires. Pour les dirigeants politiques et économiques, il s’agit d’assurer la transition d’un capitalisme soucieux de ne pas scier la branche écologique sur laquelle sont assis ses profits, de passer d’un capitalisme fordiste redistributeur sous la pression des syndicats et d’une supposée guerre froide à un capitalisme vert. Il s’agit donc de convaincre les foules de la nouvelle marche à suivre, de promouvoir le serrage de ceinture non plus seulement pour assurer une quelconque compétitivité, mais aussi pour « sauver la planète ». Les deux missions ne sont d’ailleurs pas incompatibles : le secteur des « énergies renouvelables » est hautement compétitif.
Toutes les listes se présentant aux élections européennes se sont mises à parler écologie. Et là, il ne faut pas se tromper. Bien sûr, il y a de l’opportunisme et du « green washing » (lavons plus vert). Bien sûr, il y a de la récupération : tous ces jeunes qui défilent « pour le climat » au lieu de défiler contre le nouveau « service national » qui leur pend au nez en France, sont des proies faciles. D’autant que les medias et le discours ambiant (« sauvons la planète », « par tous les moyens », « la sixième extinction des espèces », la « disparition de la biodiversité ») les font jouer du velours.
Mais ce n’est pas que cela. Il s’agit d’autre chose : d’une lutte drastique entre les différents secteurs économiques, et singulièrement énergétiques, donc entre grandes firmes multinationales, entre plusieurs pays portant sur les ressources et l’énergie, donc sur la nature et l’environnement, sur leur conservation, leur protection ou leur gestion. C’est-à-dire d’une compétition entre grandes puissances dans un monde multipolaire qui ne résume pas, ou plus, à des compétitions duales (USA/Russie, USA/Chine) mais à des compétitions multiples (avec l’Inde, le Brésil, l’Iran…).
Tout le monde sait qu’il n’y a pas de pétrole en Europe. Tout le monde sait aussi que l’exploitation du charbon soulève trop de problèmes, à la fois de ressources et de pollutions nuisibles à la force de travail, à sa reproduction, et aux habitants. Le bastion syndicaliste traditionnel qu’il représentait en Grande-Bretagne a été liquidé l’année même (1988) où Margaret Thatcher s’est mise à parler de « réchauffement climatique » et qui a soutenu à fond la création du GIEC. Parce que l’alternative possible au charbon et au pétrole est l’uranium et le nucléaire.
L’Europe a très peu d’uranium, mais elle maîtrise la technologie nucléaire. Elle a des centrales. Il s’agit d’un pactole dont le déficit financier est comblé sans problème par l’État, c’est-à-dire par nos impôts (et, là, personne ne parle de « dette »). Tout cela coûte cher, mais rapporte aussi à certains. Le capital et les profits mobilisés sont énormes. Les marchés à conquérir dans le monde par l’exportation technologique sont sources de toutes les convoitises, et de nombreuses opérations géopolitiques. Si l’Allemagne, la Confédération helvétique ou l’Italie tentent de sortir du nucléaire, notamment depuis Fukushima (2011), bien que ce qu’il reste d’EDF leur vende de l’électricité, il reste trois grandes puissances nucléaires européennes : la France, la Grande-Bretagne et la Suède.
Notons au passage que la Suède a un fort tropisme électro-nucléaire. Elle a tenté de tripler son parc électro-nucléaire après le premier choc pétrolier (1973) sous la houlette du social-démocrate Olof Palme et de son compère Bert Bolin, climatologue. Ce projet a été rejeté par les urnes suédoises (1976), tandis que Bert Bolin a finalement triomphé en devenant premier président du GIEC (1988), une instance non pas scientifique (elle commande des rapports scientifiques) mais politique. Lui qui soutenait la théorie du global warming à la fin des années 1970, alors que la plupart des « experts » (Stephen Schneider, Lowell Ponte, Paul Ehrlich, Hohn Holdren, S. I. Rasool…) parlaient de global cooling, a savouré sa revanche.
