Le monde entier fait boum

Darmanin frissonne pour son armée en bleu. Il vient de dépenser plus de quatre fois et demie ce qu’il avait déjà lâché pour équiper ses brutus en 2018. Jugez-en du peu : 78 millions d’euros de grenades. La dernière fois, c’était 17 millions, il y a 4 ans. C’est la plus grande commande en plus de dix ans, nous détaille Politis dans un article du 10 novembre.

Une certaine conception de la concertation sociale et un sens aigu de l’écoute de ses citoyens qui s’expriment dans la rue.
Le 15 juin, l’ONU mettait en garde notre beau pays des Lumières sur l’usage excessif de la force, durant les manifestations contre la contre-réforme des retraites. Il est dit dans la note préoccupée que la France est le seul gouvernement d’Europe à opposer à son peuple certains types de munitions. Une triste exclusivité au pays des droits de l’Homme ou plutôt au pays des hommes de droite…
Désormais, Darmanin et ses sinistres sbires pourront avoir la main leste sur les manifestants, tester de nouvelles grenades, apprécier leurs effets sur l’intégrité physique des citoyens.

300.000 grenades pour 13 tonnes et demie d’explosifs, c’est Noël chez les pandores !
Dans le panier de petit papa Darmanin, il y a des grenades lacrymogènes, des grenades explosives, des grenades assourdissantes, des modèles pour lesquels il y a peu un gendarme blessé confiait que sans ses équipements de protection, il serait probablement mort. Le quidam qui manifeste sans une panoplie de Robocop appréciera.

Faut-il qu’ils aient le feu au cul ?
Ce type de commande ne peut qu’être révélateur des préoccupations de nos « élus », de ceux à qui nous avons visiblement délégué le pouvoir de nous charcuter. Il trahit les sourdes préoccupations de ceux qui donnent les ordres à ceux que nous payons pour nous matraquer et jeter nos jeunes dans les fleuves quand ceux-ci osent danser après l’heure permise. Ce genre de nouvelles, aussi inquiétant soit-il, est également le signe qu’ils flippent, dans leurs beaux palais cossus et dorés, qu’ils ont peur. Peur du fait que quand les gens vont se demander à quoi servent ces responsables, ces ministres et ces préfets, à part saccager le pays, ils risquent d’avoir envie de prendre les choses en main. Alors, nos gouvernants, qui gèrent l’état en « bons pères de famille » accumulent de quoi nous les exploser, ces mains.

La lutte, toujours !
Évidemment, il faudra redoubler de prudence. Évidemment, il ne faudra pas non plus se laisser impressionner. Et garder la rue, ne pas les laisser nous la confisquer, par la peur et la brutalité. Continuer à s’opposer à leur déstockage de nos conquêtes sociales. Et la seule manière, ce n’est pas dans les urnes, dont ils se foutent, mais dans la rue. Cette même rue qu’ils entendent cadenasser avec leurs caisses d’armes de guerre. Car l’actualité selon les macronards, c’est « le barrage républicain » dans les urnes pour sauver le pays de l’horreur fasciste, mais « en même temps », les tirs de barrage dans les rues et les nasses pour défoncer celles et ceux qui osent la ramener ailleurs qu’en déposant leur feuille de PQ dans la boîte sacrée…

Tout a changé depuis hier et la rue a des yeux qui regardent aux fenêtres
Y a du lilas et y a des mains tendues, sur la mer le soleil va paraître

Julien Caldironi
Individuel 49

Les paroles en italiques sont celles de Boum !, une chanson de Charles Trenet