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Cinéma
par Christiane Passevant • le 26 juillet 2016
Je me tue à le dire
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Film de Xavier Seron
Au début, ça surprend… Et après aussi. Et si l’on se moquait de la mort ? Autant rire de l’inéluctable propose Xavier Seron avec ce premier long métrage totalement à contre courant du flot d’images et de sons qui arrivent sur les écrans chaque semaine.
Je me tue à le dire, il s’agit là d’humour noir, de sourire en coin, d’un clown triste et hypocondriaque qui s’invente une mort imminente à force de penser à ses mamelons… Seins et saints (avec l’auréole) se croisent et se permutent en anticipant les étapes mammaires du héros de l’histoire.
En fil rouge, une voix off — celle de Jean-Jacques Rausin — atone, impavide, frôlant l’ennui ou la désillusion et débitant des commentaires philosophiques inattendus : « Il paraît qu’au moment de mourir, on revoit le film de sa vie. Ça risque d’être chiant. » Ou encore « Tout ça, c’est la faute de ma mère. En me donnant la vie, elle m’a donné la mort. » Et voilà qu’Œdipe et son complexe s’invitent dans une bagnole de livraison, histoire de brouiller les pistes.
Bon je reprends… C’est l’histoire d’un mec plutôt paumé ayant une relation d’interdépendance avec sa mère. Jusqu’ici c’est simple, mais très vite ça se complique pour Michel Peneud ou Michel-Minou, crucifié entre sa petite amie et sa mère malade, coincé de surcroît entre l’essayage de cercueil, le compte à rebours, les castings, le boulot au magasin d’électroménager, la tribu de chats adoptés par sa mère qu’il faut nourrir et les courses au super marché. Pas étonnant qu’il n’ait pas en vie de revoir le film de sa vie au moment de mourir !
Je me tue à le dire de Xavier Seron est une surprise d’humour acide, de burlesque à la Ubu et de conte ordinaire déjanté. Chaque séquence est servie par une bande de comédien.nes allant à fond dans leurs rôles, s’en donnant à cœur joie dans les associations les plus drôles et les plus décalées. Cela donne une suite de rencontres qui jalonnent le film, rebondissent sur l’absurde de situations et se jouent des tabous.
Décidément, comme l’explique le réalisateur dans notre entretien, c’est un travail d’équilibriste. Xavier Seron mélange ses inspirations cinématographiques — Tati, Bertrand Blier, Wes Anderson et bien d’autres, auxquels j’ajouterai un zest de Monty Python —, détourne avec facétie des images religieuses baroques — La femme à barbe de José de Ribera, la Lactation miraculeuse de saint Bernard d’Alonso Cano — pour se les réapproprier à sa manière très personnelle et en affubler Michel-Minou sanctifié, auréolé, maternellement adoré. On peut donc s’attendre à tout !
Je me tue à le dire de Xavier Seron, autrement dit une chronique sociale et familiale grinçante sur fond de noir et blanc contrasté et graphique, qui s’accompagne d’une bande son dans la foulée des images, c’est-à-dire décalée.
Avec Jean-Jacques Rausin, Myriam Boyer, Serge Riaboukine, Fanny Touron… Une musique originale de Thomas Barrière, Je me tue à le dire de Xavier Seron est sur les écrans depuis le 6 juillet.
Je me tue à le dire, il s’agit là d’humour noir, de sourire en coin, d’un clown triste et hypocondriaque qui s’invente une mort imminente à force de penser à ses mamelons… Seins et saints (avec l’auréole) se croisent et se permutent en anticipant les étapes mammaires du héros de l’histoire.
En fil rouge, une voix off — celle de Jean-Jacques Rausin — atone, impavide, frôlant l’ennui ou la désillusion et débitant des commentaires philosophiques inattendus : « Il paraît qu’au moment de mourir, on revoit le film de sa vie. Ça risque d’être chiant. » Ou encore « Tout ça, c’est la faute de ma mère. En me donnant la vie, elle m’a donné la mort. » Et voilà qu’Œdipe et son complexe s’invitent dans une bagnole de livraison, histoire de brouiller les pistes.
Bon je reprends… C’est l’histoire d’un mec plutôt paumé ayant une relation d’interdépendance avec sa mère. Jusqu’ici c’est simple, mais très vite ça se complique pour Michel Peneud ou Michel-Minou, crucifié entre sa petite amie et sa mère malade, coincé de surcroît entre l’essayage de cercueil, le compte à rebours, les castings, le boulot au magasin d’électroménager, la tribu de chats adoptés par sa mère qu’il faut nourrir et les courses au super marché. Pas étonnant qu’il n’ait pas en vie de revoir le film de sa vie au moment de mourir !
Je me tue à le dire de Xavier Seron est une surprise d’humour acide, de burlesque à la Ubu et de conte ordinaire déjanté. Chaque séquence est servie par une bande de comédien.nes allant à fond dans leurs rôles, s’en donnant à cœur joie dans les associations les plus drôles et les plus décalées. Cela donne une suite de rencontres qui jalonnent le film, rebondissent sur l’absurde de situations et se jouent des tabous.
Décidément, comme l’explique le réalisateur dans notre entretien, c’est un travail d’équilibriste. Xavier Seron mélange ses inspirations cinématographiques — Tati, Bertrand Blier, Wes Anderson et bien d’autres, auxquels j’ajouterai un zest de Monty Python —, détourne avec facétie des images religieuses baroques — La femme à barbe de José de Ribera, la Lactation miraculeuse de saint Bernard d’Alonso Cano — pour se les réapproprier à sa manière très personnelle et en affubler Michel-Minou sanctifié, auréolé, maternellement adoré. On peut donc s’attendre à tout !
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PAR : Christiane Passevant
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