La Suède nous offre de nos jours la figure de Greta Thunberg, dont les compétences en climatologie sont à mettre en rapport avec son jeune âge (15 ans) (encore une qui sait de quoi elle parle), et qui, du jour au lendemain, comme par enchantement (bien sûr, sans argent ni appuis), nous est présentée comme la nouvelle prophétesse du « disons le vrai », et toujours dans « l’urgence ».
La bataille de la transition énergétique passe fatalement, au sein du système du capital et de l’État, par des mesures coercitives et autoritaires de toutes sortes qui visent la classe prolétaire et la classe moyenne. La fameuse taxe carbone, qui a déclenché le MGJ, porte sur ces classes par le biais d’une fiscalité indirecte qui, comme la TVA, pèse sur les ménages et non pas sur la grande bourgeoisie. Son idée n’est toujours pas abandonnée par la Macronie. Gageons qu’elle sera renforcée sous les consignes du nouveau parlement.
Les nouvelles alliances politiciennes
Car il faut bien voir les alliances en cours, ouvertes ou souterraines.
Depuis la fin des années 1970, les écologistes ont choisi une double stratégie de conquête de l’appareil d’État : par le parlementarisme et par l’hégémonie idéologique (le catastrophisme, l’urgence, le sauveur…). Ils ont remplacé Trotski par Gramsci : plutôt que de noyauter des organisations écologistes de masse, qui d’ailleurs n’existent pas vraiment, ils ont investi la techno-bureaucratie environnementaliste à tous les niveaux (local, national, mondial…) (voir, par exemple, la notice wikipédia sur Brice Lalonde).
Ils ont phagocyté les esprits dans une nature idéologique occidentale énucléée où le communisme ne fait plus rêver et où le post-fascisme véhicule doucement mais sûrement un discours sur les racines (vocabulaire de naturalisation du social, discours de Bardella sur les « circuits courts » et le « localisme », également destiné aux secteurs économiques de la petite bourgeoisie dominés par les multinationales).
L’opération idéologique est pratiquement gagnée. Tout le monde il est beau, tout le monde il est écolo. Vivent les petits gestes du quotidien. Les entreprises se paient des pages de pubs sur le bio ou les énergies propres qui se vendent mieux. Tout le monde parle à des degrés divers de « l’urgence », mais cela reste quand même « de l’urgence ». Les prophètes de malheur se déploient dans tous les milieux (du plateau télé à la réunion militante) sur fond de « dégoût de soi » généralisé (qui, subrepticement, alimente le nihilisme post-fasciste). Le GIEC et ses différents ténors (en France, Jean Jouzel, Jean-Marc Jancovici…), devenus les nouveaux gourous, soutiennent à fond l’électro-nucléaire, car faiblement émetteur de GES (gaz à effet de serre additionnels).
L’opération politique s’accélère, et les élections européennes ont enclanché un nouveau braquet. Le numéro deux de la liste macronienne, juste derrière l’inénarrable Loiseau qui a oublié ses amourettes pour le GUD fasciste (ces gens-là sont décidément des opportunistes en diable, c’est d’ailleurs la marque de fabrique de la Macronie), n’est autre que Pascal Canfin, celui qui vient de déclarer ‘toutes les majorités européennes passent par nous » (ce qui est vrai, objectif atteint).
Canfin est l’ancien directeur du WWF-France. Cet organisme a été fondé par des aristocrates britanniques conservateurs, réactionnaires et misanthropes (défendre les animaux et mépriser l’humanité, c’est-à-dire le peuple plébéien). C’est celui qui nous alerte sur la « sixième extinction » des espèces, discours complaisamment relayé par les médias qui se gardent bien de s’interroger sur les critères scientifiques mobilisés (vous procédez comment pour compter toutes les espèces ? Parle-t-on de nombre de nombre d’individus, de stock, de genre ? On remonte à quand, au dodo ou encore avant ? Bref, on mélange tout, comme d’hab’).
