Chroniques du temps réel > 1er décembre, journée mondiale contre le sida : les jeunes de moins en moins sensibilisés sur la contamination
Chroniques du temps réel
par Patrick Schindler le 1 décembre 2019

1er décembre, journée mondiale contre le sida : les jeunes de moins en moins sensibilisés sur la contamination

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Selon les derniers chiffres de l’agence, Santé publique France, 6 155 personnes ont été diagnostiquées séropositives dans le pays en 2018 ; soit entre quinze et vingt chaque jour ! Le nombre de nouvelles infections chez les 15-24 ans a, lui, bondi de 24 % depuis 2007, d’après le Sidaction. Une évolution inquiétante car 23 % des jeunes s’estiment aujourd’hui mal informés sur le VIH-sida, selon une enquête réalisée auprès de 1 0002 jeunes de 15-24 ans.
Il s’agit du plus haut niveau atteint depuis dix ans. Pour autant, les médecins partenaires de Sidaction reconnaissent que pour les jeunes, le diagnostic de séropositivité s’apparente à une annonce de mort sociale et, se posent en cas de positivité, ces questions : "Doit-on dire que l’on est porteur ? Comment le dire ? Comment envisager de fonder une famille ?" En effet, malgré les trithérapies, les représentations sociales n’ont pas progressé d’un iota et beaucoup de séropositifs vivent encore aujourd’hui dans un isolement total.
De fait, il y a quelques années, il n’existait qu’un seul outil pour limiter les risques de transmission : le préservatif. Et selon la directrice des services de Programme France Sidaction : "Il était donc assez simple de communiquer. Désormais, il y a une palette de moyens pour lutter contre la maladie, mais le VIH n’intéresse pas beaucoup les 15-25 ans. Les nouvelles contaminations concernent pourtant plus de 700 jeunes chaque année et les cas d’infections sexuellement transmissibles (IST) ont aussi triplé dans cette classe d’âge, tous genres et orientations sexuelles confondus. Or, celles-ci n’ont pas forcément de symptômes, mais rendent physiologiquement beaucoup plus vulnérables face au VIH. Il faut donc créer des réflexes, en banalisant le dépistage. Cependant, l’un des freins qui retient les jeunes de se faire tester, c’est la peur. "
Il est donc essentiel d’insister sur les bonnes nouvelles : si l’on est diagnostiqué tôt et pris en charge rapidement, on a une espérance de vie équivalente à celle de la population générale, en étant en bonne santé et sans trop d’effets secondaires. Et surtout, on ne transmet plus le VIH.
Les efforts de prévention ne peuvent d’ailleurs pas se limiter aux campagnes nationales. Si l’on veut s’adresser aux jeunes, il faut d’abord cibler les canaux qu’ils utilisent, notamment sur Internet, et créer un espace de dialogue avec un langage adapté et des codes partagés. Cette proximité-là crée de l’intérêt." Mais, conclue la directrice de Sidaction,
quelles que soient les initiatives, si l’on aborde directement la question du VIH, on prend le risque d’avoir une écoute peu attentive. Par conséquent, il faut appréhender la sexualité de manière bien plus large : consentement, contraception, émotion... Il faut amener les jeunes à exprimer ce qui les intéresse et, à partir de cet échange, de ce dialogue, surviendront les questions de prévention."
Le problème, c’est que les jeunes entendent peu parler du sida, notamment à l’école. Les séances d’éducation sexuelle sont obligatoires en théorie, mais dans la pratique leur mise en place est très inégale. Ces séances dépendent in fine du bon vouloir du chef d’établissement, qui subit parfois les levées de boucliers réactionnaires de comités de parents d’élèves. "L’enseignant n’est d’ailleurs pas nécessairement la personne la mieux placée pour conduire un échange sur une thématique qui relève de l’intimité. Ce n’est pas avec son professeur que l’on est le plus à l’aise pour poser des questions, parfois très pratiques. Et lorsque ces sessions sont réalisées, elles abordent rarement le cas des sexualités minoritaires, ce qui est un vrai problème : les jeunes gays sont les plus exposés au VIH."
Pour sa part, Act-Up Paris qui appelle à une manifestation le 1er décembre à 15h30 place de la République à Paris, exige : le maintien de l’accès à la complémentaire santé solidaire pour tout demandeur d’asile dans les délais de carence; l’intégration de l’aide médicale d’état (AME) au droit commun de la Sécurité sociale; l’accès au matériel d’injection stérile en milieu carcéral; l’accès universel au dépistage VIH/VHC/VHB/IST, etc.

Patrick Schindler, groupe Botul de la FA et ancien militant d’Act-Up Paris

PAR : Patrick Schindler
groupe Botul de la FA
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