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par Coletivo AnarcoPunk Aurora Negra • le 10 août 2020
Eté 2020 : Des nouvelles du Brésil
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traduction de Serge
Nous avons reçu un document écrit par le "Coletivo AnarcoPunk Aurora Negra" qui appartient à l’"Iniciativa Federalista Anarquista-Brasil" adhérante de l’IFA. Le voici...
São Paulo, le 14 Juillet 2020
Aux compagnes et compagnons de l’IFA.
Salutations Anarchistes !
Le Collectif AnarcoPunk Aurora Negra (IFA/br-IFA) vous écrit du front de la bataille, de l’un des épicentres (mondiaux) de la pandémie du nouveau Covid-19 , dans la périphérie ouest de la ville de São Paulo, au Brésil (Amérique du Sud).
Le 20 mars, un état de calamité publique a été décrété en raison de la propagation de la pandémie d’un nouveau virus qui contaminait déjà et faisait des victimes mortelles dans plusieurs régions du monde et qui se trouvait maintenant au Brésil. Ainsi, le territoire contrôlé par l’État brésilien, reconnaît, même si cela contredit le président Jair Bolsonazi et le pouvoir exécutif, que nous allons entrer dans une crise égale ou pire de celle qu’ont subie la Chine et plusieurs régions du continent européen, l’Asie, l’Afrique, les États-Unis et l’Amérique latine.
Le pire est encore à venir ! Bolsonaro et ses partisans ont lancé une véritable campagne de propagande et de désinformation pour toute la population (y compris les soi-disant "fakenews") sur le virus et ses maux. En prétendant "ça n’existe pas", "c’était pour que les gens ne s’inquiètent pas", "c’était juste une petite grippe" et qu’ils allaient bientôt retrouver leur emploi pour que l’économie du pays retrouve sa croissance. Car il y a déjà eu de nombreux jours de quarantaine, de fermetures du commerce et de confinement dans certaines régions. Parce que les gens étaient informés et convaincus que la seule façon de ne pas être contaminés par le nouveau virus Corona était simplement de rester chez soi et de ne sortir dans la rue qu’en cas d’extrême nécessité et de suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé en matière de soins et d’assainissement (attaquée plusieurs fois par le président pour avoir accusé le gouvernement de ne pas adopter une attitude et un engagement plus marqués dans la lutte contre la crise sanitaire qui s’installait. Menaçant même de retirer le Brésil de l’OMS), car il n’y avait ni vaccin ni médicament pour le traiter. De nombreux décrets et changements dans les règles de conduite et les règles sociales imposées par la loi ont un caractère de guerre, avec des mesures et des jugements souvent sévères, autoritaires, répressifs et qui restreignent d’une certaine manière la liberté et la vie des populations et des personnes les plus vulnérables. La grande majorité d’entre eux sont ds indigènes, des noirs (et leurs descendants) issus de la classe ouvrière, pauvres et sans emploi, de la périphérie des villes et de la campagne !
Ici, selon des études plus approfondies, depuis le début de cette année, de nombreuses personnes sont infectées par le nouveau Covid-19. Originaire de Chine, où les premiers cas commencent à apparaître selon les spécialistes et qui arrive au Brésil amené de quelque part en Europe par des touristes venus se promener durant les mois de janvier et février. C’est une période de grande fête et de carnaval.
Il n’a pas fallu longtemps pour que plusieurs cas commencent à apparaître, rapportés par les journaux des grands médias, notamment reliant ce qui se passait en Chine, en Italie, en Angleterre, en France, aux États-Unis et dans d’autres pays (qui étaient déjà confrontés à la lutte contre la propagation et les décès causés par le nouveau coronavirus), à ce qui se passait au Brésil. Mais même ainsi, le gouvernement fédéral qui a un président militaire nazi-fasciste au pouvoir (pas un seul, plusieurs), avec des discours négationnistes et irresponsables (sur la pandémie) déclarait que ce qui se passait n’était pas vrai, et que ces informations étaient un complot des grands médias et de la "gauche" avec de fausses nouvelles pour provoquer la panique de la population. Et que tous se contamineraient entre eux afin que leur corps soit immunisé. (La soi-disant contagion de grupe).