Canfin, c’est aussi celui que les medias ont fait monter au créneau lors de la publication du dernier rapport du GIEC (tiens, je ne savais pas qu’un supposé spécialiste des animaux était aussi compétent en climatologie… Mais ce doit être un concours avec Greta). Bref, d’un côté la pseudo-science qui prétend dire le vrai, de l’autre l’élu carriériste à donf’.
Au cas où nous l’aurions oublié, la Macronie avait mobilisé Hulot, lequel pouvait partir une fois que le job avait été fait : régler le problème de Notre-Dame-des-Landes, prolonger le programme nucléaire français jusqu’en 2025 : autrement dit aux calendes grecques et avec un chèque en blanc à tout le secteur électro-nucléaire. Tout le discours sur le glyphosate et « les lobbys » ne sont que des arbres prétextes qui masquent la forêt écolocrate. La Macronie a encore De Rugy dans ses rangs, un ancien de EELV, ainsi que Daniel Cohn-Bendit, un autre ancien de EELV, qui, après avoir foutu la merde dans le mouvement libertaire, peut satisfaire son histrionisme ailleurs.
Déjà, dès le soir des élections, les représentants écologistes de la Macronie et de la liste Jadot faisaient amis-amis. Ils se connaissent d’ailleurs bien. On sent les futures alliances se dessiner, les nouvelles réglementations européennes draconiennes se mettre en place, et les futurs candidats aux élections présidentielles de 2022 se profiler avec un discours double : le catastrophisme environnemental et la peur du fascisme (Hulot candidat ?).
Lutter contre la peur
Là-dessus, ils sont tous d’accord, avec des modalités diverses. C’est d’ailleurs de tous les côtés, le régime de la peur qui a triomphé ce dimanche, puisque le RN agite le spectre des « vagues migratoires » et « le mondialisme de Bruxelles ». Dans cette confusion ambiante, la voie anarchiste n’est ni simple, ni facile. Quelques axes possibles :
- Travailler sur l’idée de « la fin du mois avant la fin du monde » qui rappelle l’importance du « ici et maintenant », et non pas celui des lendemains qui « chantent » (le « rasons gratis » de la gauche traditionnelle) ou qui « déchantent » (le catastrophisme ambiant).
- Cela passe par la création de nouveaux réseaux de solidarité et d’organisation militante à travers le MGJ qui remet en cause le système politique.
- Déconstruire tout le discours catastrophiste en partant toujours du « ici et maintenant », c’est-à-dire sur les conditions environnementales dans lesquelles chacune et chacun vit, qu’on doit analyser et comprendre, par exemple la pollution des sols ou la pollution atmosphérique, l’invasion du plastique. Y compris pour résoudre des questions climatologiques, ce qui demande une véritable formation populaire (puisque la climatologie n’est pas enseignée à l’école, et de moins en moins à l’université), y compris par l’auto-didactie.
Donc passer par des observations et des mesures de terrain, du concret et non du fantasme. Comprendre pourquoi les théories climatologiques dominantes, celles-là même qu’utilisent le GIEC dans ses modélisations informatiques, sont incapables de nous expliquer sérieusement pourquoi il a fait si froid en France métropolitaine au mois de mai 2019 (avec de la neige en Corse à basse altitude), ou pourquoi le record (enregistré) de froid a été battu en Sibérie en 2013 (avec moins 71,2° C, le précédent remontant à 1933).
- Promouvoir la pensée libre (The Guardian annonçait la semaine dernière qu’il était envisagé de punir sévèrement ceux qui contesteraient les annonces du GIEC). Dénoncer la dictature intellectuelle qui veut discréditer celles et ceux qui cherchent à penser librement sur la base initiale du doute scientifique (d’où le terrorisme intellectuel cher à la gauche comme au fascisme jetant des anathèmes comme « climato-specticisme » ou « complotistes »). C’est-à-dire promouvoir la pensée critique, le refus de la démagogie.
