Nous sommes le 24 janvier. Ni l’été, ni les températures élevées, et encore moins les pressions et menaces dont le gouvernement use depuis son arrivée au pouvoir, n’ont eu raison de l’ampleur de la première grève générale que Milei essuie en réponse à ses abus.

Les transports publics étaient bondés. Ouvriers, retraités, familles, assemblées de quartier, groupes d’artistes et autres secteurs de personnes auto-convoquées se rassemblaient au centre de Buenos Aires. Le nombre de banderoles avec des slogans variés est le symptôme d’un peuple qui ne suit pas un drapeau et ne cherche pas à attirer un secteur de la population en particulier. Les rues étaient remplies d’Argentins et de migrants opposés au DNU 70/2023 et à la loi Omnibus.

Du nord, de l’ouest et du sud de la banlieue de Buenos Aires sont venus des syndicats, des groupes auto-organisés, des groupes environnementaux, des féministes, des organisations de défense des droits humains et autres pour faire usage du droit constitutionnel de mobilisation et de grève. Le dispositif anti-piqueteros a été débordé par l’appel massif des différents secteurs qui ont défilé en bloquant les rues du centre-ville de Buenos Aires.
L’ampleur des mobilisations dans d’autres villes du pays également exprime le rejet des mesures brutales du gouvernement et renforce les sentiments collectifs d’un peuple que l’on croyait endormi.

De Bariloche à Mar del Plata, de Mendoza à Rosario, de Santiago del Estero à Ushuaia, pour ne citer que quelques villes, des manifestations ont eu lieu dans tout le pays. La solidarité internationale était également présente : plus de 100 centrales syndicales du monde entier se sont prononcées en faveur de la grève et en rejet du Mega DNU et de la loi Omnibus, avec d’importantes mobilisations.
Le collectif, la communauté, la solidarité, bref l’unité des travailleurs a pris le pas sur la méchanceté, l’égoïsme et la politique gouvernementale, dont les menaces ont été une fois de plus ridiculisées.

Alors que la mobilisation se développait, la nouvelle tombait que les sessions législatives étaient reportées pour le reste de la semaine. L’intérêt désespéré d’adopter automatiquement la loi [NdT. Malgré les négociations de la veille avec la droite pour obtenir la majorité] n’a pas pu se concrétiser.

La doctrine du choc n’a pas pu donner le coup d’envoi.

par ANRed, 24 janvier 2024

Traduction de l’espagnol par le Secrétariat aux Relations internationales de la Fédération anarchiste le 24 janvier 2024

Note de la traductrice : "La hausse du niveau d’inflation depuis la dévaluation de décembre a pulvérisé le pouvoir d’achat des salaires en général", selon le Centre de recherche et de formation (Cifra) de la Centrale des travailleurs d’Argentine CTA). L’augmentation de l’IPC (indice des prix à la consommation) a été de 25,5%.