Seulement, ce n’était pas le cas ! Car celui qui essayait de cacher la vérité au peuple était le président lui-même (parmi d’autres politiciens et dirigeants), son équipe de ministres et de partisans soumis à son projet d’État génocidaire qui est toujours en cours avec succès, comme nous pouvons le voir au cours de ces mois qui se sont écoulés, depuis la date de son entrée en fonction jusqu’à aujourd’hui. Nous vivons une véritable crise politique, économique, sociale et raciale qui ne fait qu’augmenter chaque jour, sur tout le territoire dominé par l’État brésilien avec des politiques d’extrême droite, non seulement du gouvernement de Bol$onaro, mais aussi des gouvernements des États et des municipalités d’autres tendances. Même de la soi-disant "gauche", dans les villes, dans les campagnes et dans plusieurs autres régions de ce pays continental de plus de 209,5 millions d’habitants. Les violations des droits de l’homme et les abus de pouvoir, c’est ce que nous voyons, vivons et souffrons tous les jours ici !
En raison de l’augmentation du nombre de cas d’infection par la Covid-19, le système de santé publique s’est effondré dans plusieurs États, les hôpitaux atteignant 80, 90 et jusqu’à 100 % d’occupation des lits occupés, incapables d’accueillir d’autres personnes. Cela démontre l’impréparation totale, le manque de moyens physiques et matériels et d’investissement nécessaire de la soi-disant puissance publique auprès de sa population (comme ils disent dans leurs campagnes). La plupart d’entre eux sont pauvres et défavorisés et n’ont ni assurance médicale ni accès aux hôpitaux privés, ce qui les oblige à attendre le décès d’une personne pour obtenir une place dans un lit d’une unité de soins intensifs (USI).
Il a également été constaté que partout, la quantité de respirateurs était (et est toujours) insuffisante pour répondre à la demande croissante qui apparaissait. Comme si cela ne suffisait pas, de nombreuses accusations de corruption et de fraude dans les appels d’offres de fonds publics qui étaient censés être destinés à la lutte contre la pandémie commencent à apparaître, où les politiciens et les hommes d’affaires, en plus de surfacturer les achats d’équipements inadéquats, détournent également l’argent qui serait nécessaire pour acheter des équipements et des intrants des hôpitaux et des régions les plus touchés, le transférant directement sur leurs comptes bancaires.
Et comme toujours, les politiciens, les élites bourgeoises et les capitalistes en général, font la fête avec l’argent du peuple. Cela représente une somme d’innombrables milliards de reals (qui aurait permis de sauver des centaines de vies). Ils ont promis la construction de plusieurs hôpitaux de campagne et de respirateurs (également insuffisants), mais qui n’ont jamais été livrés à la population. Y compris une aide financière de six cents à 1.200 reals pour tromper les gens, qui ne sont pas non plus versés à la plupart des personnes qui en ont vraiment besoin.
Les médecins et les professionnels de la santé travaillent sous une forte pression depuis le début de la pandémie, sans repos, sans conditions minimales de prévention ni reconnaissance digne pour avoir une bonne efficacité. Beaucoup sont stressés et en détresse, loin de leur famille, sont infectés et meurent à cause de l’exposition à des patients infectés pendant leurs heures de travail (selon les données officielles, cela représente 12 % du nombre total de cas). Même sont harcelés, menacés et agressés dans la rue par des personnes aliénées et violentes (les partisans du président, appelés les les Bolsominions).
Dans les cimetières, une autre catastrophe ! Fonctionnant jour et nuit, ils sont de plus en plus pleins et sans espace pour enterrer les morts qui arrivent depuis les collines dans des corbillards. Presque toujours en attente d’un endroit qui se libère, dans des véhicules réfrigérés, beaucoup sans même que la famille puisse veiller ou faire ses derniers adieux. Ils sont simplement mis dans des sacs, le cercueil scellé, mis dans la tombe sans qu’il y ait de veillée mortuaire ni de derniers hommages de leurs proches.
Dans des régions comme le nord du Brésil (Manaus/Amazonas), la situation était si grave et incontrôlable que des "fosses communes" ont été ouvertes, plusieurs corps jetés et enterrés en même temps, les uns sur les autres ! De véritables images d’horreur et de négligence publique sont vues et enregistrées chaque jour sur tout le territoire.
La grande majorité des personnes infectées et tuées par la nouvelle Covid-19 dans le pays sont des pauvres, des indigènes, des noirs et des habitants des favelas, des périphéries des villes, des champs, des villages, des grands centres aux endroits les plus éloignés du pays. Le virus n’a épargné personne, même avec la quarantaine et la prévention adoptées et suivies par les personnes qui ont adhéré aux mesures de protection. De nombreuses régions n’ont atteint que 50 % (ou moins) de l’adhésion de la population.