- Dénoncer le « retour » du militarisme et de l’impérialisme français. Celui qui envoie quatre mille cinq cent militaires au Sahel non pas pour combattre le « terrorisme », mais pour protéger les mines d’uranium d’Orano (ex-Areva) et autres ressources (enfin quelques articles, venant de la presse étrangère, cf. Courrier International 1490). Une campagne qui devrait nous permettre de mettre bas le masque de l’écologisme qui, par le biais du « pacifisme » et de la « non-violence » au cours des années 1970-80, a conquis les cœurs et les militants. Transformer les marches « pour le climat » en marches « contre la guerre et le nucléaire » (poser ainsi la question devrait permettre de sonder la sincérité des uns et des autres).
Trois ré-orientations pour l’anarchisme
Plus précisément, je vois trois habitus à changer :
- Historiquement, les anarchistes et le mouvement anarchiste ont été fascinés par des formes de nihilisme, non pas celle des Narodniki ou d’Albert Camus, mais par une vision sombre du monde (il y a effectivement des éléments qui l’alimentent), donc de l’humanité. Cela favorise tous les discours sur la misanthropie et la culpabilité (de l’être humain ou de l’individu), donc des positions de repli ou de sectes (avec ses gourous, ses prophètes, ses collapsologues…).
- Historiquement, les anarchistes et le mouvement anarchiste ont cru que la gauche partageait les mêmes valeurs et les mêmes objectifs, que seuls différaient, en gros, les moyens. Il est temps de se débarrasser une bonne fois pour toute de cette myopie.
- Or, de nos jours, la gauche a été remplacée par l’écologisme dans cette configuration. Certains croient que les anarchistes et les écologistes ont les mêmes valeurs et les mêmes objectifs, et que seuls diffèrent les moyens. Ce n’est pas vrai. On peut le vérifier dans l’histoire sans croire sur parole les réécritures qui oublient par exemple de dire que H. D. Thoreau soutenait l’État minimum, que John Muir était un calviniste fanatique, que Lewis Mumford soutenait l’intervention militaire américaine pendant la Deuxième guerre mondiale ou la véritable teneur du Club de Rome. De nos jours, il faut voir ce qu’il y a vraiment sous les beaux discours, il faut analyser les pratiques concrètes, la façon de fonctionner. Bien sûr, sur le terrain, la situation est plus composite, complexe, variée. Bien sûr, l’affectif et la solidarité dans certaines luttes empêchent de franchir ce pas de la lucidité.
L’anarchisme a payé sa marginalisation par le stalinisme. Il est en train de payer sa sectarisation par les courants souvent issus du puritanisme américain qui entendent résoudre la question sociale par une forme avancée du libéralisme : par ce que nous mangeons dans nos assiettes ou la façon dont nous pratiquons notre sexualité, ce qui permet d’éviter de poser les bonnes vieilles questions sur la propriété et le « qui décide, et où ».
Cette sectarisation, encouragée par les démagogues et les nombrilistes de tout poil, s’entend à merveille pour promouvoir ce qui nous divise au lieu de ce qui nous unit.
Philippe.
Groupe Nestor-Makhno (42).
Groupe Nestor-Makhno (42).
1 |
le 5 juin 2019 21:38:28 par caramel et beurre salé |
Commentaire envoyé le 3 juin 2019 23:49:23
Le monde libertaire continue donc de publier le climatosceptique et de plus en plus droitier Philippe.
Un jour comprendra t il la différence entre climat et météo.
En tout cas ce texte pourrait être signé par un conseiller de Trump.
Serait peut être temps de se demander ce que Philippe fait encore dans L’anarchie. Vu ses positionnements.
2 |
le 5 juin 2019 21:43:15 par crml |
Le commentaire de "caramel et beurre salé" a été modifié de façon à retirer le patronyme de l’auteur de l’article, ce dernier ayant choisi de ne signer que de son prénom. Contrairement aux frères Caramel et Beurre qui n’hésitent pas à préciser Salé pour que nous connaissions leur patronyme...
3 |
le 5 juin 2019 21:44:19 par Philippe |
- Le mois de mai en France métropolitaine a été particulièrement froid : comment l’expliquer ?
- Les communistes disaient que l’Union soviétique était un paradis socialiste : il suffit d’y croire.
