éditorial du n°1546
Circulons donc, y’a rien à voir. Au reste, comment faire semblant d’avoir confiance en ces donneurs de leçons, ces maîtres à penser et à dépenser, quand ils prétendent « corriger » le monde du capital. Ceux-là mêmes, Sarkozy le premier, qui, il y a deux ans, nous considéraient comme des rabougris du bulbe si l’on ne se jetait pas à porte-monnaie perdu dans le monde enchanté des subprimes ou de la propriété immobilière. Dans tout ce pathos, le temps est comme suspendu, les gens transis, serrés comme des allumettes dans leur boîte, frileusement au coude à coude, attendent angoissés les retombées d’une crise qu’on leur prédit, longue, douloureuse, à peine commençante. Côté opposition pour rire, après Kouchner, Besson, c’est Jackie, la mauvaise Lang, qui rejoint les troupes du Frénétique pour le représenter à Cuba.
Démocratie, République, Foire d’empoigne et titatas. Des qui restent pas les deux pieds dans le même sabot, c’est les aminches de l’autre côté de la grande mare.
Quand vous lirez ces lignes, où en sera la juste lutte antillaise ?
Hypocritement réduite par nos exécrables médias à une simple demande d’augmentation salariale de 200 euros, chipotée par le Medef, cette vraie grève générale de 45 jours exige beaucoup plus : reconnaissance, droit au syndicalisme, éradication du pouvoir des nantis ; elle remet en avant la toute simple lutte des classes. Un vaste programme qui pourrait être celui des peuples des autres continents, de l’Europe et de notre petit microcosme hexagonal.
Ça vous a pas frappés ? Mercredi la radio dévoile : 83% des gus sont favorables à la grève antillaise. Dès le lendemain, elle nous glisse en passant, l’air de ne pas y toucher, que 51% du bon peuple de Franchouillie serait favorable à leur indépendance. J’ai comme l’impression qu’on nous souffle une solution, pas vous?