Et dès le début, certains hommes politiques (dont l’ignoble et anonyme président méprisable Bolsonazi), ainsi que les patrons et les hommes d’affaires (qui détiennent le pouvoir et la richesse), imposant la réouverture du commerce et le retour au travail, en partie interrompus par des décrets publics officiels dans certaines régions. Pour eux, ce qui compte, ce sont les profits et l’argent, non la vie de millions de travailleurs qui, chaque jour, se lèvent tôt, laissent leur famille à la maison, sortent pour être exploités, s’exposant ainsi au risque quotidien et inévitable de contamination et de mort.
Cette cruelle "grippe" (ainsi appelée par l’irresponsable Président de la République), toujours sans vaccin ni traitement adéquat, et qui n’a même pas atteint son apogée ici au Brésil, a déjà tué à ce jour (20/07/2020) bien plus de 79 488 de personnes (selon les chiffres officiels du Ministère de la santé qui profite de la situation de calamité publique) et a déjà amené le remplacement de 3 ministres au milieu de cette pandémie, pour un enjeu politique et la défense des propres du président génocidaire, qui cache des données et des informations importantes et est aujourd’hui dirigé par un général d’armée qui n’est même pas médecin. Ces dernières 24 heures, plus de 23 265 cas et 753 décès ont été confirmés. Environ 2 098 389 personnes sont ou ont été contaminées par le Sars-Co V-2.
Pour l’instant, le deuxième plus grand nombre de cas sur la planète, après les États-Unis, a dépassé la barre des 2 millions de cas officiellement confirmés le 17 juillet dernier, selon le Ministère de la santé et le Conseil national des Secrétaires à la santé. En raison, entre autres facteurs, du manque de soins et de politiques publiques d’extermination des populations les moins favorisées qui habitent ici. Et pire encore, selon les experts les chiffres officiels sont sous-estimés et ne reflètent pas la véritable réalité du chaos qui règne ici et les chiffres réels sont beaucoup plus élevés (environ dix fois plus), en raison de l’absence de tests de masse dans la population, du manque de registres, des déviations et du refus d’information. Sur les dix pays où l’on compte le plus grand nombre de nouveaux cas d’infection, cinq se trouvent en Amérique latine.
Et d’autre part...
La résistance, l’organisation et la lutte populaire continuent !
Ces dernières semaines, d’importantes manifestations populaires ont eu lieu dans différentes régions du Brésil, qui ont donné lieu à des dénonciations publiques et à des discussions sur la répudiation du Président, sur l’anti-fascisme, l’antiracisme, l’expulsion de Bolsonaro et de ses partisans, l’oppression, l’augmentation des violences policières et les meurtres de jeunes noirs et d’indigènes dans les périphéries et les bidonvilles, qui font la une des journaux et des médias sociaux. Venant de Porto Alegre, São Paulo, Rio de Janeiro, Minas Gerais, entre autres, ils se sont répandus et ont gagné la sympathie de ceux qui se battent. Au fur et à mesure que la propagande et l’organisation se répandaient par différents moyens, la révolte, les réflexions et la remise en cause des normes sociales se sont également accrues.
À São Paulo, dans le but de faire retentir dans la rue le cri Antifasciste s’ajoutant au drapeau Antiraciste, de rompre le silence du confinement contre le covid-19, et dans le but d’appeler toute la population à affronter les partisans du président (et sa politique génocidaire) Jair Bolsonaro (qui se rassemblent dans les rues le week-end dans certaines capitales, notamment en portant le drapeau d’un parti nazi en Ukraine et d’autres symboles), s’opposer à la demande d’intervention militaire et réclamer la démocratie. D’abord organisés par des fans de différentes équipes de football se nommant antifascistes, idéalisés par les « Gaviões da Fiel » (SP/Corinthiens), ils ont été rejoints par des Punks, Rappeurs, Anarchistes et d’autres membres de la tmouvance libertaire, et sont descendus dans la rue avec union et force dans une manifestation d’action directe, de désobéissance civile et de solidarité, redonnant ainsi toute son importance au fait d’être toujours vigilant, organisé et de manifester contre toute forme d’oppression. Cela sert aussi à signifier aux fascistes, aux boursiers et à leurs épigones, qu’ici aussi « Ils ne passeront pas ! »
Nous savons qu’en temps de pandémie, nous devons faire attention et éviter les regroupements et ne pas nous exposer à la contamination de ce nouveau virus. Cependant, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et regarder les fascistes descendre dans la rue et dominer la politique et toute la société avec leurs idées rétrogrades, souhaitant la dictature, l’emprisonnement et le génocide aux soi-disant "minorités". Nous ne pouvons pas laisser les hommes politiques faire ce qu’ils veulent aux dépens des citoyens, sans au moins exprimer notre indignation et notre répudiation de tout cela.
