En solidarité avec les Roms

mis en ligne le 6 mars 2014
1733RomsDepuis une dizaine d’années, dans la région nantaise, un peu plus d’un millier de personnes, hommes, femmes et enfants roumains habitent des appartements, vivent dans des mobile homes sur des terrains autorisés, ou plus souvent dans des bidonvilles d’où ils sont régulièrement expulsés.
Ils travaillent ou cherchent du travail, font la manche, suivent moins souvent des études supérieures ou sont même footballeurs professionnels au FC Nantes.
Les enfants vont à l’école et sont devenus des écoliers parlant le français.
Au cours des années, une partie de la population de la métropole nantaise les a côtoyés, certains leur ont rendu visite dans leur maison ou leur appartement, ou dans la caravane installée sur un terrain squatté.
Ces familles, ces enfants sont des figures connues.
Face aux difficultés matérielles et à l’hostilité administrative, des mains se sont tendues. Des collectifs de solidarité citoyenne se sont créés : plus d’une dizaine dans la région nantaise.
Des amitiés, aussi, se sont construites.
Chacun a pu bénéficier de leur humour, de leur inépuisable énergie face aux difficultés journalières.
Pendant cette décennie, qui a vu la constitution du collectif Romeurope de l’agglomération nantaise, les élus municipaux ou communautaires n’ont pas réussi, pour beaucoup, ou pas voulu, pour certains, résoudre une des difficultés principales de ces habitants pauvres : l’accès au logement.
Depuis des années, donc, des groupes de familles sont régulièrement expulsés et errent d’un terrain à l’autre.
Les expulsions redoublent les diverses discriminations dont sont victimes ces familles et ont des conséquences douloureuses sur la scolarisation des enfants, la vie quotidienne et la santé.
Pourtant la circulaire interministérielle du 26 août 2012 indique : « Dès que vous aurez connaissance de l’installation d’un campement, vous procéderez à une première évaluation de la situation au regard de la sécurité des personnes et mettrez en place avec le concours des partenaires un suivi des personnes présentes sur le campement. À cette fin, vous mobiliserez les services de l’État et de ses opérateurs. »
En réalité, très peu a été fait. Une solution a été proposée à quelques familles. Mais la grande majorité des personnes concernées dans l’agglomération vivent aujourd’hui dans une grande précarité de logement. Toute absence de solution ne fait qu’accroître les réactions racistes : ceux qu’on appelle indistinctement les Roms servent aujourd’hui de bouc émissaire à toutes sortes de gens. Cette précarité peut entraîner parfois une délinquance de subsistance. S’il arrive que des actes de délinquance soient commis par des personnes issues de ces terrains précaires, il n’existe aucune délinquance rom, ni aucun gène ou culture de la délinquance chez les Roms.
Il faut rompre avec la politique actuelle qui fait que les maires des communes concernées essaient de renvoyer à leur voisin cette question humaine et sociale
Pourtant, des solutions existent. Quelques communes ont organisé des villages d’accueil et de solidarité. Il faut renforcer cet effort avec un moratoire à toutes les expulsions et l’établissement d’une conférence permanente de la métropole sur la question du logement des plus précaires, incluant les pouvoirs publics, les communes, les associations, et, en premier lieu, des représentants des familles aujourd’hui à la rue. Ainsi, les bidonvilles laisseront place aux logements sociaux et là où elles l’auront décidé, ces familles feront partie de la population locale. C’est la misère croissante, la pauvreté de masse qu’il faut éradiquer. Ce sont les droits sociaux de tous les habitants, quelle que soit leur culture ou leur milieu social qu’il faut respecter. Ne faisons pas des pauvres les responsables de la pauvreté.
Le collectif Romeurope invite à un après-midi festif le 22 mars, manufacture des tabacs de 16 heures à 23 heures. Paroles d’habitants des bidonvilles, animations enfants, musique, repas. Toutes et tous, gadjés et Roms, faisons la preuve qu’une société fraternelle est possible et souhaitable. Contact : Henri Le Dem – 02 40 95 02 46 – mail : henri.le-dem (arobase) wanadoo.fr.

Collectif Romeurope
Locaux associatifs,
4, place de la Manu, 44000 Nantes
romeurope.nantes (arobase) gmail.com