Les personnes âgées représentent un quart de la population en Ukraine et selon un rapport d’Amnesty International, les premières victimes de la guerre (34% des civils tués). Isolement, handicap, manque de moyens, dépendance, logements sans électricité, ni gaz, ni eau courante, fenêtres ou toit endommagés laissant passer pluie, neige et froid...
Les refuges n’ont plus les ressources nécessaires pour répondre à leurs besoins, en particulier si elles sont handicapées.
Dans les zones occupées, les forces russes restreignent sévèrement l’accès à l’aide humanitaire, en violation flagrante du droit international et mettent en péril la vie des personnes âgées. Il n’existe aucun traité mondial sur les droits des personnes âgées.

Jusqu’à quand ?

Des difficultés pour se reloger : perdre son logement ou être déplacé par la guerre, impose de retrouver un logement, mais les retraites sont souvent bien inférieures au minimum vital. La pension moyenne est de 112 € et progresse moins que la forte inflation. Les abris sont en grande partie physiquement inaccessibles aux personnes handicapées. En 6 mois, 40.000 personnes âgées ont été placées dans des institutions publiques.
Amnesty International demande, pour les personnes âgées, de faciliter leur évacuation volontaire à l’étranger, de les faire figurer parmi les bénéficiaires prioritaires de l’aide financière, et pour les personnes handicapées de créer des logements adaptés.
L’aide aux Ukrainiens continue.
De toute l’Europe des convois solidaires de matériel partent toujours vers l’Ukraine, en trains, en camionnettes. Et c’est bien.
Mais c’est d’une paix juste dont les peuples ont besoin.
Mobilisons nous toujours davantage pour cet objectif.

Les Suédoises réclament une meilleure retraite.

"Les vieilles dames ont besoin de plus d’argent ! augmentez les pensions maintenant !".
Au nom de meilleurs droits pour les femmes, le système de retraite suédois est contesté depuis 10 ans.
Coiffées de bonnets rouges, symboliques, des mamies de la "Tantpatrullen" ( la patrouille des vieilles dames) se réunissent tous les jeudis à Stockholm, en face du Parlement. Elles réclament une revalorisation des pensions pour les femmes, pénalisées par un calcul basé sur le salaire et l’âge de départ. L’écart moyen entre les pensions des hommes est de 28%, le plus élevé des pays nordiques. Les pensions des femmes, de 1516€, sont inférieures de 642€ à celles des hommes, parce que les salaires sont plus bas et qu’elles travaillent à mi- temps pour s’occuper des enfants et du travail domestique.
En 1999, la Suède en plein tournant libéral a introduit dans son système une importante part de capitalisation : la somme cotisée par le salarié, placée sur les incertains marchés financiers, est divisée par le nombre d’années qu’il lui reste à vivre, selon l’espérance de vie moyenne. Cela incite les femmes aux faibles revenus à partir le plus tard possible pour avoir une "pension décente ". Elles partent en moyenne à 64,9 ans, 4 ans plus tard que les Françaises selon l’OCDE.
Parmi les retraitées, 17,2% sont à risque de pauvreté, contre 9 % des hommes, selon Eurostat. Elles sont 43% à bénéficier de la pension minimale garantie attribuée aux plus modestes, d’un montant de 978 €.
Qu’il soit français ou suédois, le modèle social est toujours basé sur l’exploitation de l’homme et de la femme par une minorité de possédants et possédantes.
Avec l’Ukraine le capitalisme nous rappelle qu’il est aussi fauteur de guerre.
À nous d’ouvrir d’autres voies et d’avancer vers le fédéralisme libertaire.

Jean-Jacques Chatelux
Groupe anarchiste Salvador Seguí