Nous devons réfléchir à toute cette situation actuelle, et ensemble nous échangeons sur les buts et les moyens de faire face à la fois aux conséquences causées par la Covid-19 dans la population et dans toute la société, et en même temps au virus de ce fascisme social, économique, politique et ethno-racial qui, avec le capitalisme, nous tue quotidiennement depuis des siècles !
Tout le soutien à la lutte Antifasciste ! Tout le soutien à la lutte Antifraciste et à la liberté !
Dans le respect de la diversité, action directe et sensibilisation contre l’oppression et l’aliénation.
D’autres manifestations sont organisées, se déroulent et prennent forme dans les rues. Les racistes, les fascistes ne passeront pas.
Les gens ont dit : "Assez !
Indignés par la montée du fascisme et l’audace des partisans du président Bolsonaro, qui descendent dans la rue tous les week-ends pour demander une intervention militaire, la fermeture du congrès national et du STF (Tribunal suprême fédéral), le retour de la dictature et d’autres situations anormales, des appels à des manifestations/actes à caractère antifasciste et de défense de la démocratie, lancés par des supporters de football organisés, se poursuivent. Parmi eux, Gaviões da Fiel, Democracia Corinthiana, et trois autres équipes, dont São Paulo, Santos et Palmeiras Antifascista. Toujours avec la participation de punks, d’anarchistes, de rappeurs, de collectifs et d’autres adeptes de caractère libertaire et sympathisants. Montrant son indignation totale et son rejet des idées des fascistes et des boursiers qui se développent dans le pays, cette action pacifique a conduit à des interpellations par la police, qui protégeait la manifestation des partisans du président. Il y a eu des confrontations tant avec la police qu’avec les néofascistes sans uniforme que nous appelons les boursiers ! Le message a été donné : nous ne resterons pas passifs dans cette guerre !
Une semaine auparavant, dans la ville de Porto Alegre (Rio Grande do Sul), il y avait également eu une manifestation antifasciste, au cours de laquelle un cortège de nationalistes en faveur du Bolsonaro a été empêché, faisant battre en retraite ses partisans face à la rue. Aux cris de : - "Recule fasciste, recule" ! des centaines d’antifascistes de divers mouvements ont fait reculer les partisans fanatiques de la dictature bolsonariste mettant fin à leur acte d’atteinte à la liberté et à la vie. Les antifascistes ont fermé les rues avec drapeaux et bannières rejetant toute forme d’oppression et pour la liberté !
Il n’a pas fallu longtemps pour que les initiatives populaires se répandent dans les autres États du pays. Donner une voix aux revendications des programmes antiracistes portés par le mouvement noir (MNU-Movimento Negro Unificado) et le mouvement indigène, tant pour dénoncer la mort de jeunes noirs dans les périphéries, les bidonvilles et les violences policières, que pour lutter contre ce que nous appelons le génocide et les attaques contre les forêts, les villages et leurs dirigeants ! Encore plus depuis la répercussion de la mort de George Floyd aux États-Unis et tant d’autres cas qui se produisent ici au Brésil (comme dans les États de São Paulo, Rio de Janeiro, Bahia, Minas Gerais, Amazonas) qui ont servi d’inspiration, d’encouragement et de continuation du débat dans cette lutte très importante, hier, aujourd’hui et toujours.
Toujours en se rappelant que "les vies indigènes comptent aussi" et sont fauchées dans les collines par ce que nous appelons l’ethnocide ! Les voix en défense des peuples indigènes résonnent également dans tous les coins et les manifestations, les dénonciations et la solidarité se poursuivent pour défendre nos vies et nos ancêtres.
Le mouvement noir appelle à des manifestations pour que ceux qui le peuvent, tout en prenant soin de leur santé et de celle des autres, descendent dans la rue et manifestent de manière collective et organisée contre le racisme, le fascisme, la politique génocidaire de l’État, le gouvernement Bolsonaro et pour la défense de la démocratie. Une fois de plus, les mouvements sociaux, les femmes, les indigènes, les LGBTQIA, les anarchistes, les punks, les rappeurs, les partisans de l’organisation antifasciste, les collectifs et divers groupes sont descendus dans la rue pour défendre la cause de la liberté, de la vie et du bien vivre. Le mouvement des terre (MST) et des sans-abri lance également leurs manifestations de répudiation et de soutien aux actes pour la liberté. Ensemble, au moins dans ces moments légitimes d’expression, d’indignation et de soulèvement populaire.
