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Nouvelles internationales
par Espacio de Articulación Mapuche • le 28 décembre 2020
Bariloche
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Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté
01.12. 2020
Cela fait des années que les communautés et organisations du peuple mapuche font acte de solidarité avec le peuple argentin pour la violence étatique qui s’est exercée pendant la dernière dictature civico-militaire, une dictature qui n’a pas seulement déployé son appareil de répression contre le peuple argentin mais qui s’est aussi employée à glorifier le génocide d’État commis contre les peuples au sud du Colorado [fleuve du sud de l’Argentine] à partir de 1879.
Nous rappelons une nouvelle fois à la société de Bariloche [San Carlos de Bariloche, ville de la Patagonie argentine, province de Río Negro] que la dernière dictature militaire et civique a tenu à célébrer la Campagne du Désert dont le centenaire a eu lieu en 1979. Le Ministère de l’Intérieur, Portefeuille du tristement célèbre Albano Harguindeguy, chargea l’Académie nationale d’Histoire d’organiser un congrès prétendument académique, pour encenser l’épopée supposée dont l’idéologue et l’exécutant fut Julio Roca, deux fois Président argentin, qui s’est imposé sur les places sans consensus populaire. Ce congrès fut financé par les gouvernements provinciaux militaires de Río Negro et de Neuquén, outre le soutien résolu d’une certaine presse régionale qui aujourd’hui passe pour démocratique.
Des familles entières ont payé de leur souffrance et souvent de leur vie les grandes fortunes de la province des Roca. Des familles entières ont été déplacées, rassemblées et démembrées par la geste épique menée par Roca. Les kultrung [tambour de cérémonie mapuche] et les foulards mapuches font partie de cette histoire que le peuple argentin ne doit pas oublier. Aujourd’hui une partie de cette société non seulement ne discute pas l’imposition qu’a représenté pour la mémoire d’un peuple de rendre hommage sur sa grand-place à un génocidaire, mais ne s’intéresse pas non plus à la lutte pour la cause Mémoire, Vérité et Justice que les Grand-mères, les Mères et les Enfants de victimes mènent depuis des décennies. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est la justice qui s’est chargée de montrer et condamner les actes de militaires et civiles commis lors de la dernière page mortifère écrite par les forces armées au gouvernement.
La non-reconnaissance de la lutte du peuple mapuche, des Abuelas et Madres [grand-mères et mères] de Plaza de Mayo et des enfants des personnes portées disparues à partir de l’acte de mépris réalisé lors du dernier weekend, ne fait que mettre en évidence l’escalade raciste et contre les droits par laquelle on tente de consolider un scénario sans mémoire, sans vérité et sans justice. Depuis que cette municipalité s’est déclarée interculturelle par arrêté municipal 2641 de l’année 2015, elle s’est aussi engagée à promouvoir les droits humains, les droits collectifs, les droits collectifs et les droits de la ñuke mapu [Terre Mère]. C’est une organisation du peuple mapuche, avec le travail de communautés de Furilofmapu, qui l’a porté à ce niveau de débat. Cet engagement de l’État municipal exige qu’il prenne position face à des actes qui mettent en exergue le côté de l’histoire le plus triste et le plus violent de l’État contre les peuples et qui tentent de réduire au silence les luttes dignes à ne pas oublier. Entre deux réunions avec les chambres de commerce, nous espérons que la municipalité, à travers ses gouvernants, se prononce sur cet acte qui donne une image de plus en plus négative de Bariloche, qui ne réfléchit pas sur les chapitres les plus tristes de son histoire.
Pu peñi, pu lamgen, habitants et habitantes de la municipalité interculturelle de del Bariloche: cette ville est le produit, pas si indirect que ça, du génocide que nous dénonçons depuis longtemps, germe de la dernière dictature cívico-militaire. Porter atteinte contre los symboles de lutte comme les pu kultrung, les foulards et les personnes disparues, c’est porter atteinte à la vie et à l’existence sur ce territoire. Furilofmapu a été un territoire mapuche gününa küna libre avant l’arrivée des colonnes de l’Armée et les familles qui avaient pour longko [chef], Inakayal, en ont été chassées. Comme nous le faisons tous les 24 mars, nous rejetons le coup d’État de 1976 et le génocide qu’il a mis en œuvre contre le peuple argentin, en ajoutant l’interculturalité à la revendication de Mémoire, Vérité et Justice afin que la conception des Droits Humains s’élargise et que soit également reconnu le génocide commis contre le peuple mapuche-günuna küna. Nous exigeons reconaissance et réparation.
Nous continuerons sans problème à peindre à nouveau nos symboles de lutte, le 24 mars mais aussi les 28 et 29 novembre seront des journées souvenir où la cause Mémoire, Vérité et Justice occuperont l’espace public face à l’oubli et à l’insensibilité d’un territoire qui s’est construit sur un génocide
Condamnation pour la mémoire des génocidaires du peuple mapuche !
Aucun crime contre l’humanité ne prescrit !
¡Taiñ futrakecheyem petu mongeleyengün!
¡Zoy epewün rupalu antü, wewayiñ!
PAR : Espacio de Articulación Mapuche
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