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Dans un sale État
par Biscotte • le 7 octobre 2019
(ancien article) Terrorisme d’Etat
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article en une le 26 juillet 2016
Le gouvernement français a beaucoup de chance : Le Côté lumineux de la Force vient de marquer un point dans son combat contre le Côté obscur. Les Jedi belges ont capturé le Sith recherché par toutes les polices jedi de la République galactique. L’Empire galactique de Daesh est mené au score… Manuel Skywalker Valls, disciple de Michel Obi-Wan Rocard, se frotte les mains… Les médias français tiennent là un sujet capable de remplir nombre de journaux écrits, radios ou télévisés.
Le gouvernement français a beaucoup de chance… La lutte contre la loi El Khomry passe au second plan des discussions… Le Côté répressif de la Force - si visible le jeudi 17 mars - peut continuer son sale boulot, la grande majorité des « mediaspectateurs » a l’attention tournée vers Bruges, sa prison et son nouvel embastillé.
Pendant ce temps, le gouvernement lance à ses opposants un message dépourvu de toute ambiguïté : sûr de son bon droit gagné par les urnes, il ne se laissera pas manœuvrer par la jeunesse qui ose lui faire face. Effacé, le syndrome Malik Oussekine…
Malik Oussekine, jeune étudiant franco-algérien de 22 ans, aimait le jazz. Le 6 décembre 1986, des heurts opposaient étudiants hostiles au projet de loi Devaquet (Le projet prévoyait notamment la sélection des étudiants à l’entrée des universités qui seraient mises en concurrence) aux forces du pouvoir dont une redoutable équipe de voltigeurs motocyclistes (une moto tout terrain, un pilote, un matraqueur pour « nettoyer » les rues après les manifestations...) Ce soir du 6 décembre… témoignage de Paul B. qui rentrait chez lui :« Je me suis dépêché de rentrer et il y avait ce jeune garçon que je ne connaissais pas qui essayait de rentrer ici. Donc j’ai laissé la porte ouverte parce que j’avais composé le code. Et j’ai essayé de refermer la porte aux CRS mais je n’ai pas été assez fort. […] Ils sont rentrés ici, ils l’ont frappé. […] Ils se sont précipités sur le type réfugié au fond et l’ont frappé avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. »
Une fois leur besogne achevée, les voltigeurs s’en allèrent sans se soucier de l’état de Malik Oussekine. Le Samu dépêché sur place et les soins qui lui seront administrés à l’Hôpital Cochin n’y feront rien.
Officiellement, le décès de Malik « aurait été dû à une décompensation cardiaque créée par l’état pathologique rénal antérieur du patient ». Donc Malik avait commis l’erreur d’être au mauvais endroit au mauvais moment, d’avoir une tête de beur et d’étudiant, de sortir le soir pour écouter du jazz avec une insuffisance rénale.
Le mot de la fin pour Robert Pandraud, sinistre délégué auprès du ministre de l’intérieur (Charles Pasqua), chargé de la sécurité : « Si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais d’aller faire le con dans les manifestations. »
Malgré ces dénégations, le Pouvoir, les gouvernements suivants ont fait profil bas en voyant chaque nouvelle manifestation de la jeunesse en colère comme un risque de reproduction de ce que l’on doit appeler un assassinat par les forces du pouvoir.
Et l’ombre de Malik a plané lorsque Cyril Ferez, syndicaliste à Sud, fut piétiné par les forces de l’ordre en marge d’une manifestation anti CPE le 18 mars 2 006.
La comparaison a été reprise lors de la mort de Rémi Fraisse, tué par les forces du pouvoir sur le site du barrage de Sivens le 26 octobre 2 014. Entraînant l’interdiction des grenades offensives « dans les opérations de maintien de l’ordre ».
La mort de Rémi Fraisse ayant, elle-même, rappelé celle de Vital Michalon le 31 juillet 1977, à Creys-Malville sur le site du surrégénérateur « Superphénix », d’un tir tendu de grenade offensive.
Et quand les forces du Pouvoir ne tuent pas, elles estropient, matraquent, gazent, arrêtent.
