Mars arrive, c’est le printemps qui revient, les bourgeons, les jours qui rallongent. Mais ce n’est pas tout : en mars, on commémore à tout va. Ironie ? Certainement pas ! Deux anniversaires, en cette année 2021, et non des moindres : celui de la révolte des marins de Kronstadt, il y a cent ans, et bien sûr le 150 e anniversaire de la Commune de Paris. Moins connue, sans doute, l’effervescence révolutionnaire de mars 1886, dans le bassin industriel mosan, marque pourtant un tournant dans l’histoire du mouvement anarchiste en Belgique. Pour rappel, comme on le lira dans le dossier Histoire, c’est déjà une commémoration de la Commune de Paris qui mit le feu aux poudres à Liège.

Mars, c’est aussi, le 8, une journée particulière. Dédiée aux luttes pour les droits des femmes. Le numéro de ce mois ne les mettra pas à l’ombre même si le choix du thème du dossier central a voulu ratisser large. C’est que des travers et des manies, brusques, incontrôlés, souvent involontaires, dans le geste ou la parole, y en a des paquets, pas moins chez les anars qu’ailleurs. Ne pas être d’accord, et plus souvent encore entre soi, se le dire, parfois avec courtoisie, parfois avec rudesse. Rappeler sans cesse à la bienveillance en engueulant celle ou celui à qui on le dit. Insister sur l’usage correct des canaux de communication au sein de la FA ou en dehors, les listes par exemple. Mettre en avant la liberté et que le chemin qui y mène passe par une élaboration collective, « avec d’autres différents mais proches ». Que rien d’autre ne borne ce chemin, « que des règlements définis par toutes et tous et acceptés par toutes et tous ». Dire que les anarchistes se répètent, est-ce à dire que les tics les gagnent ?

Un instant… Ah… On me souffle dans mon oreillette que le sujet du mois c’est « l’éthique anarchiste » et non les tics.
Trop tard pour refaire cet édito ! … Et pour le coup, ce n’est pas là une question d’éthique mais tout simplement de deadline.