Madeleine Vernet

mis en ligne le 3 juillet 2014
Madeleine Vernet 1, de son vrai nom Madeleine Eugénie Cavelier, est née le 3 septembre 1878 au Houlme, en Seine-Inférieure, aujourd’hui, Seine-Maritime. Elle est morte le 5 octobre 1949. Ce fut une militante infatigable engagée sur plusieurs fronts, d’abord celui de l’éducation, puis celui de la paix et de la lutte des femmes.
C’est probablement suite à l’action de sa mère, qui, vers 1900, prit en charge des orphelines qui lui furent confiées par l’Assistance publique, que son intérêt pour « les sans-famille du prolétariat » s’affirme. Très vite, elle dénonce, dans une série d’articles sur les « Bureautins » publiés dans la revue Pages libres de Charles Guieysse, célèbre militant des université populaires, les conditions d’éducation des enfants placés. Quelque temps plus tard, elle tente de créer un premier orphelinat ouvrier géré par les coopératives de la région rouennaise. Elle veillera toujours à ce que ces différents projets soient en lien direct avec les défenseurs et les acteurs des organisations de la cause prolétarienne.
Après avoir échoué, fin 1904, elle gagne Paris pour tenter de réaliser ses projets. Elle entreprend une série de démarches auprès des syndicats et des coopératives, mais aussi, éclectique, auprès de journalistes et de députés. Comme le souligne Claude-Paul Couture, « Madeleine Vernet s’était liée également, dès 1904, avec les milieux libertaires. Elle avait publié une brochure, L’Amour libre, et un roman, La Torine 2 ». Toujours selon son biographe, « le 1er mai 1906 ; grâce en partie aux économies de sa mère, et avec l’aide de sa sœur et de son compagnon Louis Tribier, elle put fonder l’orphelinat l’Avenir social dans un petit pavillon de Neuilly-Plaisance (Seine-et-Oise) ». En avril 1908, l’Avenir social quitte Neuilly-Plaisance pour rejoindre Épône (Seine-et-Oise). Là, Madeleine Vernet doit affronter l’ordre moral de la population cléricale et les tracasseries de l’administration et de l’inspecteur primaire de Mantes.
Durant toute la guerre de 1914-1918, elle se livre à une active propagande pacifiste. Après la guerre, Madeleine Vernet poursuit son œuvre d’éducatrice à l’orphelinat d’Épône, mais la révolution russe de 1917 et la bolchevisation rampante des œuvres ouvrières mettent fin à cet engagement. La suite de son parcours militant ne lui permit plus de remettre sur pied un projet de cette nature. Elle concentre son action militante, sans jamais se désintéresser totalement des questions de l’éducation et des orphelins de la classe ouvrière, sur l’éducation des mères, le féminisme et le pacifisme. Activité qui lui vaut, en 1935, d’être élue au comité directeur de la Ligue internationale des combattants de la paix. Elle meurt en 1949 et est inhumée au cimetière de Barentin (Seine-Inférieure).






1. Ces éléments biographiques ont pour source la notice de Claude-Paul Couture dans le DBMOF, éditions de l’Atelier.
2. Ibid.