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Nouvelles internationales
par Hélène Hernandez • le 3 janvier 2021
Argentine : Aborto legal ya !
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En 2019, Juan Solanas avait livré un puissant film sur le processus juridique qui avait amené au rejet par le Sénat du projet de loi légalisant l’avortement voté pourtant par la Chambre des députés argentins, malgré une mobilisation impressionnante, par millions dans les rues. Le film Femmes d’Argentine. Que sea ley avait été présenté à Cannes, ovationné par de nombreuses artistes arborant le foulard vert des argentines (Cf. Monde libertaire n°1816, p. 41). Eh bien les femmes, les jeunes, la population ont écrit la page suivante et la loi est ! Le 30 décembre 2020, le Sénat a ratifié la légalisation de l’avortement jusqu’à la 14e semaine de grossesse, par 38 voix pour, 29 contre et une abstention.
Jusqu’ici, l’avortement n’était autorisé qu’en cas de viol ou de grand danger pour la vie de la mère, selon une loi datant de 1921. Hormis ces cas, l’avortement était pénalisé : entre un et quatre ans de prison pour la femme qui avorte et six ans pour ceux et celles l’ayant aidée. Selon le gouvernement, entre 370 000 et 520 000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans ce pays de 44 millions d’habitants, soit, 29 000 par mois, 970 par jour, 40 par heure. Soit aussi par an, 38 000 femmes hospitalisées pour complications d’avortements clandestins et 20 % de décès en couches concernant les avortements (à l’échelle mondiale, 11 %).
Le texte autorisant l’avortement avait déjà été approuvé le 11 décembre dernier par les député·es, par 131 voix, 117 contre et 6 abstentions, deux ans et demi après l’échec de la première tentative. En 2018, le Sénat avait rejeté par sept voix un texte similaire. Cette fois ci, le projet de loi a été rédigé par le pouvoir exécutif et non par le Collectif Campagne nationale pour le droit à l’avortement légal, sûr et gratuit qui réunit quelque 700 organisations. Il est signé par le président, Alberto Fernandez, qui en avait fait une promesse de campagne.
Le 30 décembre 2020, désormais une date historique en Argentine
Une immense victoire donc après des années de mobilisation, de manifestations gigantesques dans les rues, de déferlantes de foulards verts pour exiger Educación sexual par decidir [note] , Anticonceptivos para no abortar [note] , Aborto legal para no morir [note] . Le 30 décembre 2020 est désormais une date historique en Argentine. C’est une victoire sur les réactionnaires de tous poils, catholiques et évangéliques, très présents tant dans les allées du pouvoir que dans les campagnes les plus éloignées. Ceux là-mêmes ont reçu l’appui du pape François, argentin, en plein débat au Sénat : sur @Pontifex, « le fils de Dieu est né rejeté pour nous dire que toute personne rejetée est un enfant de Dieu. Il est venu au monde comme un enfant vient au monde, faible et fragile, afin que nous puissions accepter nos faiblesses avec tendresse. » Pas très explicite, certes, mais interprété comme un rejet du texte présenté en cette fin d’année 2020.
Le texte adopté prévoit pour toutes les femmes et « personnes gestantes » (femmes et hommes trans) de plus de 16 ans la possibilité d’avorter sur simple demande. Il permet les avortements thérapeutiques jusqu’à la fin de la grossesse en cas de danger pour la santé de la personne enceinte et en cas de viol. L’avortement peut être réalisé par voie médicamenteuse ou chirurgicale, et dans un délai de dix jours maxima après la demande exprimée. Les mineures de moins de 13 ans doivent être accompagnées par au moins un de leurs parents ou un tuteur. Entre 13 et 16 ans, l’avortement est possible dans le cadre d’un article du code civil qui stipule que les personnes ayant « l’âge et la maturité suffisants peuvent exercer seules les actes permis par la loi », mais qu’en situation de conflit avec les représentants légaux, elles peuvent se faire assister par une aide juridique. Cependant, une ombre de taille : le texte permet l’objection de conscience des médecins et des institutions, ce qui peut constituer un obstacle pour les droits des femmes en favorisant le risque de non accès à l’avortement.
Ainsi l’Argentine rejoint les quatre autres pays de la région, Cuba, l’Uruguay, le Guyana et la province de Mexico, les seuls à autoriser l’avortement sans condition en Amérique latine. Espérons que les forces verdes, puissent faire appliquer cette loi, malgré les obscurantistes anti-avortement, celestes, et qu’un vent mobilisateur souffle sur toute la région latino-américaine.
Hélène Hernandez
Groupe Pierre Besnard
Jusqu’ici, l’avortement n’était autorisé qu’en cas de viol ou de grand danger pour la vie de la mère, selon une loi datant de 1921. Hormis ces cas, l’avortement était pénalisé : entre un et quatre ans de prison pour la femme qui avorte et six ans pour ceux et celles l’ayant aidée. Selon le gouvernement, entre 370 000 et 520 000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans ce pays de 44 millions d’habitants, soit, 29 000 par mois, 970 par jour, 40 par heure. Soit aussi par an, 38 000 femmes hospitalisées pour complications d’avortements clandestins et 20 % de décès en couches concernant les avortements (à l’échelle mondiale, 11 %).
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Groupe Pierre Besnard
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