C’est quand même terriblement pernicieux ce mouvement des plaques tectoniques politiciennes.

Petit à petit, les politicien·nes s’en retrouvent même à côté de la plaque. Tout doucement depuis quelques décennies, celles et ceux qui sont à côté de la plaque ont glissé, à droite toute. Je vais décevoir les platistes, car la terre est une sphère, mais cela m’arrangerait beaucoup que le terre soit plate, parce qu’à force de glisser vers la droite, les précité·es tomberaient dans le vide sidéral, en chute libre et bien des problèmes seraient réglés. Hop, bon débarras.

On ne s’y retrouve plus en les observant, la gauche à glisser vers la droite, et par effet de décalage, la droite vers l’extrême droite et l’extrême droite vers l’ultra droite. Ça va, vous me suivez jusqu’alors ? Qui attire qui vers la droite ? Est-ce un effet de happement ? De cramponnage, de collage d’une sorte de train qui entraîne tous ces gens dans ce phénomène de glissage. N’étant pas glissadologue, il me faut bien avouer que ces gens marchent sur la tête et pensent avec leurs pieds en prétendant être d’un bord politique alors qu’ils s’en sont décalé·es. Ou bien est-ce volontairement ou par inadvertance qu’elles et ils se sont retrouvé·es à droite ? Allez j’assume ma subjectivité et mon côté parano en disant que j’opte pour leur volontariat.

Quand la gauche au pouvoir fait une politique de droite en s’attaquant au droit du travail, la droite au pouvoir fait une politique d’extrême droite, en lacérant des tentes du camp de Calais et en expulsant ou retenant des réfugié·es dans des centres de rétention administrative. Naturellement, en jurant qu’elles et ils ne sont pas racistes ni xénophobes et qu’elles et ils n’ont rien à voir avec l’extrême droite, et qu’elles et ils expulsent humainement les réfugiés.
De plus, actuellement, celles et ceux qui ont rempilé, pour un CDD de 5 ans de gouvernants, affirment haut et fort qu’elles et qu’ils ne sont ni de droite ni de gauche et qu’elles et ils accueillent au sein de leur truc qui leur sert de gouvernement des gens de gauche qui font une politique de droite et des gens de droite qui ont glissé à l’extrême droite. Avouez que c’est déroutant non ? Est-on obligés de les croire ? Peut-être que oui, si on s’expose plus que de raison à certaines chaînes d’informations en continu qui sont détenues par des propriétaires de droite ayant glissé vers l’extrême droite.

Que dire de l’extrême droite ? Qu’elle aussi elle a carrément ripé sur l’ultra droite ? Ma foi, considérer que le petit monsieur moustachu avec un képi durant les années 1940 qu’on a forcé à prendre des vacances dans un château à Sigmaringenen été 1944, donc considérer que ce monsieur, dont je n’ai pas envie de taper le nom sur mon clavier de peur que celui-ci ne vomisse, ait été un protecteur des Juifs, et oser dire qu’on n’est pas d’ultra droite ni négationniste, les bras m’en tombent.
Et puis j’oubliais, l’extrême droite prétendument garantie 100 % « dédiabolisée » et qui par effet de réversibilité pourrait se rediaboliser une fois au pouvoir ! Coucou regarde, plus de diable, coucou regarde, un diable etc. ad nauseam. Un peu comme une marionnette réversible qu’on retourne un coup pour faire peur et un coup pour faire rire les enfants. C’est d’un puéril et pourtant chez certaines personnes ce jeu fonctionne. Ce serait presque rigolo si ce n’était pas hyper dangereux et grave.

Quant au langage politique, lui aussi a glissé. On ne parle plus de lutte des classes, de travailleurs. Donc il n’y a plus de travailleurs·euses, mais que des collaborateurs·trices. Ça fait chic, non ? Et en plus les travailleuses et travailleurs sont moins fatigué·es vu qu’elles et ils ne travaillent plus, mais qu’elles et ils collaborent. Que voulez-vous dans certains milieux on trouve que l’expression ‘’ Lutte des classes ‘’ fait trop datée, trop poussiéreuse. Du coup on l’efface du langage politique, mais ce n’est pas pour autant que les classes ont disparu. Le décor change, mais derrière le décor de façade servant de cache-misère, la misère sociale est encore là. On nous invente des sigles pour parler de certaines classes. CSP+ (Classe supérieure +) le plus c’est quoi ? Et par la même occasion pour encore plus effacer la misère sociale iront-elles et iront-ils prétendre qu’il n’y a plus de pauvres en France ? Et qu’il n’y a seulement que des personnes qui sont en manque permanent de ressources ? Là aussi, ça permet de donner un autre nom à une réalité, pour la rendre plus dissimulable sous le tapis crasseux de la République.
Et j’ai bien peur qu’elles et qu’ils en soient capables !
Et on le sait elles et ils sont capables de tout !

Un compagnon du Groupe ‘’ Commune de Paris’’