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par le guetteur • le 16 août 2021
Guetteur juin 2021 Une histoire de drones, histoire drôle ?
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Articl
C’est une histoire tout à fait représentative de notre monde numérisé. Quand les premiers drones sont apparus dans les magasins de jouets au même titre que les voitures télécommandées, j’ai trouvé cela tout à fait intéressant, rigolo, même. Ça n’a pas duré. Donc voici un petit voyage aux pays de ces pas si drôles d’engins.
D’abord un peu de traduction. Drone en anglais signifie faux bourdon. Puis un peu de morphologie et enfin une liste d’emplois possibles.
À la télé. Les amateurs de séries télévisées auront remarqué l’augmentation de vues prises du ciel au cours de ces émissions. Les drones équipés de caméras haute définition étaient à l’œuvre, pour des coûts bien moins élevés que l’hélicoptère traditionnel.
En manifs. Juste avant Noël dernier, celui de l’année confinée, le Conseil d’État a interdit l’utilisation de drones pour surveiller du ciel ceux qui plus bas s’obstinent à se promener en nombre en dénonçant ceux qui voudraient les voir de haut. Pour inverser cette décision, toujours selon ce Conseil, il suffirait d’un texte législatif autorisant cette pratique. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, la loi « Sécurité globale » envisage ce type d’autorisation. Ouf !
En Ukraine. La Turquie vient de fournir au gouvernement de Kiev des drones armés. Il faudra se souvenir de leur nom : Bayraktar TB2. Ils semblent déjà avoir fait leurs preuves en Libye, en Syrie et en Arménie. Leurs preuves ; dans ce cas, ce mot fait vomir.
Dans la République populaire de Donetsk – l’État autoproclamé de l’est de l’Ukraine – un enfant a été tué par une frappe de drone ukrainien le 3 avril. Le drone en question aurait largué un explosif à Aleksandrovskoye, près de la ville de Yenakievo, comme le rapporte l’agence Tass, qui cite un communiqué des rebelles.
Une histoire de vaches. Faire la différence entre deux de ces animaux, les reconnaître par leur race, voilà souvent la gageure à laquelle les gens des villes se perdant dans les campagnes, sont confrontés si leur curiosité va jusque-là. Bientôt il y aura une solution. La production bovine est "l’industrie agricole la plus importante" des USA, contribuant à hauteur de 66 milliards de dollars à l’économie américaine. Mais elle est mise à mal par le changement climatique, la diminution de la main-d’œuvre et l’aménagement du territoire. Rendre le secteur de l’élevage plus efficace grâce à des technologies intelligentes peut aider à surmonter bon nombre de ces difficultés. Une équipe de chercheurs a reçu près d’un million de dollars pour poursuivre son projet de drone : patrouiller les pâturages pour localiser le bétail, et surveiller les indicateurs de santé. Pour que cela soit possible, ils doivent trouver un moyen d’identifier et de suivre des vaches spécifiques. Ils se sont tournés vers la reconnaissance faciale des vaches. L’équipe teste des algorithmes informatiques pour rendre ce dernier exploit possible, car la technologie actuelle d’identification faciale est conçue pour reconnaître les visages humains, pas les bovins. Des caractéristiques telles que le nez, par exemple, peuvent servir d’empreintes digitales pour les vaches, bien qu’un élément aussi basique que la saleté puisse perturber le logiciel.
En Inde, dans une région contrôlée par la guérilla maoïste une attaque par drone de la police locale aurait abouti à la mort d’une vache.
Aux USA, reconnaître par une décoration la valeur des pilotes de drones ne va pas de soi. Des anciens combattants américains ont contesté le courage de leurs collègues en activité qui vont à la guerre en restant dans leur fauteuil, le joystick à la main. Le Pentagone devrait créer une médaille spécifique récompensant ceux qui font la guerre en ligne. Ouf ! Quel humour déplacé ! Car l’armée américaine peine à recruter des pilotes pour faire voler les milliers de drones déployés au Moyen-Orient, en Afghanistan et dans certaines régions d’Afrique, certains souffrant de surmenage ou de maux psychologiques. Je ne comprends pas : les mêmes passent pourtant des heures à tirer sur tout ce qui bouge au cours de jeux en ligne. Quelle différence ?
Après les vaches, les manifestants. Le site d’information Forbes, qui nous a plutôt habitués à nous donner les classements des plus grandes fortunes, en date du 18 février dernier, nous apprend que « les drones avec reconnaissance faciale sont prêts à voler, mais le monde n’est pas encore prêt » ! Une start-up israélienne aurait breveté des technologies de reconnaissance faciale basées sur des drones. Ce brevet a un doux nom : « Positionnement adaptatif des drones pour une reconnaissance faciale améliorée » Souriez ! Vous êtes filmés.