Tout cela au milieu de la pandémie avec un nombre croissant de personnes contaminées et tuées par la Covid-19. Comme toujours, la police arrive et commence à agresser les manifestants qui réagissent aussi comme ils peuvent, beaucoup sont même arrêtés arbitrairement et violemment pour avoir manifesté légitimement.
Nous pouvons signaler de nombreux cas relevant du racisme, des meurtres et des abus de pouvoir dont la population souffre quotidiennement dans diverses régions de ce pays continental. Tout cela de manière lâche et inhumaine. (La police et le terrorisme d’État ne sont pas confinés). Ainsi que des personnes (dont des enfants) qui sont assassinées dans les rues ou dans leurs propres maisons dans cette guerre sociale dans laquelle nous vivons, par la police, les milices et les groupes d’extermination. Les incendies dans les forêts et les invasions des terres indigènes par les bûcherons, les hommes armés et les éleveurs encouragés par le président du Brésil lui-même et son corps de politiciens évangéliques et d’agriculteurs meurtriers, tuent également notre peuple tous les jours, sans qu’il y ait de troubles sociaux.
Les gens descendent dans la rue tous les jours et à chaque fois des corps tombent à cause de la violence et de la négligence des dirigeants. Pour les pauvres de la périphérie, il existe un autre concept et une autre interprétation de la mort. À propos de la mort.
Et même avec la menace de contamination par la Covid-19 et les recommandations de l’O.M.S (Organisation mondiale de la santé), il est préférable de sortir dans la rue et de protester, plutôt que de vivre dans la peur et de mourir dans sa propre maison ou par la main de la police et de ses organes répressifs. Ici, la lutte quotidienne est pour la survie. Mais il semble que vivre ou mourir en combattant est mieux que de rester assis à regarder nos frères, nos sœurs, nos fils et nos filles se faire assassiner et massacrer dans cette guerre que nous vivons.
Le 15 juin (2020), un autre jeune homme, âgé de 15 ans seulement, a été violemment assassiné par deux policiers à la porte de sa maison et son corps jeté sur un terrain dans la ville de Diadema dans l’État de São Paulo. Les membres de la famille, les résidents et les mouvements sociaux ont passé trois jours à manifester et à se battre dans les rues et près de l’endroit où l’adolescent a été tué (il a été enlevé devant sa maison et assassiné, les actes se sont produits dans le quartier où il vivait). La police a envahi le quartier et a commencé une bataille avec beaucoup de violence par l’intermédiaire de ses agents, avec tirs de balles et lancer de bombes à gaz. La population indignée par tant d’oppression tient des barricades et résiste à la répression, car elle ne voulait qu’exprimer son indignation aux dirigeants et à l’ensemble de la société contre ce fait brutal et banal qu’est l’assassinat de jeunes dans les périphéries. La police, comme toujours, a utilisé des armes lourdes, tirant des balles en caoutchouc (en plus d’être équipé d’une arme à feu), voitures blindées, troupes de choc, bombes lacrymogènes, effet moral et beaucoup de violence, agressant tous ceux qui se trouvaient dans les rues du quartier et empêchant les gens de rentrer chez eux. Les gens réagissent. Les gens ont toujours réagi !
Action directe comme vecteur de transformation de la vie quotidienne avec ceux d’en bas.
En faveur de la révolution, de la conscience ethnique, de la classe et de la désobéissance civile.
Pour la vie et la paix, plus jamais l’armée et le fascisme !
Sur les peuples indigènes : S.O.S Peuples indigènes
Les indigènes sont déjà considérés, en proportion, comme les plus grandes victimes des cas de Covid-19 au Brésil avec un nombre de 150 % supérieur à la moyenne nationale (selon les enquêtes, les cas parmi les indigènes sont 3 fois plus nombreux que dans la population générale). Selon le coordinateur des organisations indigènes du bassin de l’Amazone, il y a déjà plus de 1 800 indigènes (de 67 peuples différents) qui ont été contaminés par le coronavirus dans la région et plus de 548 morts dans les villages. En réalité on ne connaît pas le nombre exact de cas parmi les indigènes vivant dans les villages ou dans un contexte urbain.