- Trump roule pour le pétrole, et Obama pour l’atome.
- Le GIEC, Canfin, Hulot, la Macronie, Abe Shinzô et bien d’autres encore roulent pour l’atome.En disant que ce n’est pas vrai, peut-être que cela ira mieux ?
Rendez-vous à Bure.
•« Le climat n’existe pas, ou plus exactement il n’a d’autre réalité que dans le langage : il relève d’une catégorisation qui renvoie au moins autant à une pratique discursive et une idéologique qu’au monde phénoménal » ( Staszak 1992 )
•Le climat : ce « concept formule la synthèse des conditions atmosphériques à long terme d’un lieu » ( Tabeaud 2002 ).
•1843 : Alexandre von Humboldt forge le terme de climatologie
•1882 : J. von Hann définit la climatologie comme « la science des états de l’atmosphère », il la sépare de la météorologie qu’il considère comme la science étudiant l’atmosphère présente.
4 |
le 6 juin 2019 12:55:19 par bongiraud |
bonjour,
Je reprocherais à Philippe un article trop dense abordant les problèmes environnementaux et politiques avec quelques allusions qui mériteraient d’être abondées par des faits ou des preuves. Cependant les conclusions, tant sur les axes possibles, que sur les "ré-orientations pour l’anarchisme" me paraissent intéressantes, malgré quelques raccourcis. Ceci m’amène à émettre quelques considérations, principalement sur la dégradation des conditions environnementales. Je ne suis ni météorologue, ni climatologue, cependant, depuis 35 ans que je vis à la campagne et que je la regarde ( la contemple aussi ) j’ai vu se dégrader les conditions environnementales : je voyais des hérissons, des queues-rousses, des chardonnerets etc., ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Certes aujourd’hui des sangliers viennent creuser sous mes sapins, des écureuils grimpent encore aux arbres, un chamois s’est réfugié dans la falaise et un lynx vient de faire son apparition ! C’est explicable puisque ces animaux, chassés de leur territoire d’origine, viennent se réfugier plus près des villages ou villes. C’est donc un changement d’habitus et de disparition des espèces animales. Donc nier ce fait, ce n’est pas être lucide ! Mais il est vrai, que ce changement de climat ou d’atmosphère, d’environnement ( les pesticides sont bien là comme les OGM ! ) est exploité par le capitalisme, puisque l’on sait très bien qu’il recycle tout ce qui se trouve face à lui ! Moi, personnellement, je suis pour une décroissance anarchiste. Mais comment parvenir à ce but ? Plutôt que de dénigrer la "gauche" il me semble utile de ne pas se recroqueviller sur soi-même et de tenter d’influencer les partis qui semblent lutter contre le capitalisme, ( la FI a des faiblesses, comme le parti communiste ) tout en posant haut et clair les buts à atteindre ! Certes les intellectuels et gens de gauche ont souvent trahi leur parole, mais certains sont encore bien présents et écrivent dans cette perspective révolutionnaire espérée ! Disons pour conclure, que la montée de l’extrémisme, du fascisme, est la conséquence du capitalisme et non celui de la gauche, malgré ses erreurs et ses manquements. Le libéralisme s’arrangera toujours de l’extrême droite mais pas de son opposé ( la gauche et l’extrême gauche... ). Je voudrais croire qu’une révolution par les urnes soit possible, ( on peut rêver ) mais par la rue, cela semble inéluctable. Quand les conditions seront-elles réunies ? Je ne suis pas non plus chiromancienne ! Fraternellement.
5 |
le 6 juin 2019 19:58:01 par passepartout |
le charlatan paul ehrlish n’a meme pas eu raison sur le climat, à mettre avec malthus et le giec dans les poubelles de l’histoire. Pour ceux que ca intéresse, maurice strong est l’une des clés de compréhension de cette arnaque climatique, créateur de la conférence de rio de la CCNUCC, du giec, etc. Son histoire, sa personne, sont éloquentes! Ses liens avec les rockefeller aussi.