Ce n’était pas du Léo Malet, le brouillard au Pont de Tolbiac le 17 mars dernier… surement les nappes de gaz lacrymogènes dues à l’action musclée des CRS à la fac de Tolbiac.
Salomé, 19 ans, a assisté à la scène à l’extérieur : « Les lumières bleues des camions de police étaient impressionnantes. J’ai vu des gens tomber par terre. Certains ont été gazés. Des policiers donnaient des coups de pied. Je n’avais jamais vu ça. Heureusement, un copain m’a attrapée et m’a dit de courir avec lui. Je craignais de tomber comme ça peut arriver lors de ces mouvements de foule. Le mot n’est pas trop fort : je suis traumatisée. »
Gaël, l’un des étudiants analyse cette opération policière comme une volonté d’empêcher le mouvement de se renforcer et grandir. Il poursuit et fait référence aux incidents qui ont eu lieu à Rennes, Bordeaux ou à Strasbourg : « Il y a une volonté politique de répression administrative et policière. La mobilisation grossit. »
Un autre participant tient à souligner que les étudiants violentés la veille sont « normaux », pas des « totos fêlés ». Il explique que la réponse policière a été disproportionnée au regard du calme des manifestants en face : « Certains ont été chargés alors qu’il n’y avait pas de réelle provocation. Tout juste des invectives. Mais j’imagine que les boucliers protègent contre ça. J’ai vu des jeunes traînés sur le sol, une fille pleurer après avoir été gazée. Il y avait aussi un vieux qui passait par là et qui a pris du gaz. Ces violences sont graves et exceptionnelles. »
Pendant une heure, les policiers ont aussi poursuivi ceux qui essayaient de s’échapper sur la dalle des Olympiades, juste en face de l’université.
Denis Merklen, professeur de sociologie à Paris 3, confirme ces récits. Il a assisté à ces scènes qu’il qualifie de « répression violente » alors qu’il passait juste aux abords de l’université. Il décrit un dispositif policier très important et raconte avoir vu un jeune homme se faire tabasser à coup de genoux ou parle encore de cette fille qui saignait abondamment de la tête et qui criait. Il raconte aussi les insultes proférées par certains policiers. L’universitaire précise que ce déchaînement de violences l’a surpris car de l’autre côté, dit-il, « à aucun moment il n’y a eu de comportements agressifs contre la fac, les policiers ou le mobilier urbain. On n’avait pas l’impression d’avoir affaire à des militants aguerris. Certains criaient juste “police partout, justice nulle part”. Rien de bien méchant ». (Source de ces différents témoignages : Mediapart.fr)
Dans d’autres circonstances, de tels témoignages auraient immanquablement fait penser à des actes de terrorisme.
Il est donc juste de dire alors que nous assistons là à un terrorisme d’Etat commandité par un gouvernement autoritaire qui se donne tous les moyens pour asservir « son » peuple.
Le gouvernement français a beaucoup de chance… La lutte contre la loi El Khomry passe au second plan des discussions… Le Côté répressif de la Force - si visible le jeudi 17 mars - peut continuer son sale boulot, la grande majorité des « mediaspectateurs » a l’attention tournée vers Bruges, sa prison et son nouvel embastillé.
Pendant ce temps, le gouvernement lance à ses opposants un message dépourvu de toute ambiguïté : sûr de son bon droit gagné par les urnes, il ne se laissera pas manœuvrer par la jeunesse qui ose lui faire face. Effacé, le syndrome Malik Oussekine…
Malik Oussekine, jeune étudiant franco-algérien de 22 ans, aimait le jazz. Le 6 décembre 1986, des heurts opposaient étudiants hostiles au projet de loi Devaquet (Le projet prévoyait notamment la sélection des étudiants à l’entrée des universités qui seraient mises en concurrence) aux forces du pouvoir dont une redoutable équipe de voltigeurs motocyclistes (une moto tout terrain, un pilote, un matraqueur pour « nettoyer » les rues après les manifestations...) Ce soir du 6 décembre… témoignage de Paul B. qui rentrait chez lui :« Je me suis dépêché de rentrer et il y avait ce jeune garçon que je ne connaissais pas qui essayait de rentrer ici. Donc j’ai laissé la porte ouverte parce que j’avais composé le code. Et j’ai essayé de refermer la porte aux CRS mais je n’ai pas été assez fort. […] Ils sont rentrés ici, ils l’ont frappé. […] Ils se sont précipités sur le type réfugié au fond et l’ont frappé avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. »
Une fois leur besogne achevée, les voltigeurs s’en allèrent sans se soucier de l’état de Malik Oussekine. Le Samu dépêché sur place et les soins qui lui seront administrés à l’Hôpital Cochin n’y feront rien.