Maintenant, un concours. Peut-être verra-t-on bientôt des manifestants avec de très longues ficelles, au bout desquelles il y aura des ballons d’enfant gonflés à l’hélium et sur ces ballons une belle photo pour faciliter le travail des drones…
Le Guetteur
D’abord un peu de traduction. Drone en anglais signifie faux bourdon. Puis un peu de morphologie et enfin une liste d’emplois possibles.
À la télé. Les amateurs de séries télévisées auront remarqué l’augmentation de vues prises du ciel au cours de ces émissions. Les drones équipés de caméras haute définition étaient à l’œuvre, pour des coûts bien moins élevés que l’hélicoptère traditionnel.
En manifs. Juste avant Noël dernier, celui de l’année confinée, le Conseil d’État a interdit l’utilisation de drones pour surveiller du ciel ceux qui plus bas s’obstinent à se promener en nombre en dénonçant ceux qui voudraient les voir de haut. Pour inverser cette décision, toujours selon ce Conseil, il suffirait d’un texte législatif autorisant cette pratique. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, la loi « Sécurité globale » envisage ce type d’autorisation. Ouf !
En Ukraine. La Turquie vient de fournir au gouvernement de Kiev des drones armés. Il faudra se souvenir de leur nom : Bayraktar TB2. Ils semblent déjà avoir fait leurs preuves en Libye, en Syrie et en Arménie. Leurs preuves ; dans ce cas, ce mot fait vomir.
Dans la République populaire de Donetsk – l’État autoproclamé de l’est de l’Ukraine – un enfant a été tué par une frappe de drone ukrainien le 3 avril. Le drone en question aurait largué un explosif à Aleksandrovskoye, près de la ville de Yenakievo, comme le rapporte l’agence Tass, qui cite un communiqué des rebelles.
Une histoire de vaches. Faire la différence entre deux de ces animaux, les reconnaître par leur race, voilà souvent la gageure à laquelle les gens des villes se perdant dans les campagnes, sont confrontés si leur curiosité va jusque-là. Bientôt il y aura une solution. La production bovine est "l’industrie agricole la plus importante" des USA, contribuant à hauteur de 66 milliards de dollars à l’économie américaine. Mais elle est mise à mal par le changement climatique, la diminution de la main-d’œuvre et l’aménagement du territoire. Rendre le secteur de l’élevage plus efficace grâce à des technologies intelligentes peut aider à surmonter bon nombre de ces difficultés. Une équipe de chercheurs a reçu près d’un million de dollars pour poursuivre son projet de drone : patrouiller les pâturages pour localiser le bétail, et surveiller les indicateurs de santé. Pour que cela soit possible, ils doivent trouver un moyen d’identifier et de suivre des vaches spécifiques. Ils se sont tournés vers la reconnaissance faciale des vaches. L’équipe teste des algorithmes informatiques pour rendre ce dernier exploit possible, car la technologie actuelle d’identification faciale est conçue pour reconnaître les visages humains, pas les bovins. Des caractéristiques telles que le nez, par exemple, peuvent servir d’empreintes digitales pour les vaches, bien qu’un élément aussi basique que la saleté puisse perturber le logiciel.
En Inde, dans une région contrôlée par la guérilla maoïste une attaque par drone de la police locale aurait abouti à la mort d’une vache.
Aux USA, reconnaître par une décoration la valeur des pilotes de drones ne va pas de soi. Des anciens combattants américains ont contesté le courage de leurs collègues en activité qui vont à la guerre en restant dans leur fauteuil, le joystick à la main. Le Pentagone devrait créer une médaille spécifique récompensant ceux qui font la guerre en ligne. Ouf ! Quel humour déplacé ! Car l’armée américaine peine à recruter des pilotes pour faire voler les milliers de drones déployés au Moyen-Orient, en Afghanistan et dans certaines régions d’Afrique, certains souffrant de surmenage ou de maux psychologiques. Je ne comprends pas : les mêmes passent pourtant des heures à tirer sur tout ce qui bouge au cours de jeux en ligne. Quelle différence ?
Après les vaches, les manifestants. Le site d’information Forbes, qui nous a plutôt habitués à nous donner les classements des plus grandes fortunes, en date du 18 février dernier, nous apprend que « les drones avec reconnaissance faciale sont prêts à voler, mais le monde n’est pas encore prêt » ! Une start-up israélienne aurait breveté des technologies de reconnaissance faciale basées sur des drones. Ce brevet a un doux nom : « Positionnement adaptatif des drones pour une reconnaissance faciale améliorée » Souriez ! Vous êtes filmés.
Maintenant, un concours. Peut-être verra-t-on bientôt des manifestants avec de très longues ficelles, au bout desquelles il y aura des ballons d’enfant gonflés à l’hélium et sur ces ballons une belle photo pour faciliter le travail des drones…
Le Guetteur
PAR : le guetteur
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