Du WWF, ce qui est intéressant, c’est son fondateur, fabian huxley, frère du fameux aldous, les eugénistes verts...
Bref il manque quelques briques à cet article..
Toujours s’intéresser aux personnes-clés, le reste n’est que littérature..
6 |
le 6 juin 2019 22:49:49 par Konu |
J.adore cet article qui prévient des dangers d.un discours unique sans pensées particulières. Je me pose les mêmes questions que Philippe quand j.entends parler de la disparition des espèces...et que par ailleurs on entend si peu parler des nouvelles qui apparaissent...bref, beaucoup est dit et justement dit, parce que pensé, de plus le plan pour repartir sur d.autres bases est une reflexion pragmatique, non idéologique. Aujourd.hui c.est ça l.Anarchie : se passer des idéologies et du vote, mais non d.assemblées, pour faire ensemble.
7 |
le 8 juin 2019 17:46:45 par Philippe |
Ne perdons pas de vue que l’on ne peut pas tout dire dans un simple article. Celui-là se contentait de tirer un bilan politique des dernières élections européennes, ou du moins d’essayer.
Le constat est là : les écologistes ont gagné, la Macronie n’a pas perdu, les deux vont tirer les marrons ( politiques ) du feu, on va bientôt voir les nouvelles alliances sous le spectre du post-fascisme.
Sur le fond, constater la victoire politique du discours écolo-catastrophiste et collapsologique sur "la fin du monde" ne signifie pas que les conditions de vie de l’humanité se soient améliorées partout dans le monde, ni même détériorées partout de la même façon, ni accepter tout ça !
Ne retombons pas dans le panneau du "il ne faut pas désespérer Billancourt".
Juste deux éléments à partir du propos de Bongiraud :
- Le constat ( métropolitain ) sur les sangliers, les chardonnerets, le lynx ou le chamois vise juste car il montre la complexité des phénomènes, et donc de leur cause. Si l’on prend l’exemple du loup, je ne suis toutefois pas sûr que ce soit la dégradation de l’environnement qui soit à l’origine de leur extension en France, mais davantage l’exode rural.
Quant à la "décroissance", même affublée d’un adjectif ( "anarchiste", "de gauche", "écologiste", "chrétienne"… ), je me demande toujours ce que cela signifie pour les millions de crève-la-faim. Décroître quoi ? Ou croître quoi ? Attention à l’ambiguité d’un concept fourre-tout ( comme celui de "souverainisme" ), et, au fond, pas clair du tout. Ce n’est pas un hasard si Alain de Benoist se revendique de la "décroissance".
- Concernant le climat, le récente tempête Miguel ( 7 juin 2019 ) a beaucoup embêté les prévisionnistes de Météo-France car elle fut imprévue. Logique puisqu’elle ne rentre pas dans leur schéma habituel, c’est-à-dire dans leur théorie générale de l’atmosphère sur laquelle est basé tout leur paramétrage informatique.
Rappelons que la théorie des AMP ( anticyclones mobiles polaires ), avancée par le climatologue Marcel Leroux mais critiquée par Météo France et le GIEC, avait prévu et expliqué, elle, la fameuse tempête de 1999. Il ne s’agit pas de dire que cette théorie soit la bonne : comme toute théorie scientifique, elle est à discuter. Mais, justement, nous faire croire qu’il n’y en a qu’une, ce n’est pas de la pensée libre, c’est du dogme. Et qui dit dogme, dit des faiseurs de dogme, des dirigeants, et des raisons pour le faire. Sauf à croire que les "scientifique" soient "neutres"…
Notons aussi au passage l’absence de tout débat sur les théories climatiques à l’école ou à la télé, et pourtant c’est fichtrement intéressant. Il semblerait aussi que de nombreux militants ne songent pas à mettre leur nez là-dedans.
Quant aux personnages-clefs évoqués à juste titre par Passe-Partout, on pourrait allonger la liste, même si Maurice Strong est un bon résumé de l’arnaque en cours ( cf. Climat et capitalisme vert, Nada éd, 2015 ).
Philippe ( 42 ), le 8 juin.