Défendre le droit à l’IVG

mis en ligne le 12 février 2015
Lors du conseil communautaire du 18 novembre dernier portant sur un vœu pour la sauvegarde de la maternité des Lilas, M. Jimmy Parat, en qualité de vice-président de la communauté d’agglomération Est-Ensemble, élu de la majorité municipale de Bagnolet sous l’étiquette Dynamique citoyenne, a qualifié l’avortement « d’acte barbare », ajoutant : « Il s’agit d’un acte que j’assimile à des meurtres ! L’IVG est un accompagnement à la mort. Je veux un accompagnement à la vie. » Ces propos reprennent les arguments de l’extrême droite et des pires commandos anti-avortement.
Aussitôt, des militantes ont constitué un collectif Femmes en lutte de Bagnolet et organisé diverses actions pour protester contre ces propos inadmissibles de la part d’un élu.
Le président de la communauté d’agglomération Est-Ensemble, Gérard Cosme, maire du Pré-Saint-Gervais, a pris ses responsabilités en ôtant à M. Jimmy Parat sa délégation de vice-président. Ce dernier a finalement démissionné de cette fonction, le 3 décembre 2014. Mais il reste, à Bagnolet, investi de délégations qui lui permettent de s’exprimer au nom de la municipalité.
Ni la mise en scène d’un retrait temporaire ni les excuses de circonstances exprimées en son nom par ses collègues du conseil municipal ne sont de nature à faire taire des citoyennes et des citoyens ulcérés par cette mise en cause d’un droit fondamental, inscrit comme tel dans les lois de la République. Pire, les discours tenus, en particulier celui de l’élue déléguée aux droits des femmes, tendaient à faire passer les scandaleux propos de Jimmy Parat, réitérés à maintes reprises sur la place publique, pour un simple « incident », une « erreur que n’importe qui aurait pu commettre ». Quant au maire de Bagnolet, qui a chargé des femmes de sa majorité de défendre l’indéfendable, il continue de banaliser cette affaire, qu’il affirme vouloir, selon ses proches, « laisser pourrir ».
Lors du conseil municipal du 6 janvier, ce sont plus de 300 citoyennes et citoyens qui ont manifesté pour demander au maire de la ville de retirer ses délégations à l’élu anti-IVG Jimmy Parat. Hélas, le maire (PS) de Bagnolet, Tony Di Martino, s’est refusé à sanctionner ces propos. Parmi les militantes, des paroles fortes se sont exprimées : celles de la gynécologue Joëlle Brunerie-Kaufmann, celles de Maya Surduts, porte-parole de la Coordination des associations pour le droit à l’avortement et la contraception, celles de Geneviève Couraud, présidente d’Élues contre les violences faites aux femmes, celles des représentantes du Planning familial et de médecins engagés pour le droit à l’IVG et dans l’enceinte du conseil municipal, celle d’Emmanuelle Labeau, pour Femmes solidaires.
Une pétition circule : « M. Parat, mon ventre m’appartient ! », téléchargeable ci-dessous.