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Les articles du ML papier
par Blandine • le 7 juin 2022
193...
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Article extrait du Monde libertaire n°1839 de mai 2022
Ça fait douze fois que je me lave les mains et l’odeur ne part pas…
Elle est sur mes mains, sur mes cheveux, sur mes vêtements…
L’odeur du sang, de la mort…
193… C’est long…
193… Ça marque…
On est un peu des automates, ça discute et ça rigole pour évacuer…
193 cris, 193 battements d’ailes, 193 électrochocs, 193 saignées, 193 plumages, 193 découpes, 193 vidages, 193 nettoyages et 193 préparations.
Tout cela tient en quelques lignes et pourtant tire le cœur à jamais…
Une fois l’année et voici vingt familles nourries malgré leur maigre consommation de viande. (1 poulet par mois et encore…)
« Je ne sais pas pourquoi tu me racontes ça moi je ne mange plus de viande, juste des œufs et du fromage. »
Commençons par ne jamais oublier que la consommation de ces denrées entraîne indirectement la consommation de viande : veaux, agneaux, chevreaux pour le fromage et poules pour les œufs.
Ceci n’est absolument pas un laïus pro-végan mais un réquisitoire pour parler des camarades qui nous nourrissent en se crevant le cœur.
« Après cette journée je me sens mal et pourtant je ne fais pas ça tous les jours. »
« Et le pire c’est la fin de journée où tu te retrouves seul.e... face à ton verre… »
Je me sens mal et pourtant je refuse une alimentation synthétique régie par une industrie capitaliste qui serait à même de pallier à nos besoins. Je me sens mal et pourtant je refuse une alternative végétale importée (soja, algues…), encore produite par cette même industrie.
Réduire nos apports en protéines animales, bien sûr.
Il est évident qu’un modèle idéal n’existe pas mais diversifier au maximum nos ressources en y participant tous et toutes semble être une solution. Il nous faudrait revenir à une paysannerie collective, car ce genre de tuerie n’est le fait que de la surconsommation ou de la délégation à l’autre de la production de notre propre alimentation.
Retrouvons nous autour de notre alimentation pour la comprendre, la conscientiser, y participer sans déléguer systématiquement à autrui ce qui nous semble si loin. Je me sens mal parce que si souvent on accuse les copains et copines de tortionnaires alors qu’il.elle.s sont les premiers à en chier…
« Putain, j’en peu plus, j’ai du sang plein les pompes... »
Blandine (ouvrière agricole)
Groupe Gaston Couté
Elle est sur mes mains, sur mes cheveux, sur mes vêtements…
L’odeur du sang, de la mort…
193… C’est long…
193… Ça marque…
On est un peu des automates, ça discute et ça rigole pour évacuer…
193 cris, 193 battements d’ailes, 193 électrochocs, 193 saignées, 193 plumages, 193 découpes, 193 vidages, 193 nettoyages et 193 préparations.
Tout cela tient en quelques lignes et pourtant tire le cœur à jamais…
Une fois l’année et voici vingt familles nourries malgré leur maigre consommation de viande. (1 poulet par mois et encore…)
« Je ne sais pas pourquoi tu me racontes ça moi je ne mange plus de viande, juste des œufs et du fromage. »
Commençons par ne jamais oublier que la consommation de ces denrées entraîne indirectement la consommation de viande : veaux, agneaux, chevreaux pour le fromage et poules pour les œufs.
Ceci n’est absolument pas un laïus pro-végan mais un réquisitoire pour parler des camarades qui nous nourrissent en se crevant le cœur.
« Après cette journée je me sens mal et pourtant je ne fais pas ça tous les jours. »
« Et le pire c’est la fin de journée où tu te retrouves seul.e... face à ton verre… »
Je me sens mal et pourtant je refuse une alimentation synthétique régie par une industrie capitaliste qui serait à même de pallier à nos besoins. Je me sens mal et pourtant je refuse une alternative végétale importée (soja, algues…), encore produite par cette même industrie.
Réduire nos apports en protéines animales, bien sûr.
Il est évident qu’un modèle idéal n’existe pas mais diversifier au maximum nos ressources en y participant tous et toutes semble être une solution. Il nous faudrait revenir à une paysannerie collective, car ce genre de tuerie n’est le fait que de la surconsommation ou de la délégation à l’autre de la production de notre propre alimentation.
Retrouvons nous autour de notre alimentation pour la comprendre, la conscientiser, y participer sans déléguer systématiquement à autrui ce qui nous semble si loin. Je me sens mal parce que si souvent on accuse les copains et copines de tortionnaires alors qu’il.elle.s sont les premiers à en chier…
« Putain, j’en peu plus, j’ai du sang plein les pompes... »
Blandine (ouvrière agricole)
Groupe Gaston Couté
PAR : Blandine
Groupe Gaston Couté
Groupe Gaston Couté
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