Environ 99 peuples indigènes sont directement touchés par la pandémie. Elle a aussi touché des populations réparties dans tout le Venezuela, la Colombie, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Guyane, la Guyane française, le Suriname et ici au Brésil.
Depuis le début, le collectif Anarc@Punk Aurora Negra (IFA/br) et d’autres groupes indigènes, indigénistes et partisans de leur cause, mettent en garde contre le génocide qui se déroule au Brésil contre les peuples originels (et qui dure depuis plus de 520 ans) et, actuellement avec la Covid-19, prenant une dimension politico-génocidaire, à l’instar d’un passé récent dans l’histoire de ces régions. Toujours selon les données des institutions liées à la protection des peuples indigènes, le nombre de décès a augmenté de plus de 550 % en un mois seulement !
Le taux de létalité dans la population en général est de 5,7 %, tandis que dans la population indigène, il est de plus de 9,7 % (données de l’Articulation des peuples indigènes du Brésil - APIB). Nous comprenons par cela que beaucoup plus d’indigènes meurent, simplement parce qu’ils sont indigènes. Et si cela reste ainsi, nous sommes confrontés à un fait avéré de génocide. Les peuples indigènes sont les plus grandes victimes du racisme et de la violence séculaire sur leur propre territoire.
L’Amazonie brésilienne abrite plus de 114 peuples référencés qui vivent isolés sans vouloir entrer en contact avec le monde blanc occidental. Beaucoup de ces groupes sont peu nombreux et risquent d’être très vulnérables aux maladies respiratoires. Présentant ainsi sous nos yeux un véritable ethnocide à l’ancienne, comme à l’époque de la colonisation/invasion (blanche), depuis que la première caravelle est arrivée ici apportant d’innombrables maladies telles que la variole, la syphilis, la rougeole, la grippe, la croix et l’épée et un nombre vertigineux de morts.
Dans les villes, les peuples indigènes existent également et résistent sur leur territoire, comme les différents villages éparpillés dans diverses régions urbaines, les banlieues et les bidonvilles. Il y a aussi les "indigènes en milieu urbain" et les innombrables individus autodéclarés qui survivent à ce massacre pratiqué quotidiennement sans laisser de trace historique, par une politique d’extermination des gouvernements et de leurs appareils répressifs, de la société raciste et sous le contrôle meurtrier de « E$tado ». Il existe d’innombrables cas de conflits sociaux, de décès et de disparités en matière de santé des indigènes, de non-respect de leurs coutumes et territoires, et de racisme à l’égard de différents peuples et groupes ethniques.
En plus d’être de véritables protecteurs de la nature et de tous ceux qui l’habitent, les peuples indigènes sont également les grands responsables de l’équilibre climatique et des quelques forêts et réserves qui résistent encore à toutes ces dévastations générées par l’avancée du capitalisme, de l’agriculture et de l’agropastoralisme et des incendies de forêts. Souffrant jusqu’à ce jour du manque de soins et d’accès à la santé et aux politiques publiques. En outre, on s’empare de leurs maisons et on s’attaque quotidiennement à leur vie et à leur territoire, augmentant le nombre de meurtres et autres atrocités et invasions dans leurs régions, réalisés par les agriculteurs, les squatters, les entrepreneurs, les compagnies minières, les pétroliers, les bûcherons et autres explorateurs du capita (les envahisseurs ne sont pas non plus confinés). Encouragés et soutenus par les dirigeants et leurs appuis ruraux et évangéliques, à travers leurs lois et leurs appareils répressifs légaux et illégaux.
De nombreuses personnes infectées ont contribué à ce que le virus atteigne les territoires indigènes de manière brutale. Les personnes qui entrent illégalement sur leurs terres sont responsables de l’introduction de la Covid-19 dans des lieux et des villages de tout le Brésil. Comme si les conditions de vie précaires dont souffrent les différentes régions du monde du fait de la pauvreté, du manque d’hygiène de base et de la violence ne suffisaient pas, bien au-delà du virus, il existe encore des préjugés et du racisme propagés par les autorités publiques elles-mêmes, leurs institutions et la société, prêchant l’extermination des peuples indigènes, notre culture et notre mémoire is’engageant de plus en plus dans cet effacement historique sur nos ancêtres et nos luttes.
Pour la défense des peuples indigènes. Pour la libération des hommes, des animaux et de la terre !
Nous restons debout dans la bataille.
Collectif AnarcoPunk Aurora Negra (Initiative fédéraliste anarchiste - BR/IFA)
PAR : Coletivo AnarcoPunk Aurora Negra
Bresil
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