Officiellement, le décès de Malik « aurait été dû à une décompensation cardiaque créée par l’état pathologique rénal antérieur du patient ». Donc Malik avait commis l’erreur d’être au mauvais endroit au mauvais moment, d’avoir une tête de beur et d’étudiant, de sortir le soir pour écouter du jazz avec une insuffisance rénale.
Le mot de la fin pour Robert Pandraud, sinistre délégué auprès du ministre de l’intérieur (Charles Pasqua), chargé de la sécurité : « Si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais d’aller faire le con dans les manifestations. »
Malgré ces dénégations, le Pouvoir, les gouvernements suivants ont fait profil bas en voyant chaque nouvelle manifestation de la jeunesse en colère comme un risque de reproduction de ce que l’on doit appeler un assassinat par les forces du pouvoir.
Et l’ombre de Malik a plané lorsque Cyril Ferez, syndicaliste à Sud, fut piétiné par les forces de l’ordre en marge d’une manifestation anti CPE le 18 mars 2 006.
La comparaison a été reprise lors de la mort de Rémi Fraisse, tué par les forces du pouvoir sur le site du barrage de Sivens le 26 octobre 2 014. Entraînant l’interdiction des grenades offensives « dans les opérations de maintien de l’ordre ».
La mort de Rémi Fraisse ayant, elle-même, rappelé celle de Vital Michalon le 31 juillet 1977, à Creys-Malville sur le site du surrégénérateur « Superphénix », d’un tir tendu de grenade offensive.
Et quand les forces du Pouvoir ne tuent pas, elles estropient, matraquent, gazent, arrêtent.
Ce n’était pas du Léo Malet, le brouillard au Pont de Tolbiac le 17 mars dernier… surement les nappes de gaz lacrymogènes dues à l’action musclée des CRS à la fac de Tolbiac.
Salomé, 19 ans, a assisté à la scène à l’extérieur : « Les lumières bleues des camions de police étaient impressionnantes. J’ai vu des gens tomber par terre. Certains ont été gazés. Des policiers donnaient des coups de pied. Je n’avais jamais vu ça. Heureusement, un copain m’a attrapée et m’a dit de courir avec lui. Je craignais de tomber comme ça peut arriver lors de ces mouvements de foule. Le mot n’est pas trop fort : je suis traumatisée. »
Gaël, l’un des étudiants analyse cette opération policière comme une volonté d’empêcher le mouvement de se renforcer et grandir. Il poursuit et fait référence aux incidents qui ont eu lieu à Rennes, Bordeaux ou à Strasbourg : « Il y a une volonté politique de répression administrative et policière. La mobilisation grossit. »
Un autre participant tient à souligner que les étudiants violentés la veille sont « normaux », pas des « totos fêlés ». Il explique que la réponse policière a été disproportionnée au regard du calme des manifestants en face : « Certains ont été chargés alors qu’il n’y avait pas de réelle provocation. Tout juste des invectives. Mais j’imagine que les boucliers protègent contre ça. J’ai vu des jeunes traînés sur le sol, une fille pleurer après avoir été gazée. Il y avait aussi un vieux qui passait par là et qui a pris du gaz. Ces violences sont graves et exceptionnelles. »
Pendant une heure, les policiers ont aussi poursuivi ceux qui essayaient de s’échapper sur la dalle des Olympiades, juste en face de l’université.
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